Avez-vous lu la première partie sur la PCEA et son historique?
De base, je pourrais dire que d’emblée, la femme en travail qui aimerait pouvoir utiliser la technique d’analgésie contrôlée, doit avoir au préalable une épidurale standard. Le médecin procédera à la technique puis à l’installation du petit tube dans le bas du dos et enverra un premier bolus de la médication. Ensuite, ce tube sera relié à une pompe spéciale munie d’un bouton-pressoir que la femme en travail pourra actionner au besoin pour commander l’éjection d’une dose de la médication de soulagement qui est plus diluée. L’anesthésiste prescrira la concentration du mélange et les doses possibles (vitesse d’administration) et la pompe de contrôle sera programmée en conséquence. C’est donc la future maman et l’infirmière en place qui verront à garder un bon niveau de soulagement tout au long du travail et de l’accouchement.
L’idéal chez la femme en travail qui a une épidurale c’est d’être soulagée suffisamment tout en gardant un certain niveau de perception de ses sensations pour avoir plus de contrôle sur sa mobilité et la poussée lors de l’accouchement. La PCEA permet à la femme un plus grand contrôle sur son soulagement individuel. Cette dernière pourra peser sur le bouton-poussoir seulement au moment où l’intensité de sa douleur est trop importante afin d’y retrouver son niveau de soulagement recherché. C’est comme un procédé de soulagement adaptatif très sécuritaire selon la femme qui l’utilise.
Important d’ajouter que la pompe utilisée est pourvue d’un système de sécurité qui évite les surdosages qu’une femme pourrait s’administrer à la longue si elle pesait trop souvent sur le bouton. Un mécanisme automatique se mettra alors en marche si la demande est trop grande, en regard de la programmation effectuée sur la pompe au préalable, selon la prescription du médecin anesthésiste.
Les avantages de la PCEA (technique d’analgésie contrôlée par voie épidurale)
Plusieurs avantages se démarquent de l’utilisation de la technique d’analgésie contrôlée par voie épidurale. Une méta-analyse sortie dans le “Bristish Journal of anesthesia” a mis en évidence la comparaison entre l’utilisation de l’épidurale avec la perfusion continue et la PCEA et voici ce qui en ressort.
Avantages de la PCEA:
- ll y a moins d’intervention requise de la part de l’anesthésiste ou l’infirmière,
- la quantité totale de médications reçue chez la femme en travail est de 25 à 50% moindre
- les femmes ont 18% moins de blocs moteurs de leurs jambes (se mobilisent mieux, gardent plus de contrôle de leurs membres inférieurs, un peu plus d’autonomie),
- la satisfaction des femmes est souvent supérieure avec la PCEA ou similaire à l’épidurale continue,
- le soulagement de la douleur est bien contrôlé dans les deux façons,
- et finalement, il n’y a pas d’impact significatif sur la longueur du travail, la nécessité d’une césarienne ou l’utilisation d’instruments lors de l’accouchement (ventouse, forceps),
- il n’y a pas plus d’effets secondaires que l’épidurale continue (ex: chute de pression),
- pour le bébé, c’est souvent mieux, car la mère a reçu moins de médications.
La durée de la poussée avec l’utilisation de la PCEA n’a pas été évaluée. Même si j’avais tendance à penser que la durée de poussée serait moindre étant donné que la femme a un niveau d’anesthésie moindre, aucune donnée sur cet élément de comparaison n’a été documentée jusqu’à présent.
À bientôt,
Marie Fortier,
La spécialiste des bébés
Lisez la suite de l’article : les indications et contre-indications de la PCEA