Il n’est pas rare d’entendre que certains couples ont des relations sexuelles à une fréquence significativement plus élevée à la fin du troisième trimestre de grossesse afin de déclencher le travail. S’agit-il d’un truc de grand-mère pour déclencher l’accouchement, d’une vieille croyance populaire ou si c’est bel et bien un conseil efficace?

Plusieurs éléments de réponses nous poussent à croire qu’il ne s’agit pas d’un mythe, mais bien d’un fait! Cependant, il faut porter une attention particulière à quelques détails.

Afin de provoquer le début du travail par les relations sexuelles, plusieurs éléments doivent être présents :

• Premièrement, le corps doit être complètement relâché afin de pouvoir atteindre l’orgasme et par le fait même, sécréter le plus d’ocytocine possible. L’orgasme provoque une sécrétion d’ocytocine, une hormone qui a plusieurs propriétés lors du travail et de l’accouchement.
• De plus, lors d’un orgasme, l’utérus et le vagin vont se contracter l’instant de quelques secondes. Bien que ces contractions puissent accélérer le travail en fin de grossesse, elles ne sont pas assez fortes pour provoquer à elles seules un accouchement.
• Finalement, il n’est pas obligatoire d’avoir une relation sexuelle avec pénétration afin de sécréter de l’ocytocine. En ce sens, un échange de caresses et de tendresse en fin de grossesse peut aider à la sécrétion d’hormones favorables à la détente, ainsi qu’au début du travail.

Et la prostaglandine dans tout ça?

Les relations sexuelles avec pénétration peuvent participer activement au déclenchement du travail, puisque le sperme contient une hormone appelée la prostaglandine. Cette hormone a comme effet de pouvoir faciliter l’accouchement en aidant à la maturité du col, ainsi qu’en provoquant des contractions utérines. En revanche, le col de l’utérus doit être ouvert afin que le sperme puisse s’y rendre. Vous comprenez donc que le sperme et ses hormones peuvent s’y orienter seulement lorsque le col de l’utérus commence à s’ouvrir, vers les dernières semaines de grossesse. Lors de l’ouverture de votre col, votre médecin ou votre sage-femme peut vous indiquer si vous pouvez continuer d’avoir des relations sexuelles avec pénétration ou non.

Puis, il faut, d’abord et avant tout que bébé soit lui aussi prêt à sortir! On veut qu’il soit dans une bonne position et que le col ait commencé à s’ouvrir. Et bien sûr, il faut que tout cela soit fait dans l’envie des deux partenaires. En fin de grossesse, il est tout à fait normal de ressentir moins de désir sexuel. Ne vous forcez donc pas à faire l’amour dans le seul objectif de déclencher le travail. Dans le même ordre d’idée, si vous faites l’amour seulement avec l’intention de sortir bébé plus rapidement, votre corps, ainsi que votre esprit, seront moins détendus, ce qui fait en sorte que vous êtes moins propice à avoir un orgasme et par le fait même, de bénéficier de ces bienfaits.

Contre-indications

Il est important de porter une attention particulière puisque certaines conditions médicales sont contre-indiquées en matière de sexualité lors de la grossesse. Des conditions telles que des saignements vaginaux, un accouchement prématuré à la grossesse précédente, un placenta prævia ainsi qu’une rupture prématurée des membranes sont des enjeux importants à prendre en considération, puisqu’ils pourraient entrevoir des risques importants.

Si vous avez des doutes quant à la possibilité de poursuivre les relations sexuelles avec ou sans pénétration, parlez-en avec votre professionnel traitant ou à l’une de nos infirmières Prenato lors de votre rendez-vous.

Myriam Paradis,
Sexologue chez Prenato

Source externe : Naitre et grandir (2021) : La sexualité durant la grossesse : questions et réponses https://naitreetgrandir.com/fr/grossesse/sante-bien-etre/sexualite-durantgrossesse