N’oubliez pas de lire la partie précédente : Les impacts de l’anxiété périnatale
Des facteurs personnels peuvent effectivement prédisposer au développement de l’anxiété durant la grossesse ou suite à la naissance.
- Les changements biologiques hormonaux et les changements physiques
- Des événements de vie passée difficiles
- Une histoire personnelle antérieure d’anxiété ou de difficultés émotionnelles
1. Les changements biologiques hormonaux et les changements physiques
Les recherches montrent des résultats contradictoires sur l’effet de certaines hormones sur l’anxiété. Elles suggèrent que certaines femmes seraient plus sensibles aux changements rapides du niveau d’hormones, ce qui les amènerait à vivre plus d’émotions négatives.
Au plan physique, les femmes vivent une augmentation de leur rythme cardiaque. Aussi, plus l’utérus augmente, plus il appuie sur le diaphragme, ce qui amène une respiration plus courte et difficile. Les femmes sensibles à de tels symptômes peuvent les étiqueter, par erreur, comme des signaux de danger ou comme un signe que leur état émotionnel se dégrade, ce qui engendre de l’anxiété.
2. Certains événements de vie difficiles
Certains évènements traumatisants comme les abus sexuels, les pertes périnatales, ou les fausses-couches peuvent aussi prédisposer à l’anxiété.
3. Une histoire personnelle antérieure d’anxiété ou de difficultés émotionnelles
La plupart des études concluent que l’histoire personnelle antérieure d’anxiété ou de difficultés émotionnelles est un facteur de risque récurrent du développement de l’anxiété périnatale.
Ceci appuie l’idée que des vulnérabilités psychologiques apprises antérieurement sont activées dans cette période de vie. Ça ne veut pas nécessairement dire qu’un trouble anxieux était présent avant. Certaines vulnérabilités apprises peuvent venir teinter la façon de réagir, de penser ou encore de gérer ses émotions.
À la période périnatale, on remarque parfois des personnes qui ont une tendance excessive à considérer inacceptable toute possibilité, si minime soit-elle que quelque chose de négatif puisse se produire. Elles peuvent même avoir une attitude très négative en général face aux complications ou problèmes possibles, avec des pensées très pessimistes. En d’autres mots, certaines personnes développent au cours de leur vie, un seuil de tolérance plus faible aux incertitudes. Puisque la période périnatale est remplie d’incertitudes, de nouveauté, de changements et d’imprévus, le parent qui tolère moins les incertitudes s’inquiète davantage, peut devenir obsédé par rapport à certains sujets. Tout cela peut réactiver des vulnérabilités ou les faire sortir tout simplement face à cette période remplie de défis à surmonter. Comme par exemple, un parent qui a des exigences très élevées , très perfectionnistes pour lui-même et pour les autres qui l’entourent et qui ne peut en aucun cas se tromper ou commettre des erreurs (perfectionnisme dysfonctionnel). Il est probable que ce parent ne soit jamais satisfait de ses efforts puisqu’il a des standards trop élevés et inaccessibles pour lui et pour les autres. Par conséquent, les pensées et les comportements face à l’anxiété seront plus présents.
Si le parent regarde la vie à travers un filtre d’intolérance à l’incertitude, de perfectionnisme ou de sensibilité à l’anxiété, il réagira plus fortement aux étapes et aux stress de la période périnatale. Une fois activées, ces vulnérabilités peuvent se maintenir et devenir de plus en plus automatiques, d’où le maintien de l’anxiété.
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