Je sais les parents, parfois, les premiers jours de l’allaitement et les premières semaines ne sont pas toujours évidentes. Il y a des mamans qui ont des engorgements monstres 3 jours environ après l’accouchement et d’autres pas du tout. D’autres auront des engorgements plus tardifs, vers 4 ou 6 semaines postnatales. Mais pourquoi donc?
Dans ce billet :
- Engorgement vasculaire
- Engorgement tardif
- Quelques trucs pour l’engorgement des seins
- La technique des ultrasons
Avant d’entrer dans le vif du sujet sur les interventions qui peuvent aider à soulager un engorgement chez une maman, j’aime bien expliquer ce qu’est engorgement. Sachez qu’il y a 2 types d’engorgements : vasculaire ou tardif.
Engorgement vasculaire
L’engorgement vasculaire fait référence à la période postnatale plus immédiate, ce que plusieurs appellent souvent « la montée de lait ». Ce qui est un peu faux puisque les seins deviennent engorgés bien sûr, mais pas juste de lait. On trouve 3 liquides : le sang, le lait et aussi l’œdème (inflammation) autour des structures du sein.
C’est l’inflammation qui cause l’engorgement. Comme chez les mammifères (puisque nous sommes considérés comme tels), la nature est très bien faite. Lorsque la maman accouche et que le placenta sort, un message est envoyé au cerveau : « le bébé est né, il faut le nourrir ».
Le sang qui arrivait au placenta remontera dans la vascularisation des seins. C’est ce qui fait que 2 ou 3 jours, et même 5 jours après l’accouchement, la majorité des mères vont ressentir un engorgement, un remplissage, une tension dans les glandes mammaires.
Une mère qui est engorgée a également des rougeurs aux seins, parce que c’est le sang qui colore la peau. Et pourquoi ses seins sont chauds? Parce que c’est le sang qui réchauffe le corps. Et les veines, pourquoi sont‑elles toutes distendues, bleutées sur les seins d’une mère engorgée? Car cette dernière n’a jamais eu autant de liquide dans ses glandes mammaires. Cette accumulation de sang va permettre la lactogénèse, la fabrication du lait. Le sang va donc passer des vaisseaux sanguins vers les alvéoles (sac à lait) pour la fabrication du lait avec tous les éléments requis. Lait qui prendra ensuite les canaux galactophores jusque dans la bouche du bébé lors de la tétée.
Engorgement tardif
Le deuxième engorgement est celui qu’on identifie comme plus tardif. Son apparition se situe autour de 5‑6 semaines postnatales et est représentée par une stagne de lait dans les seins. Plusieurs causes sont possibles, dont :
- Les erreurs de pratique, par exemple, les mères qui donnent de plus en plus de biberons sans tirer leur lait. Pour faire patienter bébé, elles peuvent utiliser la sucette d’amusement ou elles ajoutent des suppléments lors des boires. Les boires s’espacent les un des autres, ce qui provoque une accumulation de lait.
- Des canaux lactifères bloqués, c’est‑à‑dire, du lait qui a coagulé dans le canal,qui le bloque et qui empêche la vidange normale du lait. Visuellement, on voit parfois la rougeur, l’inflammation sur le sein de la maman et on peut suivre le trajet. On peut aussi voir un point blanc sur le bout du mamelon qui correspond au bouchon de lait caillé et coagulé. Lors de la tétée, un blocage est très douloureux pour la mère. Le processus inflammatoire qui peut suivre le trajet est aussi incommodant pour elle.
- La surproduction lactée chez des mamans qui produisent pour 3 bébés et qui n’en n’ont qu’un seul. On conseille alors à la mère d’allaiter d’un seul sein à la fois pour baisser la stimulation des neuro‑transmetteurs à ses seins. En effet, le message est trop fréquent au cerveau et la production trop abondante pour les besoins du bébé. Souvent, même si le bébé tète les 2 seins, il ne les vide jamais. Il y a donc du lait stagnant qui s’accumule d’un boire à l’autre et qui prédispose la mère à un engorgement pathologique mais aussi à des infections.
Lors d’un engorgement monstre, souvent les mamelons sont très plats, peu érectiles, ce qui rend très difficile la prise du mamelon par le bébé et qui occasionne de la douleur chez la mère.
À la suite de ce portrait, vous me direz : « Marie, que fait‑on dans un tel scénario pour la suite? Bonne question! »
Dans cette histoire, il faut prévenir les complications ou les récidives d’engorgement. C’est sûr qu’il faut d’abord régler les facteurs de base comme :
- avoir une bonne alimentation;
- prendre du repos;
- avoir de l’aide à la maison;
- traiter les blessures aux seins.
Ensuite, pour éviter l’engorgement, il faut vidanger régulièrement.
Si vous souhaitez apprendre des astuces pour l’engorgement, accédez au prochain billet, Quelques trucs pour l’engorgement des seins.