Je suis à 36 semaines de grossesse et j’ai entendu dire que nous pourrions, en tant que parents, conserver le placenta suite à l’accouchement, afin de le mettre en terre avec un arbre que nous aimerions planter dans notre cour en l’honneur de la naissance de notre fils. Ma requête doit être adressée à qui? Merci Marie pour tout ce que tu fais pour nous les parents, Andrée-Louise
Bonjour Andrée-Louise,
Pour ton souhait de récupérer ton placenta suite à la naissance de ton bébé, je dois te dire que pour plusieurs établissements du Québec, c’est interdit de le remettre aux familles pour la simple et bonne raison qu’un placenta peut contenir des toxines et que l’on veut réduire le risque de contamination possible. Tu peux toujours le demander à ton médecin traitant et il saura te dire si oui ou non, c’est possible là où tu mettras au monde ton enfant.
Certains parents veulent le placenta pour le manger pour en ingérer les valeurs nutritives qui s’y trouvent, mais cela n’est pas sans risque. La “ Placentophagie “ fait référence au fait de manger son placenta. Et oui, c’est un rituel qui est marginal, mais encore pratiqué de nos jours surtout en Chine, en Allemagne et aux États-Unis.
Cette croyance a donné vie à un nouveau procédé appelé
« l’encapsulage placentaire ». Se dit de la fabrication de gélules à partir de placentas déshydratés que la femme peut ingérer par la suite afin d’aider sa production de lait et avoir une meilleure stabilité de son humeur en postnatal. Toutefois, il faut savoir qu’il n’y a pas de loi, de normes encore pour encadrer ce genre de pratique et que ça reste encore sur une base artisanale non recommandée, non prouvée.
Les placentas font partie parfois de recherches pour mieux connaître leurs composantes et leur rôle et la grande majorité sont détruits dans les déchets bio-médicaux directement dans les centres hospitaliers. Tout est fonction de croyances, de rituels.
J’ai pensé te donner d’autres exemples de pratiques et de rituels, ailleurs dans le monde, concernant le placenta. Comme tu pourras remarquer, c’est un organe peu banal pour plusieurs peuples.
Il est vrai que dans plusieurs pays du monde, le placenta prend une signification particulière dans la maternité. Comme par exemple au Mali, où la sage-femme lave le placenta, le sèche et le dépose dans un panier avec d’autres objets rituels. Le panier sera enterré par le père pour protéger le bébé.
Au Cambodge, le placenta est vu comme le frère jumeau du bébé et il sera posé près du bébé dans une feuille de bananier après avoir été lavé et saupoudré de sel pour 3 jours pour éviter de les séparer trop rapidement.
À Madagascar, c’est la sage-femme qui va inhumer le placenta et elle ne regardera ni à droite, ni à gauche en l’enterrant, pour éviter que le bébé soit atteint de strabisme. Et à l’Île de la Réunion, le placenta sera brûlé pour éviter tout risque de manipulation par sorcellerie qui pourrait nuire au tout-petit.
Voilà comment dans certaines civilisations, on pratique encore aujourd’hui le rituel du placenta.
À bientôt Andrée-Louise
Marie
La spécialiste des bébés
Photo wikipedia.org