Mise à jour du billet le 16 décembre 2020

En général, l’arrivée d’un nouvel enfant s’accompagne d’une très grande joie pour toute la famille, mais pour 10 à 15 % des nouvelles mères, leur nouveau statut bouleversera leur vie au point d’en faire des cauchemars. Je sais que ce n’est pas quelque chose que les femmes racontent haut et fort compte tenu que socialement, ce qui est dit « normal » lors de l’arrivée d’un enfant, c’est d’être heureux et rempli de joie! Alors, si cela ne se passe pas ainsi, cela veut dire quoi?


Dans ce billet :


Le livre des psychologues Nathalie Parent et Joanne Paquet intitulé Du post-partum à la dépression, renaître après la naissance, traitant de la dépression postnatale peut vous aider à mettre des mots sur plusieurs de vos émotions et à reconnaître le vécu d’autres femmes qui témoignent de leur expérience très difficile à la suite de l’arrivée d’un enfant dans leur vie.

La société actuelle, qui projette l’image de la super mère performante, souriante et heureuse, n’est pas ouverte aux sentiments plus négatifs et on comprend ainsi pourquoi les femmes qui vivent un post-partum difficile s’isolent et se referment sur elles-mêmes. Ce n’est pas bien vu de se plaindre, d’être malheureuse après avoir eu un si beau bébé et en santé en plus!

On voit souvent dans le réseau, des mères fatiguées, épuisées de plus en plus. Elles sont multitâches et doivent arriver à tout faire et parfaitement pour montrer aux autres qu’elles sont capables et performantes puisqu’il semble que ce soit la norme sociale actuelle. On retrouve souvent les femmes un peu plus âgées, professionnelles, travailleuses autonomes avec leur conjoint qui travaille aussi et elles en prennent de plus en plus sur leurs épaules et ça devient lourd en responsabilité avec le temps.  Les relevailles ne sont plus ce qu’elles étaient. Les femmes d’aujourd’hui acceptent moins l’aide offerte, veulent s’en tirer seules et montrer qu’elles sont capables et acceptent mal que le tout ne se passe pas comme elles le voudraient. Avec ces soucis de performances, les parents s’attendent aussi à avoir un enfant parfait! Mais non, la réalité est tout autre. Les rendez-vous pour voir différents intervenants augmentent aussi, médecin, psychologue, orthopédagogue ect… Tout cela augmente encore la charge avec les années.  On se retrouve alors dans un contexte explosif. Tout cela fait en sorte que bien souvent la mère se trouve malheureuse en lien avec son style de vie et voudrait retrouver un peu de repos, de répit. Toute la famille peut-être touchée.

Je me rends compte, dans ma pratique, que plusieurs personnes n’avaient jamais entendu parler de la dépression postnatale même pendant leur grossesse et pensent, souvent à tort, que cette situation n’arrive qu’aux autres. Avoir des sentiments négatifs et souffrir d’une dépression postnatale est pourtant possible et je trouve important d’en parler pour sortir de l’isolement ces femmes éteintes par la pression sociale et encourager celles qui n’osent pas s’exprimer à le faire. J’ose espérer que le conjoint et l’entourage pourront ainsi mieux dépister les signes démontrant que la nouvelle maman est aux prises avec un vécu trop lourd et trop difficile en « postnatal » pour le gérer seule. Il ne faut en aucun moment ignorer la détresse d’une femme enceinte ou nouvellement accouchée et ce, même si les symptômes sont plus légers car cette situation peut se détériorer et évoluer vers la dépression plus profonde qui peut avoir des conséquences sur la santé de la femme mais aussi sur le bébé et le reste de la famille.

Avoir un bébé, toute une période de stress!

Photo - maman et bébé après l'accouchementAvoir un bébé touche plusieurs dimensions d’une personne :

  • niveau biologique avec les fluctuations hormonales;
  • niveau psychologique avec le bouleversement psychologique de s’imaginer comme mère;
  • niveau social qui travaille le changement de rôle, la transition socio familiale.

La dépression périnatale (autour de la naissance) touche bon nombre de femmes selon la période et les facteurs de risques. 11 % seraient touchées dans le premier trimestre de la grossesse, 8,5 % durant le deuxième trimestre, 8,5 % dans le troisième trimestre et 22 % en postnatal.

