Pour lire la partie précédente du récit de Charlotte, voir Tu es passé de bébé à (tout) petit garçon
Mon bébé,
L’autre jour nous sommes allés voir les canards avec ton grand frère et c’était du pur bonheur. J’ai réalisé aussi à quel point ta présence leur fait du bien. Ton frère ado, il peut se réconcilier avec le deuil de son enfance qui semble arriver trop tôt et penser à te transmettre ses jouets, ou vivre encore des moments d’enfant pour pouvoir t’accompagner (canards et dessins animés bientôt…) Ta sœur, elle a enfin une constante dans sa vie et quelqu’un sur qui veiller, elle qui se sent toujours abandonnée, cette fois c’est à elle, de ne pas abandonner. Tu es fasciné par sa chambre grotte, avec plein de choses au plafond.
Ton sommeil va beaucoup mieux, tu te réveilles pour un seul biberon et te rendors aussitôt, tu dors maintenant dans ton lit sans stress (toujours accroché au nôtre, mais quand même!). Les plages de sommeil s’allongent.
Nous avons donné une chance à la nounou, car elle a accepté nos conditions : ne pas te laisser malheureux, si elle est dispo, même si elle le ressent comme un caprice de bébé. Mais nous devrons peut-être envisager autre chose quand même, à la rentrée.
Tu me fais redécouvrir le monde, tu bois l’eau de la pluie avec la langue et je m’émerveille. Tu dis des petits mots comme « bbuuuff » avec tant de plaisir. Tu fais tes premières danses, les premiers câlins, les bisous dans l’air, jeter des choses par terre, c’est si beau. Tu regardes vraiment les arbres, tu as vu ta première neige…
Nous te donnons des fruits crus, c’est génial de te voir découvrir. Tu dis maintenant « mmmm » de plaisir. De mon côté, j’ai recommencé à cuisiner. Ça sent bon… Tu as eu deux dents, tu vas découvrir un des grands plaisirs de la vie… cela commence déjà avec les purées et tu viens de tester grenade et surtout goyave, que j’adore.
Tu comprends de plus en plus le monde : au revoir, l’arrivée chez la nounou… l’autre jour, je suis venue te chercher chez ta nounou et voyant qu’elle mettait son manteau pour sortir alors que je venais te chercher, tu as eu l’air interrogatif! « Avec qui je pars? » tu semblais nous le demander.
Tu cherchais même à baisser le t-shirt pour prendre le sein les derniers temps avant la fin de l’allaitement et la motricité aussi : faire rouler un ballon, attraper tes pieds et ainsi mieux connaître ton corps… ou dire : « mama noooo » pour ne pas aller dans le siège auto! Ce sont aussi les odeurs, la musique, le premier rhume… tu t’ouvres à ton univers. Tu grandis bien! Le problème du moment c’est que comme tu commences à avoir de la force, tu peux faire mal! Surtout à la sieste, lorsque fatigué, tu laisses tomber ta tête. Ouille! Ce dernier mois, tu as aussi proposé des échanges : cuillère contre objet à ta soeur « ta! » (pour « tiens »?), la tétine contre le sein. Ouaou!
Nous commençons à trouver des moments qui peuvent plaire à toute la famille, comme cette sortie à l’aquarium ou les canards. Ouf! Ça fait du bien. Avec mon chéri, nous avons posé une journée de travail pour aller nous faire tartiner d’algues. Quelles douces retrouvailles!
Tu as commencé les bébés nageurs. Un vrai moment de bonheur et d’émerveillement à deux. Comme ce jour où toi et moi nous avons contemplé les canards et où j’ai senti que nous vivions la même chose. Le temps s’arrête un peu et ça fait du bien. Les bébés nageurs te font progresser très vite sur ta relation à l’eau, le visage mouillé, les éclaboussures… c’est impressionnant. Et nous nous sommes fait des amis!
Tu es aussi allé à la médiathèque pour accompagner ton frère et ta sœur : tu as touché quelques livres et revu ta nounou remplaçante. J’aime ces endroits où toute la famille peut aller.
Tu as très envie de marcher, mais il faut t’aider bien sûr. En trotteur, tu fais même marche arrière et tu tournes pour attraper mieux des objets… interdits. C’est très rigolo de te voir conduire ta voiture. Un vrai ingénieur, à tout toucher, tout tester, tout mettre ensemble…
Tu as tes premiers copains, en particulier la petite de 2 ans chez la nounou, avec laquelle tu bavardes gaiement. Tu rampes maintenant et tu tiens en position 4 pattes, mais sans encore avancer. Tu mets aussi toi-même ta suce à la bouche et c’est comme si c’était un vrai plaisir pour toi, cette victoire.
Tu commences parfois à tenir toi-même ton biberon et tu as réussi à m’énerver avec ta cuillère, les soirs où tu ne veux pas de purée. Notre relation devient celle de mère à petit enfant… petit à petit. Tu peux aussi partager avec nous tous, car tu restes plus longtemps à table, et nous pouvons dîner tous les 5. Nous (re)devenons une famille!
Charlotte
Les opinions émises dans ce billet n’engagent que l’auteure.
Source de la photo : Unsplash