Mise à jour, le 28 octobre 2018
Bonjour les parents,
À tous ceux et celles qui me lisez, je veux aujourd’hui vous parler de la peur de porter et de mettre au monde un bébé. Bien qu’il soit normal d’anticiper la douleur, d’avoir certaines peurs, craintes en regard de la mise au monde, il arrive que certaines femmes soient beaucoup plus touchées que d’autres devant l’intensité de leurs peurs.
Dans ce billet :
- L’histoire de la tocophobie
- Les types de tocophobie
- Les facteurs prédisposants à la tocophobie
- Quels sont les signes de la tocophobie?
- Les conséquences possibles de la tocophobie
- Comment agir face à la peur de l’accouchement?
La tocophobie est la peur bleue que ressentent certaines femmes devant la seule pensée ou idée de porter un bébé dans leur utérus et/ou de le mettre au monde. Cet état d’être se distingue de par son intensité et des conséquences que cela peut engendrer sur la femme elle‑même et éventuellement chez le bébé. Autrefois, on parlait d’anxiété des femmes enceintes qui augmentait au fur et à mesure de la grossesse.
Même si cette réalité est peu connue, selon les études scandinaves que j’ai consultées, elle peut toucher de 2 à 5 % des femmes surtout après 20 semaines de grossesse et juste avant l’accouchement. Vivre avec ces inquiétudes excessives et persistantes, ce n’est pas une mince affaire puisque cette peur est à l’origine de bien des tourments dans la vie de tous les jours. Celles qui en souffrent peuvent difficilement gérer et contrôler leurs réactions qui deviennent souvent envahissantes et responsables de leur retrait, de leur isolement. Voir une femme enceinte, entendre parler d’un bébé à venir, c’est peut‑être déjà trop pour elles.
Sans faire un portrait précis avec les chiffres disponibles pour l’instant, certains chercheurs dans le domaine de la tocophobie avancent qu’environ 20 à 25 % des femmes enceintes d’un premier enfant ont eu une peur de l’accouchement de légère à modérée, alors que 6 % décrivent leur peur ressentie comme étant sévère, extrême. Toujours selon eux, le nombre de femmes vivant avec la tocophobie semble être à la hausse.
En général, la maternité est très valorisée dans la société. La femme enceinte attire les regards, attire l’attention et la bienveillance pour ce corps qui en porte un autre. Toutefois, même si la grossesse et l’accouchement représentent pour plusieurs femmes l’expérience la plus épanouissante et enrichissante de leur vie, pour d’autres, cela est un vrai cauchemar. La seule pensée de sentir un être vivant tressaillir dans son ventre et d’imaginer que le bébé devra un jour sortir de là en cheminant tout le long du canal vaginal est suffisante pour créer une panique indescriptible, une peur effroyable.
L’histoire de la tocophobie
Même si le terme tocophobie ne vous dit rien, les manifestations de cet état d’être ne sont pas nouvelles. Dès les années 1800, il a été documenté en Allemagne que plusieurs femmes de cette époque souffraient de ces peurs extrêmes, bien évidemment en lien avec le vécu de cette période où la mortalité maternelle et infantile était très élevée. De nos jours, avec les soins pour les femmes enceintes et les bébés, on considère ces peurs comme plus irrationnelles.
C’est seulement autour des années 1980 que les Scandinaves ont voulu en connaître plus sur ce phénomène et qu’ils ont mené des recherches plus approfondies sur ce qu’ils ont appelé la tocophobie (tokophobia). C’est seulement depuis 1997 que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît la tocophobie comme une maladie. Ce diagnostic médical se situe dans la catégorie des troubles anxieux ou phobiques liés à la maternité. C’est bien une phobie mais elle est très spécifique.
Pour en apprendre davantage sur la peur de l’accouchement, voir Les types de tocophobie.