La période postnatale est une phase de grands bouleversements, les changements hormonaux y sont très importants. En effet, l’hormone oestrogène qui donne de l’énergie durant la grossesse est à la baisse après l’accouchement et la progestérone amène une augmentation de la fatigue et un effet « anti-anxiété » (anxiolytique) ce qui peut amener à la longue des symptômes dépressifs. Aussi, la cortisol entre en jeu. La cortisol est cette hormone qui se dégage face à un stress. Dans la vie de tous les jours, cette hormone produite modérément est aidante et reste utile pour s’adapter aux différents stress du quotidien, toutefois, libérée en trop grande quantité, peut produire des signes d’anxiété et de dépression chez une nouvelle mère en regard des stress et responsabilités innombrables qu’elle fait face. Cette situation ajoutée au manque de sommeil et à la réorganisation du quotidien peut entraîner chez 60 à 80 % des femmes une déprime passagère qu’on appel communément » les « baby blues ». Dans la majorité des cas, cette période sera de courte durée, c’est-à-dire de 2 à 4 semaines postnatales, mais pour un certain nombre, les symptômes de pleurs, d’humeur variable, d’impatience, de fatigue, de manque d’intérêt général, de sentiments d’incompétence s’intensifieront avec le temps et évolueront vers la dépression.

Pour lire la suite, voir La définition de dépression postnatale.

21 Commentaires. Leave new

  • […] Dépression postnatale […]

  • Merci de votre sensibilité face aux autres mamans, votre empathie, et oui, la vie ressort derrière la tempête. Marie

  • bonjour à vous,

    Merci pour le témoignage! Je crois qu’à travers votre souffrance immense, vous avez découvert en vous, des forces incroyable qui vous habitent. Belle et bonne vie chère maman et Bravo, à votre amoureux pour son amour et sa présence soutenue ainsi qu’à vos amies, c’est si précieux! Marie

  • suite:
    avec mon fils. Puis nous sommes partis deux mois dans le pays d’origine de mon mari tous les trois . Puis j’ai repris le travail quand mon fils à eu un an. Aujourd’hui je vais très bien je m’épanouie dans mon rôle de maman. j’ai très peu de contact avec mes parents et je ne m’en porte pas plus mal
    voilà toute la vie j’ai toujours était joyeux et une battante. mais j’ai vécu cette dépression post-partum sévère.
    Aujourd’hui je me demande comment mon expérience peut aider d’autre maman alors j’ai commencé par écrire sur ce site. j’espère que mon témoignage ne fera pas peur mais plutôt donnera espoir. Aujourd’hui je m’en suis sortie et envisage m^me pourquoi pas avoir un autre enfant un jour.
    bon courage a tout ceux qui traverse ce désert ne vous isolez pas.
    Mes amis ont été très présent et m’ont soutenus c’ est essentiel.
    voilà j’éspère que ce vous donnera de l’espoir si vous êtes au fond du trou

