Photo - 41 semaines de grossesse - journal intime de Charlotte

Je suis à 41 semaines et toujours rien!

39-40 semaines de grossesse>Questions/réponses

Consultez la partie précédente de ce récit, Je suis à 40 semaines demain.

Chers parents,

Je suis à 41 semaines et toujours rien.

Photo - 41 semaines de grossesse - journal intime de Charlotte Hier, nous sommes allés à la maternité pour faire le point : prise de sang, monitoring, liquide amniotique, col. Comme le col est fermé à une extrémité, ils ne m’ont pas proposé de déclenchement ni de stripping.

La semaine qui a précédé, j’ai alterné entre désespoir, colère bizarre et vie normale. Je dois dire que c’était plus calme que la semaine d’avant : j’avais fait le deuil (ou un début de deuil!) de ce mois, que j’aurais pu passer avec le bébé.

J’ai aussi du mal à croire que je n’ai pas tout inventé (malgré mon gros bidon!)

Mais là je vois surtout arriver le bout. Ça, c’est encourageant! Je sais que quoi qu’il arrive, dans 48 h + 1 nuit, l’accouchement commencera.

Mon mari alterne entre une extrême douceur, gentillesse, prévenance, et une dureté, probablement due à un sentiment d’impuissance. Il arrive mieux à me parler maintenant, quand il sent que c’est trop triste à supporter pour lui. C’est plus facile pour moi ainsi.

Du point de vue de la grossesse, ces dernières semaines ont été plutôt plus faciles : moins de douleurs dues aux contractions, moins d’insomnies (même si le sommeil est plus difficile depuis quelques jours), moins de remontées acides, et plus du tout de « jambes sans repos » (depuis le magnésium!!), etc.

Maintenant j’ai surtout peur de l’accouchement : est-ce que le déclenchement va être long? Est-ce que ça finira en césarienne après des jours d’efforts? Est-ce que les morphiniques sont dangereux pour le bébé? Serai-je forcée de les prendre? Est-ce que je dois oublier tout mon projet de naissance? Ou une partie? Est-ce que c’est à cause de tous ces médicaments anti-contractions, que j’ai ça, maintenant?

Je me pose aussi des questions bêtes : pourquoi le bébé n’arrive pas? Est-ce qu’il ne veut pas nous voir? Est-ce que la vie sur Terre, ça ne lui dit pas?

C’est stupide, il n’y est pour rien le pauvre…

Hier, en plus, c’est le docteur que je déteste qui s’est occupé de nous. Je l’avais vue une fois lors de ma semaine « fatidique » des 28 SA. J’avais eu mal toute la semaine jour et nuit, à cause des contractions, souvent à 10/10 d’intensité.

J’avais doublé ma dose d’Adalate (4/jour) sur les conseils d’un autre médecin des urgences, mais ça continuait d’augmenter quand même. Plus de répit.

Cette docteur que je déteste s’était presque moquée de moi en disant que c’était impossible. J’étais sortie en pleurant… déjà qu’ils ne pouvaient rien pour moi, autant le dire gentiment…

Mais finalement tout s’était calmé tout seul, en quelques jours.

Et là, cette docteur n’a pas été plus agréable. Elle a insisté sur les points négatifs et elle portait le même rictus moqueur. En plus, elle m’a fait mal à l’examen, si bien que je me suis demandé si elle avait tenté une manip’ sans m’en parler. D’autant qu’elle a précisé que je pourrais saigner après.

Bref, je serai soulagée si ce n’est pas elle qui est là pour l’accouchement… les autres médecins de l’équipe sont vraiment pro… et humains.

J’ai du mal à me souvenir qu’au bout, il y a la plus belle des récompenses. Des fois je n’y crois même plus. Pourtant, c’est bien ça : dans quelques heures, tout sera effacé par l’émotion la plus douce et la magie.

Heureusement mes efforts pour vivre cette grossesse difficile n’ont pas servi qu’à moi (et au bébé, indirectement). Mon beau-fils porte un gros sentiment de culpabilité suite à la grossesse très difficile qui a touché sa maman. En plus, après sa naissance sa maman a fait une dépression et il y a eu séparation des parents. Bref, terrain miné.

Là, il a tout suivi, des difficultés aux joies. L’autre jour, il nous a parlé et a évoqué la culpabilité qu’il avait ressentie. Je me suis dit que de ma douleur, était née une source d’information qui l’aiderait à réfléchir. À réfléchir à l’impuissance du bébé face à ces événements, bien sûr, mais aussi aux difficultés des parents, qui débordent (ou non, selon les cas) du cadre des difficultés normales de la grossesse quand elle est angoissante et dure.

Ça me soulage qu’il y ait du bon qui sorte de ce coup du sort.

Pour lire la suite, consultez Ça y est, bébé est né!

Charlotte
Les opinions émises dans ce billet n’engagent que l’auteure.

Photo - Avatar de Charlotte, maman collaboratrice au journal d'une maman

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