Être maman est le rêve de ma vie. Étant plus jeune, quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais que je voulais des enfants. J’ai eu mon premier enfant à 21 ans, pendant mes études universitaires, parce que je ne pouvais plus d’attendre. Mes enfants sont certainement mes plus belles réalisations et être maman m’apporte des défis et du gros bonheur au quotidien. Être une maman c’est définitivement le travail le plus complexe que j’ai fait dans ma vie. C’est de penser au bonheur des petits et de papa, de s’assurer que personne ne manque de rien, que la maison soit propre, que le frigo soit plein, d’organiser le calendrier, faire le lavage, magasiner les vêtements, préparer les sacs de garderie, payer les comptes. Ce travail est tellement valorisant, mais très exigeant.
Quand j’ai terminé mes études, je comblais mes petites périodes de temps libres avec des tâches ménagères ou des activités avec mes cocos. Enfin, j’allais pouvoir conserver ma maison propre en permanence et, en plus, passer plus de temps avec mes amours. Je me suis rapidement aperçue que même si ma maison était propre et qu’on passait un peu plus de temps en famille (ce qui me rendait très heureuse), il me manquait tout de même un petit quelque chose afin de recharger mes batteries de supermaman.
Je me suis donc dit : Et si j’arrêtais d’être une maman quelques minutes pendant ma journée et que je devenais quelqu’un d’autre.
J’ai donc pensé à ce qui me faisait rêver et j’ai réalisé que, depuis que je suis toute petite, j’aurais voulu être sportive. Cependant, la vie ne m’avait pas offert des habiletés sportives très développées. J’ai quand même pris la décision de relever le défi en sachant que j’avais du travail à faire. Mon objectif était de compléter un triathlon (nage, vélo et course). Rien de moins, 3 défis en 1 seul. Donc, presqu’à tous les jours, je prenais quelques minutes pour être une athlète. Très débutante il faut se l’avouer, mais je me trouvais tellement belle dans mon ensemble de triathlon et je me voyais déjà franchir la ligne d’arrivée. J’ai travaillé fort, j’étais sur un terrain très inconnu.
J’ai rapidement remarqué que même si j’y mettais beaucoup d’énergie, ce défi faisait de moi une meilleure maman et une meilleure conjointe. Il me donnait de la force pour réaliser l’ensemble de mes tâches de maman quotidiennes. De plus, mes habiletés s’amélioraient de jour en jour.
Le jour de la fameuse course était arrivé et j’étais fébrile et très nerveuse. C’était très insécurisant. En plus, je savais que je devais lâcher prise et laisser papa gérer les minis pendant la course (c’est sûr qu’il était capable, c’est leur père, mais seigneur qu’on s’inquiète toujours pour rien).
J’ai donné mes bisous et j’ai pris le départ de la course. C’était UN GROS 1 heure et 46 minutes de pur bonheur et d’une gamme d’émotions. J’étais seule avec moi‑même à repousser mes limites et avoir du plaisir avec plein d’athlètes que je ne connaissais pas, mais qui vivaient la même adrénaline que moi. Sur le parcours je croisais mes minis, mon amoureux et ma famille qui m’encourageaient et ça me rendait très émotive. Je me suis permise d’être quelqu’un d’autre : j’étais une triathlète à ce moment‑là et non seulement je me trouvais en forme, belle et fonceuse, ma famille partageait le même sentiment de fierté à mon égard.
Je vous encourage les supermamans à arrêter d’être une maman pour un certain temps. À devenir une autre personne : une danseuse, une artiste, une guitariste, une nageuse, une photographe. Bref, ce que vous rêvez d’être. Ça fait tellement de bien et je pense fermement que de s’accorder du temps fait de nous une meilleure maman au quotidien. Prenez soin de la femme et de ses rêves qui se cachent derrière la supermaman. Vous le méritez tellement.
Anne-Sophie
Les opinions émises dans ce billet n’engagent que l’auteure.