  • Bonjour, je vais avoir 32 ans au mois d’octobre. je suis mariée à un homme extraordinaire depuis maintenant dix ans et nous avons un petit garçon de deux ans, nous somme très heureux mais cela n’a pas toujours était le cas. Je suis tombé enceinte en août 2014 j’étais tellement heureuse j’attendais ce bébé depuis si longtemps. Ma grossesse s’est bien passé malgré un diabète gestationnel j’ai gardé le moral et j’ai même perdu du poids. J’étais juste vigilante , en psychothérapie depuis quelques années avec une histoire familiale un peu compliqué (parents dépressif, un frère ayant une schizophrénie atypique qui s’est suicidé en 2009 et des relations un peu compliqué avec ma sœur jumelle et ma petite sœur. mon médecin de famille expliqué que la naissance de mon bébé pouvait me chamboulé à cause de mon histoire familiale
    Nous n’avons pas demandé à savoir le sexe e de notre futur enfant mais au fond de moi j’avais peur d’avoir un garçon ayant peur que mes parents se projettent sur leur petit fils tout ce qu’il n’ont pas fait avec leur fils perdu.
    Puis le jour est arrivé l’accouchement s’est très bien passé 4h d’attente 15 minute à poussé et mon fils est né.
    Tout chevelu il ressemblait à son père auxiliaire puéricultrice me l’a mis au sein un peu brusquement et cela m’a choqué mais je pensais que tout allé bien. J’ai passé les quelques jours à la maternité , j’allaité mon fils mais j’attendais toujours mon mari pour qu’il lui donne le bain j’avais peur de ne pas savoir faire.
    Le jour où il a fallu rentrer à la maison je tremblé je me sentais bizzare le corps médicale m’a rassuré et m’a dit de ne pas m’inquiéter.
    Puis à la maison j’ai commencé à me sentir très mal, je pleuré, j’avais chaud, froid j’avais l’impression de voir mon frère à travers mon fils (alors qu’il ne se ressemble pas) je ne pouvais pas resté toute seul avec mon fils sinon c’était la panique. je n’arrivais même pas à lui changé la couche sans angoissée. J’ai sentie qu’il se passait quelque chose de grave alors j’ai dit à mon mari que je devais allé voir le psychiatre de la maternité. Nous y sommes allé j’ai eu un traitement qui me permettait d’allaité mais je n’allais pas mieux. La psychiatre m’a proposé plusieurs fois une hospitalisation mais cela signifié me séparé de mon fils et allé chercher un tire lait à la pharmacie et j’en était incapable. Puis j’ai commencé à avoir des idée noir je dormais tout le temps ne voulait pas me doucher et j’ai commencé à avoir envie de tuer mon mari et mon fils. Je sortais uniquement pour mes rende vous psychiatre et psychologue. je ne voyais personnes et disait à tout le monde que tout allait pour le mieux et qu’on faisait connaissance tous les trois. Puis j’ai commencé à avoir de plus en plus envie de mourir j’ai acheté beaucoup de doliprane à la pharmacie et j’y pensé. Puis a peu près trois semaines après la naissance mon mari m’a dit que ce serait important de rendre visite à mes parents car je ne leur avait donné aucune nouvelle depuis l’accouchement. Ce jour là je suis arrivé chez mes parents, j’avais maigri je venais de croisé la voisine de mes parents qui s’inquiéter pour moi. Mes parents se sont mis à me reprocher de ne pas leur avoir donné de nouvelles et ca se voyait que comme d’habitude ils étaient déprimé. Mon mari en à eu marre il leur à dit tout ce qu’il avait sur le coeur. Et mes parents n’ont rien trouvé de mieux que nous viré de chez eux. Mon mari m’a dit qu’il ne les verraient plus jamais .
    Cet épisode ne m’a pas aidé à allé mieux j’avais envie de mourir pour ne plus sentir cette douleur et angoisse. En plus je me faisais peur un soir j’ai sortie un couteau et j’avais envie de tué mon fils et mon mari. Alors un mois pile poile après la naissance j’étais allongé et je refusé de me levé comme tous les matins. Mon mari me dit qu’il veut allé au marché avec notre fils. Je lui dit ok. Quand il part je me lève j’ai pris ma décision je suis tellement mal que je veux mourir. Je prend tous les cachets de la pharmacie de l’eau je laisse mon portable et je pars en voiture et je monte en montagne. Je m’arrête me met près d’un ravin avale tout les médicaments et desserre le frein à main. Avant de perdre conscience j’entends quelqu’un m’appelé (une voiture qui passé par là) et je me dis peut etre aurai-je une autre chance. Je me réveil quelques jours plus tard à l’hôpital en réanimation je ne peux pas parlé les médecins ne savent pas si mon foie va s’en remettre. Puis je suis allé de mieux en mieux. J’ai fait un mois à l’hopital pue j’ai été soigné en clinique psychiatrique. Mon fils venait tous les jours. Mon mari m’envoyé en plus des photos et de vidéos. Au début je ne voulais pas voir mon fils mais les médecins ont insistais . Je me sentais tellement coupable mon fils avait du à un mois passé du sein de sa maman à un biberon. Puis j’ai commencé à allé mieux je suis allé faire des réunion dans un centre spécialisé dans le lien mère enfant pour apprendre à me faire confiance et crée du lien

  • Bonjour à vous chère Maman,

    Je veux vous féliciter en premier lieu de votre prise de conscience et de votre dévouement pour vos enfants dans votre rôle de mère.

    Je comprends que le servrage vous a amené par la même occasion un débalancement qui s’est répercuté sur votre bien-être psychologique et même physique avec le sommeil et la libido.

    Ayant vécu cette situation à votre premier enfant, je vous trouve très proactive de consulter dès maintenant et de ne pas attendre que la situation s’empire pour agir. Vaut mieux toujours prévenir que guérir n’est-ce pas?
    Il se peut que vous ayez besoin d’une médication pour un certain temps, est-ce si dramatique ? Si cela vous amène un état de bien-être et quiétude et que vous puissiez profiter de votre vie familiale et avec votre amoureux, pourquoi pas? Parfois la durée n,est pas très longue mais fait toute la différence sur le portrait global et permet l’épanouissement de tous en famille.

    je vous encourage à prendre soins de vous, allez marcher, pratiquez le yoga ou méditation ou autres techniques de relaxation, pourquoi pas?
    Les consultations auprès d’une psychologue, bravo, pour aider au cheminement de votre personne à travers cette expérience et oui, à voir votre médecin pour avoir un support médicamenteux au besoin.

