Mise à jour du billet le 13 juillet 2020
Avoir un diagnostic de diabète gestationnel aussi appelé diabète de grossesse provoque souvent une peur bleue à bon nombre d’entre vous, autant chez les futures mères que chez les pères en devenir. Le diabète qui survient durant la grossesse est une complication qui arrive chez 3 à 9 % des femmes enceintes.
Ce billet pourra vous donner un éclairage vulgarisé de cette affection mais il ne tiendra pas compte des femmes déjà diabétiques avant leur grossesse puisque les explications ne seraient pas tout à fait les mêmes.
Dans ce billet :
- Qu’est-ce que le diabète gestationnel?
- Les tests de dépistage du diabète gestationnel
- Le test diagnostique du diabète de grossesse
- Les classifications des diabètes gestationnels
- Le traitement et le suivi du diabète gestationnel
- Les complications possibles du diabète gestationnel
Qu’est-ce que le diabète gestationnel?
Comme vous le savez déjà, une grossesse amène son lot de changements dans le corps de la femme qui porte maintenant un petit être en fabrication. Son organisme doit s’adapter à ce locataire exigeant afin de lui fournir tout ce qu’il lui faut pour assurer sa croissance et son bon développement.
L’Organisation mondiale de la Santé définit le diabète gestationnel comme un trouble de la tolérance au glucose conduisant à une hyperglycémie de sévérité variable, débutant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse.
De 3 à 9 % des femmes enceintes présenteront un diagnostic de diabète de grossesse et ce pourcentage tend à varier quelque peu si vous regardez les normes américaines, celles canadiennes ou celles de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC).
Le premier trimestre de la grossesse
Comme pour bien des systèmes, les hormones de grossesse (œstrogène et progestérone) auront un impact sur la régulation des sucres sanguins chez la femme enceinte. Elles perturberont l’équilibre avec la sécrétion d’insuline disponible. L’insuline est l’hormone sécrétée par le pancréas qui permet d’assurer un équilibre avec la glycémie (glucose, sucre dans le sang). Autrement dit, l’insuline est la substance qui neutralise le sucre sanguin. Ceci dit, on remarque qu’en début de grossesse en général, il y a une augmentation de la libération d’insuline en lien avec les changements hormonaux. Cela a comme impact de diminuer le sucre sanguin (glycémie) et c’est ce qui explique pourquoi une femme nouvellement enceinte peut ressentir plus souvent des signes d’hypoglycémie comme :
- la fatigue;
- des étourdissements;
- la faim;
- la soif;
- de l’irritabilité.
Il faut également savoir que le sucre est le principal carburant pour le développement du fœtus in utero. Sucre qu’il reçoit de sa mère via le placenta.
Toutefois, l’insuline de la mère ne peut pas traverser le placenta vers son bébé. C’est lui qui devra, à partir de 10 semaines de grossesse, fabriquer sa propre insuline afin de faire face à l’arrivée du glucose provenant de sa mère.
Par ces explications, vous comprenez que si le taux de sucre sanguin (glycémie) augmente chez la femme enceinte, il augmente de la même façon pour son bébé. Cette hausse de la glycémie demandera un travail supplémentaire au bébé pour sécréter suffisamment d’insuline afin de garder un équilibre.
Le deuxième et troisième trimestre de grossesse
Lorsqu’arrive le deuxième trimestre de la grossesse, on remarque que les hormones de grossesse agissent davantage sur le pancréas en produisant une résistance devant la libération de l’insuline. En d’autres mots, les hormones viennent contrecarrer l’effet recherché de l’insuline à neutraliser le sucre sanguin. Il s’ensuit une élévation automatique de la glycémie dans l’organisme de la femme enceinte.
Tout cela se fait spontanément pour toutes les grossesses et a pour but d’offrir au fœtus une grande quantité de sucre pour assurer sa bonne croissance. Cependant, le système de la future mère s’ajustera en produisant jusqu’à trois fois plus d’insuline qu’à l’habitude, afin de compenser le blocage fait par les hormones de grossesse.
Dans la grande majorité des cas, le pancréas des femmes enceintes réussit à sécréter suffisamment d’insuline pour garder un certain équilibre entre la teneur nécessaire en glucose (sucre) et en insuline. Rares sont les pancréas qui ne pourront suivre la demande mais dans ces circonstances, s’ensuivra, un diagnostic de diabète gestationnel ou gravidique.
Pour lire la suite, voir le billet Les tests de dépistage du diabète gestationnel.