Si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur l’évaluation des pertes urinaires, consultez le billet, État de situation.
Suggestions relatives à l’incontinence urinaire pour la femme enceinte :
- Recevoir un enseignement dirigé vers des exercices de renforcement et de contrôle des muscles vaginaux, rectaux et abdominaux, tels les exercices de Kegel. Apprendre comment contracter en le faisant bien et pouvoir relâcher par la suite;
- Recevoir un enseignement des exercices d’assouplissement du plancher pelvien afin de prévenir le plus possible les déchirures à l’accouchement qui affaiblissent le muscle;
- Avoir un traitement approprié pour l’incontinence urinaire à l’effort ou d’urgence si les symptômes sont présents;
- Éviter les exercices des abdominaux classiques en périodes pré et postnatales (exemple : les redressements assis, qui augmentent la pression dans le bassin). Vaut mieux opter pour des exercices abdominaux visant davantage la stabilisation et le maintien des bonnes postures;
- Éviter les exercices avec impact, comme les sauts, le jogging, la course et l’aérobie, surtout si vous n’en avez jamais fait. Même avec entraînement avant grossesse, ces exercices sont à éviter dans le dernier trimestre compte tenu du poids plus élevé du bébé. La relaxation des ligaments et des muscles du plancher pelvien limite leur fonction habituelle et même si la pratique du jogging, par exemple, reste inoffensive pour le bébé, il n’en demeure pas moins que l’impact au sol peut à la longue affecter votre continence (pouvoir de se retenir) à vous, les mamans;
- Prévenir la constipation afin d’éviter de pousser sur les structures davantage et la surcharge sur les muscles;
- Favoriser les exercices abdominaux à l’expiration et du périnée dans des postures droites et allongées, comme le suggèrent plusieurs auteurs (plus en lien avec le fonctionnement naturel des structures – évitent les contre-pressions);
- Favoriser le yoga, la natation, la marche rapide (selon le rythme de chacune);
- Le repos est davantage conseillé durant les deux premiers mois suivant l’accouchement.
La femme nouvellement accouchée vient de subir un étirement de ses structures de façon très importante, et l’affaiblissement musculaire et nerveux du périnée ainsi que l’augmentation de l’ouverture vaginale la rendent plus vulnérable à des pertes urinaires involontaires en période postnatale. L’enflure locale, la cicatrisation des plaies, les surplus liquidiens au niveau vasculaire n’aident en rien les symptômes d’incontinence.
Suggestions pour la nouvelle accouchée :
- Reprise des exercices périnéaux dès l’accouchement, et ce, même s’il y a une déchirure et des points de suture;
- Pas d’exercices des abdominaux classiques tels que des redressements assis. Les recommandations vont davantage vers des exercices de stabilisation et de posture, des exercices sur ballon qui apporteront un bénéfice plus concluant chez les nouvelles mamans;
- Pas d’activités avec impact avant six mois de façon générale mais, parfois, au-delà chez certaines femmes selon la persistance de leurs symptômes conséquemment à un affaiblissement plus important. Si vous voulez recommencer votre sport plus tôt, il est conseillé de faire vérifier au préalable votre capacité, votre force… et peut-être, aurez-vous une belle surprise, surtout si vous aviez un bon entraînement durant la grossesse!
- Évitez la constipation; assurez-vous de pousser le moins possible et augmentez votre consommation de fibres et de liquide, et ce, encore plus si vous allaitez;
- Consultez un physiothérapeute spécialisé en rééducation périnéale si vous présentez des symptômes de perte d’urine, de douleur sexuelle ou de bosse au niveau du vagin, qui peuvent être des signes d’une descente d’organes, et si vous n’êtes pas certaine de bien contracter. Une cicatrice douloureuse, perte de selles ou difficulté à retenir les gaz, si les forceps ont été utilisés lors de l’accouchement, si vous avez poussé votre bébé plus de 90mns ou moins de 30mns ou que vous avez eu une déchirure du 2ième degré et plus, il est aussi recommandé de consulter pour une meilleure évaluation de la situation et récupération. Vous ne devez pas tolérer de symptômes après deux ou trois mois suivants l’accouchement. Sachez que la prévention est de mise dès la grossesse et jusqu’après l’accouchement. Parlez-en à votre médecin!
Aspect émotionnel :
Les symptômes que vous vivez enceinte ou après l’accouchement sont très répandus mais, malheureusement, on hésite trop souvent à aborder cette question intime et privée avec le médecin, l’infirmière ou toute autre personne. Des solutions existent et la physiothérapeute périnéale est bien placée pour vous aider et vous guider vers le rétablissement optimal de votre condition.
Les conséquences de vivre avec un tel problème sont énormes. Les problèmes de cet ordre, comme la descente d’organes, la douleur sexuelle, le relâchement vaginal et l’incontinence fécale, affectent beaucoup les sphères de vie des femmes qui en souffrent. L’estime de soi, la participation à des activités sexuelles ainsi qu’aux activités sportives et sociales s’en trouvent souvent affectées. Mais vous n’êtes pas seules : parlez-en, osez le dire, on peut vous aider!
J’espère que ces nouvelles informations sauront vous guider vers un mieux-être et prévenir les complications associées aux pertes urinaires involontaires.
Pour en apprendre plus, je vous invite à visionner la vidéo des cours prénataux sur le plancher pelvien et la vidéo Facebook en direct aussi sur le plancher pelvien.
À bientôt!
Marie
La spécialiste des bébés
N’hésitez pas à partager vos expériences à l’aide d’un commentaire