    au plaisir et donnez vous du temps
    à bientôt
    Marie

  • Emma Bertaud
    06/12/2017 11:16 am

    Bonjour,
    Je suis la maman de deux adorables petites filles. Charlotte est née en juillet 2013 et prendra bientôt 4 ans et Pauline est née le 10 mars 2017. Suite à la naissance de Charlotte, j’ai fait un gros baby blues qui se serait certainement transformée en dépression si je n’avais pas été par les médicaments. J’avais du mal à trouver le sommeil, une forte anxiété et surtout peur de vouloir faire du mal à mon bébé alors que j’éprouvais beaucoup d’amour à son égard. Les anti-dépresseurs m’ont beaucoup aidée. N’ayant pas allaité la première, j’ai décidé d’allaiter la deuxième, par envie et en pensant que cela m’éloignerait de la dépression. Ce fut le cas: j’ai vécu deux mois magnifiques pendant l’allaitement. J’avais certes des craintes, nous avons également dû faire des ajustements dans notre couple (mon conjoint travaille beaucoup) et tout s’est passé. Seulement, la reprise du travail approchant, j’ai arrêté l’allaitement pour introduire les biberons. Au début, ça allait, puis tout est parti en « cacahuète »… certains démons sont revenus à la surface et me paralysent…je suis angoissée, j’ai du mal à trouver le sommeil quand en temps normal je sais prendre le dessus sur ces maux…je ne comprends pas pourquoi ceci est si brutal et pourquoi je n’arrive pas à gérer…je m’en veux beaucoup car je me suis sotte de ne pas être capable de prendre le contrôle sur la situation. je consulte de nouveau ma psy vendredi et me demande si je ne devrais pas prendre de nouveau des anti dépresseurs…je me sens idiote de ne pas arriver seule! les changements hormonaux peuvent-ils être la cause de cet état? je n’ai pas encore mon retour de couche…je n’ai pas envie de faire l’amour avec mon conjoint…j’ai également le sentiment d’être privée d’un état dans lequel je me sentais bien…grossesse puis prolongement avec l’allaitement…

  • Comme c’est touchant!!! Je pense que de vous exprimer de la sorte peut être pour vous une sorte de libération à certain moment. Vous avez une auto-critique et un sens du verbe très bien pour exprimer votre senti. En fait je vous ai lu et j’accueille votre témoignage avec grande attention et comme le stipule un peu mon billet…..parfois il n’y a pas de raison claire à chercher et à trouver qui explique de se sentir ainsi mais un ensemble de facteurs y compris, nos vulnérabilités personnelles. Vous avez déjà un grand pas de fait, celui de reconnaître ce qui vous rend mal et de l’exprimer. Maintenant, vous avez un traitement mais je crois qu’un suivi psychologique régulier est aussi indiqué pour bonifier le traitement médical que vous avez déjà. Ainsi, vous trouveriez probablement un soutien, un peu comme lors de votre grossesse, et vous auriez là, une proximité et une oreille neutre pour vous accompagner aussi dans votre cheminement personnel. Vous avez déjà passé au travers d’une période difficile lors de l’arrivée de votre premier enfant et c’est très encourageant en ce sens, vous avez des forces, de la volonté et maintenant, il faut du temps. Du temps à prendre soins de vous, être en famille, en couple et profiter des beaux moments qui passent et votre senti nostalgique devrait s’estomper avec le temps comme vous l’aviez déjà vécu. Votre dernier bébé est bien petit encore,…..pardonnez vous cela et ayez confiance!!! belle continuité à vous et merci pour votre message, cela aidera sûrment bien d’autres mamans au prise avec des ressentis comme les vôtres. À bientôt, Marie

