Parfois, lors d’un accouchement, une épisiotomie doit être pratiquée afin de faciliter l’expulsion du bébé. Bien qu’elle soit redoutée et crainte par plusieurs, cette intervention peut parfois être vitale.
L’épisiotomie est une lésion qui consiste à pratiquer une incision sur le périnée (espace entre l’ouverture vaginale et anale), à la base de l’ouverture vaginale par le médecin lors de l’accouchement. Celui-ci coupera à la fois la peau et le plancher pelvien (le muscle sous-cutané).
La coupure est faite à l’aide d’un ciseau chirurgical fin, et selon le médecin, la direction de l’épisiotomie est souvent faite un peu sur le côté, à droite ou à gauche, à un angle d’environ 45 degrés afin d’éviter que l’ouverture de la coupure ne s’accentue et n’abîme le sphincter anal ou la muqueuse rectale.
Cette incision peut mesurer entre 3 et 4 centimètres. Après la naissance du bébé, le médecin réparera la plaie sous anesthésie appropriée à la situation. Le fil utilisé pour faire les points de sutures est fondant au contact de la peau et disparaîtra en 2 à 3 semaines habituellement. La cicatrisation complète peut facilement prendre de 4 à 6 semaines.
Pourquoi pratiquer une épisiotomie?
Il est clair que la pratique de l’épisiotomie a diminué de façon très significative dans la dernière décennie. Mais il n’en demeure pas moins que parfois, il est nécessaire de subir cette intervention. Pourquoi pratiquons-nous encore l’épisiotomie de nos jours?
- Pour diminuer le temps d’expulsion lorsque la condition relative au bébé ou à la maman le nécessite (ex : le rythme cardiaque du bébé qui chute, la maman qui n’est plus capable de pousser, etc.);
- Lorsqu’il y a emploi du forceps. Il est probable que le médecin soit dans l’obligation de pratiquer l’épisiotomie pour faciliter l’entrée des cuillères du forceps de chaque côté de la tête du bébé;
- Quand la présentation du bébé demande des manœuvres particulières, l’épisiotomie peut aider à sortir le bébé plus facilement (ex. : jumeau, présentation non conventionnelle).
Si cela peut vous consoler, soyez certaine qu’on ne pratique plus l’épisiotomie de routine et qu’elle n’est pas non plus indiquée en prévention d’une déchirure. On sait que l’épisiotomie peut parfois aider dans certaines situations, mais elle peut aussi avoir des conséquences sur d’autres éléments en même temps. C’est pourquoi, la pratique de l’épisiotomie est toujours controversée au niveau scientifique.
Pour une femme qui a eu une épisiotomie lors de son premier accouchement, celle-ci n’a pas à craindre de revivre à nouveau une pareille intervention lors d’un autre accouchement. Ce n’est pas parce que vous avez eu une épisiotomie dans le passé que vous aurez à en avoir une à toutes les fois que vous allez accoucher. Bien souvent, compte tenu que les tissus de la femme se soient étirés lors d’un accouchement précédent, le bébé est plus facile à sortir naturellement, sans aucune manœuvre spécialisée (toujours en tenant compte que le bébé se présente dans la bonne présentation et qu’il n’y a pas de complications).
Les complications possibles à l’épisiotomie :
Lors de l’accouchement :
- L’épisiotomie n’évite pas la déchirure au périnée mais au contraire, elle peut l’accentuer vers le rectum lors de la sortie du bébé.
Dans l’immédiat en postnatal :
- Une sensibilité et un inconfort;
- De l’enflure et une rougeur au site possible;
- Un risque d’infection potentielle en raison de la plaie ouverte;
- Un saignement;
- La formation possible d’un hématome (accumulation de sang, poche de liquide) qui se résorbe le plus souvent naturellement dans les jours qui suivent l’accouchement.
Après quelques semaines :
- La cicatrisation peut prendre quelques semaines, selon chaque femme. La cicatrice laisse souvent un tracé de tissus plus rigide et moins souple que le tissu naturel.
- La cicatrice peut aussi incommoder chez certaine lors de relations sexuelles avec pénétration.
Les soins à l’épisiotomie :
- Un anti-inflammatoire et une médication analgésique comme du Naproxène peuvent être recommandés. (Cette médication est aussi compatible avec l’allaitement maternel.);
- Nettoyer la plaie quotidiennement avec du savon doux puis rincer et surtout, bien assécher;
- Changer de serviette hygiénique régulièrement afin d’éviter de garder l’humidité au site. Prêtez attention, car certaines serviettes irritent davantage la vulve de la nouvelle accouchée et empirent l’irritation. (Changer de marque pour régler la situation.);
- Un coussin confortable est aidant pour s’asseoir;
- Une fois la plaie cicatrisée, il est possible de consulter quelqu’un d’expérimenté tel : médecin.e, sage-femme, infirmière ou physiothérapeute pour vous montrer comment masser votre cicatrice afin d’assouplir les tissus et réhabiliter le plancher pelvien à la suite de ce traumatisme.
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