Chez certaines fillettes, les petites lèvres de la vulve apparaissent comme complètement fermées. C’est ce qu’on appelle la fusion labiale, la fusion des petites lèvres ou l’accolement des petites lèvres. Cela cause souvent du stress chez les parents qui n’ont jamais eu idée de ce phénomène avant cette découverte. Peut‑elle faire pipi? Est‑ce qu’elle va rester ainsi? Est‑ce dangereux pour elle? Comment se fait‑il que cela arrive? Que faut‑il faire pour régler la situation? Plusieurs questions surviennent et je vous comprends les parents.
Les lèvres d’un jeune bébé fille sont minces, délicates et elles entourent les ouvertures du vagin et de l’urètre (pour uriner). La fusion des petites lèvres arrive le plus souvent entre 4 mois de vie et 6 ans avec un pic autour de 2 à 4 ans. Ce n’est pas une situation irréversible. Cet accolement complet se remarque du fait qu’il n’y a plus de partie visible à l’intérieur, on ne voit ni les petites lèvres, ni le vestibule de l’entrée vaginale, ni l’urètre mais on continue de visualiser les grandes lèvres et le clitoris. Ce phénomène est indolore, bénin et asymptomatique (pas de symptômes) pour le bébé ou l’enfant et se produit de façon graduelle. Lors des suivis de santé avec le médecin ou l’infirmière, on peut observer les signes d’installation de la fusion. Le plus souvent, ce sont les parents qui remarquent la modification au site en changeant la couche et en nettoyant la région génitale de l’enfant et qui en parlent ensuite au médecin.
S’il y a des symptômes qui apparaissent comme des éruptions, des démangeaisons ou autres, cela fait appel à un autre phénomène qu’il faut investiguer car ce n’est pas en lien avec la fusion des petites lèvres.
Une fusion des petites lèvres empêche très rarement l’écoulement de l’urine même si l’urine peut parfois être déviée. En général, la fusion ne cause pas non plus d’infections à la vulve ou urinaires.
La cause de la fusion labiale?
Il est plus propice pour les jeunes fillettes d’avoir une fusion labiale à leurs petites lèvres puisqu’elles n’ont pas encore l’hormone œstrogène qui empêche l’accolement. C’est très rare de voir une fusion labiale sur un bébé de moins de 3 mois puisqu’il profite encore des hormones résiduelles d’œstrogène transmises par sa mère lors de sa naissance.
Puisque la peau des petites lèvres est mince et délicate, il y a là plus de risques de se coller. Le plus souvent, ce phénomène s’estompe de lui‑même sans traitement avec l’âge et la puberté où la production graduelle d’hormones démarre à ce moment.
Dans ma pratique, j’ai aussi remarqué que cette situation arrivait plus souvent aux bébés plus enrobés, plutôt dodus, mais ce n’est bien entendu pas exclusif à eux. De plus, en portant la couche, les jeunes bébés restent dans un milieu souvent plus humide qui les prédispose à cet état.
Que faire lors d’une fusion labiale?
Dans la plupart des cas, la situation se règle d’elle‑même et ne demande pas de traitement ou d’intervention spécifique, puisqu’elle évolue vers une guérison complète spontanément avec la croissance et la libération hormonale.
Le plus souvent, l’intervenant, proposera l’application d’un corps gras, d’une pommade comme de la crème de zinc ou de la vaseline (gelée de pétrole) sur les lèvres pour les empêcher de se coller ensemble.
Si la sortie d’urine est compromise, le médecin prescrira une crème à base hormonale d’œstrogène pour délier le tout, dégager le méat urinaire et prévenir une nouvelle fusion. Lors de la consultation, on vous montrera comment appliquer cet enduit médicamenteux sur la fusion. Vous devriez voir un résultat en quelques jours pour un jeune bébé qui peut aller à quelques semaines chez un enfant plus âgé.
Un suivi est néanmoins nécessaire, car on ne peut prolonger de façon indéterminée l’application de la crème prescrite. On veut également les récidives possibles.
Il ne faut jamais tirer sur les rebords des petites lèvres pour les dissocier, car cela entraînerait de la douleur chez la fillette et elle pourrait en garder une association négative et traumatisante.
Il est très rare que l’on doive opérer un enfant lors d’une fusion labiale mais c’est aussi possible dans les situations plus graves. L’intervention est faite sous anesthésie générale.
Ces quelques lignes vous ont informé sur le phénomène de la fusion labiale qui n’est pas une situation rare et qui est bien plus fréquente qu’on le pense. En tant que parents d’une fillette, vous êtes maintenant en mesure de mieux observer et de moins vous inquiéter si pareille situation arrivait à votre bébé.
À bientôt,
Marie
La spécialiste des bébés