  • Bonjour Marie,
    Je jette moi aussi une petite bouteille à la mer…j’ai deux petits garçons de 4 ans et demi et de 2 mois. Suite à ma première grossesse j’ai fait une dépression post partum. Il m’a fallu plusieurs mois pour réussir à demander de l’aide. Un traitement médical durant un an m’a été nécessaire pour remonter la pente. J’avais vécu un accouchement très difficile et l’arrivée de mon premier bébé a chamboulé mon quotidien, je n’arrivais pas à me sentir mère, à me dire que ce bébé était le mien, j’avais peur de ne pas l’aimer, j’avais peur qu’il ne m’aime pas…je m’occupais pourtant beaucoup de lui, je ne l’ai jamais rejeté, au contraire j’étais toujours à son écoute et à ses soins. Je pense que tout ce contexte a été l’élément déclencheur de la dépression. Je n’ai pas eu de suivi psychologique pour cette dépression…dommage certainement.
    Mon deuxième petit garçon est arrivé il y a bientôt 2 mois. J’étais confiante. Le corps médical m’avait rassuré en me disant que la dépression ne reviendrait pas. Malheureusement, je suis retombée dedans. Mon accouchement s’est très bien passé cette fois-ci, mon petit garçon va bien, j’ai senti tout de suite le lien maternel qui nous unissait. Oui mais voilà, tout comme Gaëlle (qui a laissé un message plus haut) j’ai une grande nostalgie de ma grossesse et de mon accouchement. Je ressens également de l’angoisse au quotidien, des moments je suis comme « piégée » dans ma tête. J’ai réagi beaucoup plus vite cette fois. Je suis actuellement sous traitement et je bénéficie d’un accompagnement par une psychologue en périnatalité. Toutefois, je me questionne beaucoup sur le « pourquoi » : pourquoi une seconde fois cet état, pourquoi moi, pourquoi est-ce que je réagi comme cela suite aux naissances de mes enfants (je n’ai aucun antécédent dépressif en dehors de ces deux épisodes spécifiques). Je repense à ma grossesse qui a été formidable, je repense à tout l’accompagnement durant ces 9 mois, à tous ces gens qui s’occupaient de moi et ça me manque, je repense à mon sage femme qui m’a formidablement bien accompagné le jour de mon accouchement et je pleure cette personne que je ne reverrai plus, je pleure tous ces moments de joie, cette joie qu’aujourd’hui je ne ressens plus, même si je fais tout ce que je peux pour mon bébé et que je l’aime plus que tout. J’ai eu besoin de revoir mon sage femme pour lui dire merci. J’ai eu besoin de remercier également mon gynécologue qui m’a tellement rassuré durant ces longs mois. Aujourd’hui je suis nostalgique de ne plus vivre tout cela, que l’on ne s’occupe plus de moi, je me sens seule et vide. J’ai vraiment l’impression parfois d’être « folle » de ressentir tout cela. Mon conjoint est très à l’écoute. Tout comme lors de ma première dépression, il me soutient et ne me juge pas. Il essaye de me comprendre.
    Je voudrai juste savoir Marie si c’est normal tout cela, cette nostalgie va-t’elle se dissiper… Comment faire… Mon traitement m’aide (surtout sur les angoisses) mais j’ai toujours des crises de larmes et des moments de blues quand je repense à ma grossesse, à mon accouchement et à toutes ces personnes qui m’ont accompagnée. J’ai peur que le traitement vienne « masquer » le fond du problème, car au-delà du chamboulement hormonal, une raison psychologique doit certainement exister? J’aimerai vraiment que ce ne soit que hormonal…
    En lisant le témoignage de Gaëlle je me suis dit que je n’étais pas toute seule à ressentir tout cela.
    Pouvez-vous me donner votre avis s’il vous plaît, je me sens désemparée face à toute cette nostalgie. Merci Marie…
    Violaine.

  • Chère Nathalie,

    Je suis vraiment empathique à ton témoignage et je sens toute la souffrance que tu as à l’intérieur. Cela fait déjà 19 mois que ton enfant est avec vous et il est impératif que tu t’occupes de toi……… comme personne……..pour pouvoir continuer d’être une amoureuse et une mère heureuse. Ton sentis est le tien, souvent mal compris par les gens autour et c’est souvent le cas pour les femmes qui vivent de la souffrance car on est mal avec la souffrance des autres et on essai d’éviter la situation car souvent trop difficile à gérer…..on s’éloigne et comme tu dis on se défile mais c’est souvent parcqu’ils ne savent pas comment t’aider???
    Je pense très fort que tu dois voir quelqu’un pour toi, voir ton médecin et avoir un soutien psychologique pour toi, afin de te sentir mieux et bien en dedans comme au dehors. Tu « dois » faire de toi une priorité car si tu ne vas pas mieux, ton bébé ne sera pas mieux ni ton amoureux et c’est pire!!!
    À la lecture de ton texte je pense que tu as fait de ton mieux jusque là mais n’attends pas de te retrouver devant le cul-de-sac, il est encore temps de faire une démarche personnelle pour toi et de couple aussi pour ranimer votre lien….et il ne faut pas avoir honte d’avoir besoin….chacun dans la vie a besoin un moment donné et tu as un enfant qui a besoin d’une mère en santé et bien portante, c’est une priorité pour toi et pour elle….

