Pour lire la partie précédant ce récit, référez-vous à J’en ai marre!
Chers parents,
Je suis à 39 semaines. Depuis 2 jours, j’ai perdu un peu de liquide. Comme de l’eau, non visqueuse, et visiblement pas comme une fuite urinaire. Ça a commencé vendredi soir, je n’étais pas trop sûre. Samedi matin j’ai appelé la maternité. On m’a dit de tousser pour voir et d’attendre un peu. Plus rien jusqu’à 16 h puis ça a repris. J’ai un peu peur du déclenchement quand même.
Du coup samedi, branle‑bas de combat! Avec mon mari on s’est mis à fond pour préparer la maison. Un pti’ coup de tondeuse et récupérer les courses, lave‑vaisselle, pièces trop en bazar… on avait envie que la maison soit douce, facile et agréable pour notre retour. C’était assez rigolo comme journée.
J’étais inquiète pour ma grande fille, car le lendemain elle avait son théâtre et nous seuls pour aller la voir.
À 16 h, reprise de l’écoulement : il faut aller voir à la maternité. Du coup, on a enfourné tous les bagages dans le coffre, tous les sacs de ma fille + une caméra + les costumes + les fleurs pour le théâtre qu’on était allés chercher : bref la voiture était chargée comme un départ en vacances!
On arrive chez sa copine avec tout ça, on la briefe pour la caméra; la maman pourra les déposer toutes les deux au théâtre. On est un peu inquiets quand même pour notre fille dimanche, mais pas le choix. En tous cas, avec cette belle brochette de copains (2 parents, 3 enfants, qui nous regardent, tout alignés, avec émotion) on pense qu’elle va passer un bon moment!
On arrive donc à la maternité pour faire le test du liquide amniotique. RIEN. Je me demande bien d’où venait ce liquide. Peut‑être de l’eau du bain prit quelques jours avant. En tous cas, ils ont été très gentils avec nous et ont dit qu’on avait bien fait de venir malgré tout. Nous avons fait un monito, c’était doux de passer 30 minutes tous les trois comme ça.
Le sage‑femme (ou sage‑homme) a fait une blague, qui m’a fait une douce émotion. Notre bébé était comme d’habitude tourné d’un côté (son cœur est toujours à gauche pour le monitoring). Je l’ai remarqué à voix haute. Le Monsieur nous dit en rigolant : « c’est lequel de vous deux, qui a ses petites habitudes? »
Cette blague m’a touchée. Je me suis dit « eh oui c’est le bébé de notre amour ». Oui je le sais depuis longtemps, mais là, ça m’a fait un doux rappel. Mon mari aussi, on était tout émus.
Il est marrant ce Monsieur sage‑femme : il vit son job avec beaucoup de temps pris pour le contact humain. À chaque fois qu’on le voit il prend le temps du respect de l’intimité, des explications; et il est particulièrement attentif à ce que chaque geste ne soit pas en mode automatique. Il s’assoit aussi si on est alité, pour nous parler à la même hauteur.
Des fois il me met mal à l’aise, tellement il nous scrute et nous analyse, mais il a le mérite d’éviter les écueils liés à l’hôpital et de pouvoir donner du sens à son travail par le retour au bonheur d’accueillir un enfant. C’est un apprenti‑Marie! Ma belle‑mère qui était cadre infirmier, a appelé ça je crois, « le vrai sens infirmier » dans son travail de recherche. Je trouve ça intéressant.
Voilà on est rentrés tous les deux (ou plutôt trois!) et on a mangé en amoureux à la maison. Tout contents quand même, d’avoir vécu cette aventure.
Pour consulter la suite, dirigez-vous vers la partie suivante, Je suis à 40 semaines demain.
Charlotte
Les opinions émises dans ce billet n’engagent que l’auteure.