Facteurs qui peuvent empêcher la réalisation d’un déclenchement

Conseils santé>Troisième trimestre

Pour lire la partie précédente de ce billet, voir L’induction.

Article mis à jour : février 2023.

Il existe plusieurs facteurs qui peuvent empêcher la réalisation d’un déclenchement. Dans ce billet, il sera question des méthodes naturelles, mécaniques et pharmacologiques.

Parmi les facteurs les plus populaires:

  • avoir un surplus de poids (IMC au-delà de 40)
  • l’âge de la mère est supérieur à 35ans
  • le poids du bébé évalué à plus de 4 kg
  • le diabète
  • la position du bébé en siège

On peut stimuler le travail à venir par diverses méthodes tout à fait naturelles. La réponse à ces méthodes est variable, mais pourquoi ne pas tenter le coup?

Par exemple, avoir des relations sexuelles aiderait à provoquer des contractions reliées à l’excitation chez la femme, à la libération de l’ocytocine (pour induire des contractions) et à la production de prostaglandines contenues dans le sperme (qui aident à ramollir le muscle du col de l’utérus) de l’homme. Si cela peut aider à provoquer le travail, pourquoi pas!

La stimulation des mamelons (ou compression des seins), manuellement ou à l’aide d’un tire-lait, peut également contribuer à favoriser la sécrétion d’ocytocine naturelle. Votre tire-lait, ou celui de l’hôpital ou de la maison des naissances, fera l’affaire et le pire qui puisse arriver, c’est que rien ne se passe et qu’il faille passer au plan B.

Aussi, bien que la preuve scientifique ne soit pas faite, l’acupuncture et l’ostéopathie peuvent aider à amorcer le travail naturellement et plus doucement. La naturopathie ou homéopathie avec ses petites potions magiques telle que l’actée, peut également aider à provoquer la contractilité de l’utérus. L’huile de ricin, qui est un laxatif puissant, peut aussi aider à déclencher le travail de façon plus naturelle, comment? En provoquant des contractions des muscles lisses de l’intestin et par effet rebond, ceux des muscles de l’utérus. Toujours suivre la posologie qui est de 60 ml en dose unique par voie orale, et ce, après 39 semaines de grossesse seulement. Très important de ne pas dépasser la dose, car des diarrhées et des crampes abdominales seraient à prévoir ainsi qu’un risque de déshydratation par le fait même. À vous de voir ce que vous êtes à l’aise de tenter ou pas.

Notez enfin que le massage du col de l’utérus, appelé aussi « le stripping du col » (balayage circulaire du col ou décollement des membranes du col ou balayage des membranes) peut être pratiqué par votre intervenant en fin de grossesse en insérant un doigt au-delà de l’orifice du col interne et en lui faisant faire le tour de la circonférence interne afin de causer la séparation entre les membranes et le rebord du col.  Cette technique peut-être pratiquée si votre col se prête à la manœuvre, c’est-à-dire s’il est assez effacé et dilaté. La technique peut être inconfortable pour la maman, mais seulement pendant une courte durée, et un petit saignement peut s’ensuivre ainsi que quelques contractions irrégulières. En pratiquant ce balayage, l’intervenant peut favoriser le début du travail en accroissant la production et la libération de prostagrandines localement ( hormones qui peuvent stimuler des contractions) qui aident à préparer le col de l’utérus à l’accouchement. Certaines données nous indiquent même qu’un balayage régulier des membranes favorise l’apparition du travail et réduit par le fait même, le taux de déclenchement (JOGC, janvier 2023).

La rupture artificielle de la poche des eaux, avec le perce membrane, est aussi une façon de commencer le travail.