    je te souhaite le meilleur et svp, prends rendez-vous dès maintenant et exprime toi, confie toi à des personnes qui peuvent te venir en aide.
    Je t’envoi de bonnes ondes et penses à toi, Marie

  • Bonjour, je suis heureuse d’avoir découvert votre blog car je suis vraiment au fond du trou depuis l’arrivée de ma fille qui a maintenant 19 mois.. à la naissance, mon compagnon toujours présent c’est défilé, me laissant volontiers tous gérer, n’ayant pas de famille , ni la sienne pour nous aider, j’ai vécu cela comme un échec, une trahison de sa part et de celle de sa famille qui m’ont fait croire qu’il m’aiderait et c’est sans rien dire m’ont laissé tous seule avec leurs fils qui se déchargeait de tous.. étant une personne très indépendante suite à mon histoire personnelle, je me suis raccrochée à ma fille ,mise dans une bulle en me disant que j’étais toute seule et qu’il faillait que je me consacre à 100% à ce bébé afin qu’elle ne se sente pas abandonné comme moi… aujourd’hui je me sent toujours seule triste malgré les efforts du papa au quotidien, car nous parlons de séparation, je suis très fatiguée physiquement et moralement, je ne vois casi plus mes amis…je ne peux rien faire pour moi car ma fille avec ses problèmes de reflux et asthme me prennent tous mon temps et puis je me dis que je me dois d’etre là pour elle car personne d’autre ne le fera à part moi… Je me dis qu’il faudrait que je consulte afin de mieux me sentir, et surtout pardonner à mon ami afin que nous nous retrouvions et retrouver une vie de femme, mère heureuse… j’aime ma fille plus que tous et je ne voudrais pas qu’elle porte ce poids? Elle demande souvent après ces grands parents, je ne sais pas quoi lui répondre, ça me rend triste et très en colère…. je m’en veux de lui avoir offert ce schéma de vie…. je ne sais plus quoi faire…

  • Bonjour à vous,

    Je suis touchée par votre message puisque je sens la grande souffrance intérieure que vous avez! Le fait d’avoir des enfants en santé n’enlève rien à vos sentis et malheureusement, bien des femmes comme vous, n’osez pas en parler de peur d’être juger, et vous vous sentez coupable en même temps de sentir pareil sentiment….Je ne sais pas comment va votre amoureux de son côté? votre relation ensemble? votre communication?

    Pourtant, vous êtes très saine de pouvoir identifier votre malaise, décrire votre sentis et maintenant, il est certain que vous avez une responsabilité envers vous même de parler de ce vécu à une personne de confiance, de vous exprimer dans un premier temps, de voir à faire des choses que vous aimez, prendre soins de vous.
    Il est plus fréquent chez certaines personnes de faire une dépression périnatale en lien avec plusieurs facteurs qui prédisposent, je vous mets ici le lien de mon blogue sur le sujet sur mon site mariefortier.com et vous verrez si certains d’entre eux sont des facteurs pour vous afin de mieux comprendre aussi ce que vous ressentez. Aussi, les façons de s’en sortir, il y en a et vous trouverez aussi la liste des trucs à mettre de l’avant pour vous aider: à partir de communiquer votre vécu, jusqu’à prendre soins de vous, et même avoir une aide professionnelle au niveau psychologique et même une médication au besoin si nécessaire. Il n’y a pas de solutions universelles, il y a un ensemble de solutions pour vous, il faut trouver comment retrouver votre joie de vivre intérieure et votre santé psychologique pour vous même et pour le reste de votre famille. mariefortier.com/depression-postnatale

    Portez-vous mieux et au plaisir, Marie

  • bonjour!
    Je lance une petite bouteille à la mer car ma petite dernière a 7 mois maintenant, et je n’arrive pas à tourner la page de la grossesse et de l’accouchement. Je suis extremement heureuse d’avoir mes 2 enfants qui me remplissent de bonheur, mais j’ai toujours au fond de moi un vague à l’âme, un fond de tristesse, de vide, comme si je n’étais plus tout à fait moi même, comme si on m’avait enlevé quelque chose physiquement, que j’avais perdu une partie de moi, comme un morcellement de moi même (j’ai bien conscience que mon bébé n’est pas mon corps et n’est pas à moi). C’est comme une douleur physique accompagnée d’un fond de tristesse.. Mon ventre se sert littéralement dans ces moments là.

