Avez-vous lu la partie précédente : Risques de contamination et modes de transmission du CMV?
Mise à jour de l’article : septembre 2023.
Comment savoir si j’ai déjà été contaminé par le virus cytomégalovirus?
Malheureusement, il n’existe pas de test de dépistage très précis pour reconnaître la présence réelle de l’infection. II n’y a pas non plus de recommandation claire sur ce qui semble le mieux à faire puisqu’il n’existe pas de traitement reconnu et probant actuellement à cette infection. C’est pour cela que le dépistage systématique du virus CMV avant ou pendant la grossesse n’est pas recommandé par la santé publique. Toutefois, les médecins peuvent demander un suivi chez une femme enceinte ciblée comme celles qui présentent des symptômes grippaux. Un suivi échographique peut aussi être demandé pour valider la bonne croissance du bébé dans de telles circonstances et un bon développement du placenta. Les critères de la SOGC proposent également le dépistage du CMV chez la femme enceinte si les échographies démontrent une problématique possible au niveau du système nerveux central du fœtus avec des calcifications, ou au niveau cardiaque et/ou abdominal.
Le diagnostic d’une infection au cytomégalovirus est possible, avec ses limites, via entre autres, une prise de sang (sérologie) afin de détecter les anticorps spécifiques «anti-CMV» qui témoignent d’une contamination ancienne ou nouvelle.
Chez la femme enceinte, ce moyen d’analyse est le plus fréquent. Il est ajouté à l’examen clinique et à la collecte des données du médecin.
Même si l’ensemble des symptômes est très ressemblant à une mononucléose, les sujets en bonne santé ne présenteront pas de mal de gorge avec l’infection du virus cytomégalovirus. C’est ce qui différencie les deux infections.
Il y a d’autres méthodes de diagnostic plus sophistiqué possibles que l’on peut utiliser pour dépister une infection ancienne ou récente par le cytomégalovirus, mais elles sont plus rares et variables d’un pays à l’autre. On proposera à certaines femmes enceintes de pratiquer une amniocentèse pour faire un prélèvement de liquide amniotique à 21 semaines de grossesse afin de voir si le bébé est contaminé in utero.
Le nouveau-né peut être infecté à même l’utérus de sa mère durant n’importe quel trimestre de la grossesse. De 0.2 à 2.4% des bébés sont dans le cas d’une infection congénitale. L’infection au CMV peut aussi survenir suite à la naissance, par une contamination néonatale.
Le diagnostic pour le bébé se fait la plupart du temps, par une prise d’urine ou de salive qui étudie la présence de bactéries, germes et autres agents possiblement responsables de l’infection. Le test à la salive est plus rapide à obtenir, mais attention, si le bébé a du lait de sa mère en bouche, car on peut alors dépister la mère (par son lait) au lieu du bébé lui-même. C’est pourquoi le test d’urine reste, dans la situation, plus spécifique et plus sensible lors du dépistage chez le nouveau-né. Le diagnostic précoce chez le nouveau-né avec une atteinte d’infection au CMV est très important, car le traitement doit être administré très rapidement, dans les premières semaines de vie (avant 14 à 21 jours de vie idéalement) et ce, pour 6 mois durant.
Les symptômes de l’infection «cytomégalovirus»
Comme je vous le disais à l’instant, chez les personnes en bonne santé adultes et enfants contaminées, 90% ne présenteront aucun symptôme spécifique, c’est la raison pour laquelle on dit que c’est une infection «silencieuse». Mais, ces personnes peuvent aussi laisser paraître des signes anodins, non spécifiques, qui ressemblent à une grippe virale avec un peu de fièvre, un mal de tête, des malaises musculaires ou articulaires un peu partout, une fatigue généralisée et un grossissement de certains ganglions à l’examen clinique, un peu comme lors d’une mononucléose. Chez le bébé, on pourrait remarquer des problématiques au niveau de l’évaluation des yeux, du test auditif ou bien des évidences d’atteintes neurologiques à l’évaluation postnatale (ex: microcéphalie, convulsions). 5 à 15% des nouveau-nés peuvent avoir des séquelles d’une contamination congénitale au CMV.
Découvrez la suite : le cytomégalovirus pendant la grossesse
Crédit photo : Jarun Ontakrai