Il existe par ailleurs des méthodes mécaniques et pharmacologiques pour aider à déclencher le travail. C’est le cas du tampon imbibé de prostaglandine, par exemple Cervidil, qui peut être sous forme de gel intra-vaginal ou introduit dans le col de l’utérus (endocervical) pour favoriser sa maturité en aidant à son effacement et à sa dilatation.  C’est une méthode efficace de maturation du col et du déclenchement du travail quand le col n’est pas favorable au départ pour une induction. Suite à cette intervention, la femme doit habituellement rester au lit couchée durant au moins deux heures et on la garde à la maternité sous surveillance plusieurs heures par la suite. À noter que le médecin évaluera la pertinence d’utiliser ce produit selon chaque femme. Si une dame a déjà eu une césarienne antérieure ou si la poche des eaux est rupturée, la décision médicale finale pourrait varier. On peut aussi introduire une sonde de Foley (cathéter à ballonnet) dans le col et ensuite gonfler son ballonnet distal de manière à faire une pression constante sur la muqueuse interne du col dans le but de le ramollir. Ces deux méthodes peuvent, à elles seules, suffire pour que le travail s’amorce. Si la sonde n’est pas tombée d’elle-même en 24hres, on la retire en dégonflant le ballonnet. Il y a aussi, depuis quelques années déjà, l’utilisation  d’une médication à prendre par la bouche pour provoquer le travail (le misoprostol oral). Cette façon de faire est de plus en plus utilisée quand la situation de la femme enceinte le permet.

Il y a aussi, depuis quelques années déjà, l’utilisation  d’une médication à prendre par la bouche pour provoquer le travail (le misoprostol oral). Cette façon de faire est de plus en plus utilisée quand la situation de la femme enceinte le permet. Son utilisation provoque une augmentation du tonus utérin après une dose unique et cette molécule à elle seule, utilisée de façon répétée, peut servir de provocation au lieu de la formule traditionnelle par intraveineuse (JOGC, janvier 2023).

Voyez comme c’est important de comprendre toutes les alternatives possibles pour mieux suivre ce qui vous arrive et même parfois faire vos propres choix. Cela dit, si la maturité du col est bien établie, que le col est décrit comme » favorable » et que les membranes sont accessibles, l’on pourrait vous offrir de rupturer la poche des eaux artificiellement pour déclencher votre travail. C’est ce qu’on appelle » l’amniotomie « .  Par la suite, on pourra faire usage d’une hormone synthétique par intraveineuse : l’ocytocine (Pitocin ou Syntocinon) ou le misoprostol oral en ajout à l’amniotomie pour démarrer plus efficacement le travail. Naturellement, cette hormone est sécrétée par le corps humain mais en son absence pour débuter le travail, on ajoutera cette hormone en quantité suffisante au taux sanguin pour aider le déclenchement du travail. La concentration, la dose utilisée de ces hormones est en fonction d’un protocole établi dans chaque centre hospitalier.

Il faut dire que les chances d’accoucher une femme dans le 24 h est plus grande si on associe la rupture de la poche des eaux et l’ocytocine.  On vous installera alors un soluté permettant d’introduire le produit dans votre veine et, ainsi, de provoquer les contractions plus rythmiques. La sensibilité à l’ocytocine augmente avec le terme de la grossesse. Vous comprendrez que cette façon de faire entraîne habituellement des contractions plus fortes et plus hâtives qu’un travail dit naturel et il y a aussi un risque augmenté d’hypotension (diminution de la pression artérielle). Le père ou la personne significative peut être en tout temps près de la femme durant toute la procédure. Un moniteur foetal sera installé pour surveiller le rythme du coeur du bébé durant l’augmentation du débit du soluté contenant l’ocytocine afin de suivre son bien-être en tout temps.

Lorsqu’on introduit l’hormone synthétique, les contractions ne viennent pas nécessairement rythmées et fortes dès le début mais se rapprochent et augmentent en intensité au fur et à mesure du temps et du débit de la perfusion en cours. Au début, il se peut que l’on vous fasse manger légèrement mais jamais en travail actif. Boire des liquides clairs sans résidus de préférence avec électrolytes est même souhaitable pour avoir une bonne hydratation durant le travail sauf avis contraire dépendant des circonstances rencontrées.

Pourquoi ne pas tenter les méthodes plus naturelles avant d’en arriver aux hormones synthétiques quand la situation le permet! à vous d’expérimenter.

Il se peut que le déclenchement artificiel, avec hormone synthétique, ne fonctionne pas du premier coup, l’équipe médicale devra revoir tout le processus et prendre la décision de reprendre l’induction ou de pratiquer une césarienne s’il y a urgence.

J’imagine que l’induction n’est plus une inconnue pour vous maintenant!

Je vous ajoute ici les vidéos en lien avec le sujet toujours dans le but d’augmenter à vos connaissances et de mieux vous préparer à la naissance de votre bébé.

Des billets aussi peuvent compléter l’information pertinente sur le sujet :

À bientôt!

Marie
La spécialiste des bébés

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