    Je n’en parle pas autour de moi car je ne crois pas qu’on me comprendras. Je pensais que ça passerai, mais ça reste là, les sensations et les souvenirs refluent régulièrement, comme une mélancolie.
    Je voulais savoir si c’est » normal », si il y avait des choses à faire…
    J’ai bien conscience d’être chanceuse, d’avoir 2 enfants en bonne santé et heurux, d’avoir eu la chance d’avoir eu 2 grossesses faciles mais je n’y peux rien, ces sentiments restent là, et j’ai mal dans mon cœur et dans mon corps.

  • Chère Mélissa, je vous entends là ou vous êtes! Je comprends votre dilemme et je sens votre souffrance derrière la grande joie d’avoir votre petit garçon. Maintenant, je comprends aussi que vous avez de l’aide autour de vous pour vous soutenir et le médecin qui assure votre suivi de santé mais avez vous tenter de rencontrer par exemple un ou une psychologue? car il est reconnu que la médication jumelée à une psychothérapie aidera encore davantage la situation vécue! Je dis aussi cela puisqu’avec votre projet de concevoir à nouveau un enfant, je pense que cela serait peut-être une bonne idée de débuter maintenant cette démarche puis de la continuer même avec une grossesse éventuelle pour que vous vous sentiez au mieux pour vivre à nouveau cette expérience, qu’en dites-vous? Vous savez prendre soins de vous c’est prendre soins de votre bébé à la fois et de votre amoureux car ils ont besoin du mère et d’une conjointe qui va bien, n’oubliez pas cela. Je vous envoi plein de bonnes ondes et au besoin n’hésitez pas à me recontacter. Marie

  • Merci Marie d’aborder ce sujet. J’ai un petit garçon de 5 mois que j’aime plus que tout, un conjoint extraordinaire et compréhensif, mais je partage les sentiments des femmes qui se sont exprimées plus haut. Je me sens dépassée par tout et chaque élément nouveau m’angoisse. Je vis dans la peur continuelle de mal faire les choses. J’ai consulté mon médecin qui m’a prescrit une médication pour m’aider, mais j’aimerais retomber enceinte sous peu car je sens que plus j’attends, moins j’aurai l’énergie de recommencer. Je ne voudrais pas que mon bébé soit enfant unique. J’ai 34 ans et je ne veux pas trop attendre. J’aimerais tant revivre les premiers moments avec mon fils pour en profiter pleinement!

  • Je suis heureuse de vous lire, que vous ayez pu exprimé ce que vous ressentez, Bravo pour cela! Vous n’êtes pas seule! En fait, il se peut qu’une nouvelle maman se sente ainsi par courte période et que le tout se passe sans rien de plus mais si vous voyez que cela perdure dans le temps et que cela change votre moral et vos activités, que vous ne vous reconnaissez pas, là, il y a un problème. La dépression postnatale se diagnostique souvent dans les deux ans qui suivent l’arrivée d’un bébé pas toujours tout de suite après la naissance. Je vous invite en ce sens à prendre soins de vous, gardez de bonnes habitudes de vie et à demander de l’aide, soit un soutien psychologique pour voir à trouver des stratégies qui vous aideront à cheminer et dépasser votre ressentis malheureux et même voir votre médecin au besoin pour avoir aussi de l’aide si nécessaire avec une médication temporaire afin de prévenir la dépression plus profonde. Vous seule savez comment vous vous sentez et votre amoureux est aussi une excellente personne pour avoir son avis sur ce qu’il voit à votre propos et offrir un soutien au quotidien. J’ai récemment tourné une vidéo avec une psychologue sur la dépression périnatale et vous la verrez très bientôt sortie sur mon site. Portez-vous mieux chère maman et à bientôt, Marie

  • Bonjour à toutes
    Pour ma part un accouchement de reve,un bébé adorable que j’ aime plus que tout, qui fait ses nuits à 2 mois ,une grossesse désirée et qui est venue de suite,malgré tout cela je n’ arrive pas à m’habituer à cette nouvelle vie et ce changement dans mon couple
    je suis quelqu’un de très actif,je travaille tout le temps j’aime ma fille plus que tout au monde mais je me sens malheureuse ,j’ai l’impression de ne pas être assez presente de ne pas assez m’en occuper car j ai déjà repris le travail,je n’ai pas envie de grand chose ,pas envie de voir du monde ,je suis souvent d humeur maussade
    pensez vous que ça soit de la dépression ou simplement de l’égoïsme de cette nouvelle vie que j accepte mal finalement?

  • marie fortier
    05/21/2016 8:56 am

    Wow!! Merci pour ton témoignage, on sent que ce dernier vient du fond du coeur et illustre bien ton vécu. Montrer ses vulnérabilités et son courage à la fois est une grande chose et si cela a pu te donner un petit réconfort, tant mieux. Sois certaine que ton court texte saura appaiser, j’en suis sûre, d’autres mamans qui se pensent seules. Porte-toi bien chère femme, chère mère, chère amoureuse, chère amie, etc. Marie

  • Cassandra
    05/19/2016 3:59 pm

    Le premier mois s’est passé exactement comme Koralie pour ma part. Je regrettais d’avoir mis au monde un enfant car je ne me sentais pas du tout capable de m’en occuper. Quand ma mère partait de la maison je fondais en larmes et je me demandais quoi faire. À ce moment là je n’avais aucune idée que peut-être demain ça irait mieux. Dans ma tête ma vie était fini. Ce sentiment ne me quitterait plus jamais. Je cachais évidement ces sentiments à mon conjoint et mes proches. J’avais honte. J’avais peur. Même qu’à l’hôpital j’avais pensé m’enfuir. Comment pouvais-je être si détruite par un événement si heureux?! Quel genre de femmes ont un bébé et ne s’en réjouissent pas?! Qu’es-ce que j’avais fait?… Pourquoi suis-je la seule à vivre ça? Pourquoi toutes les autres femmes vivent ça dans la joie avec facilité?

    Un jour mon père m’a dit: hey as tu entendu parler de ça aux nouvelles?! La mère qui s’est tué elle et son bébé? Ils disent qu’elle a eu les babyblues! C’est terrible…
    J’ai répondu: Je la comprend papa. Moi j’ai eu beaucoup d’aide et d’amour de mes proches et malheureusement cette idée m’a traversée l’esprit une fraction de seconde.

    Une fraction de seconde de trop.
    Je suis tout de suite revenu à la raison.
    Mais la mère qui a honte…
    Celle qui a peur…
    Celle qui n’a pas un conjoint en or comme le mien…
    Celle qui n’avait pas planifié sa grossesse…
    Celle qui n’a personne à qui parler…
    Elle mérite de savoir qu’elle n’est pas la seule à se sentir comme ça!
    Avant qu’il soit trop tard pour une mère ; partagez cet article!

    Et puis moi finalement…

    Un lendemain ça bien été.
    J’ai aimé mon enfant.
    J’ai repris mon souffle.
    Et j’ai parlé.

    Quand on dit babyblues … On dit tellement peu.

  • MarieFortier
    07/29/2015 8:23 pm

    Comme c’est gentil Koralie de partager ton expérience. Merci de t’être ouverte comme cela, ton témoignage saura aider d’autres mamans comme toi. Marie

  • Koralie Beaudoin Drasse
    07/19/2015 1:30 pm

    J’ai vécu cet état que tu décris ci bien dans ton article. Avant l’arrivée de mon bébé, je n’avais eu que des récits positifs de mes amies à l’arrivée de leur bébé, genre: c’est la plus belle expérience de ta vie, tu es en amour avec ton bébé, etc., etc. Mais pour moi, ce n’était pas ça du tout! Pour résumer mon premier mois avec bébé, je dirais que c’était des pleurs à tous les jours et des regrets d’avoir décidé d’avoir un bébé. Je ne la voulais plus et je voulais même la faire adopter. Je n’étais pas capable de m’attacher à elle et j’aimais mieux que ce soit les autres qui s’en occupe. Ma mère et ma belle-mère sont venues m’aider beaucoup durant cette période, mais je me sentais vraiment incompétente d’avoir besoin d’autant d’aide. Je ne pouvais pas être une bonne mère si je ne pouvais pas m’en occuper par moi-même…
    En parlant avec d’autres filles, je me suis rendue compte que je n’étais pas la seule dans cette situation. Toutes celles à qui j’ai parlé m’ont dit la même chose: cet état fini par passer. Effectivement, après ce premier mois horrible, les choses se sont replacées tranquillement. Je me suis de plus en plus attaché à bébé à force de m’en occuper et maintenant qu’elle interagit plus avec nous, cela s’améliore encore. C’est encore difficile à cause du manque de sommeil, mais ça va de mieux en mieux. C’est une adaptation à vivre, c’est normal. J’ai fini par le comprendre et de ne plus me sentir coupable d’avoir parfois besoin d’aide.
    Je voulais partager mon expérience pour ne pas que de futures mères qui vivront cet état se sentent coupables comme moi je l’ai été. Vous n’êtes pas seules. Demandez de l’aide!

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