L’induction : ce qu’il faut savoir sur le déclenchement artificiel du travail

Postnatal

Idéalement, le travail devrait commencer spontanément afin de respecter au mieux la physiologie naturelle de l’accouchement.

Cependant, lorsque le travail tarde à s’amorcer, une induction peut être proposée. Il s’agit d’un déclenchement artificiel du travail, effectué par des moyens chimiques ou mécaniques.

Il est important de distinguer la provocation du travail de la stimulation du travail :

  • La provocation (ou déclenchement) consiste à amorcer artificiellement le travail à l’aide d’une hormone synthétique, comme l’ocytocine (Pitocin, Syntocinon), en l’absence de contractions efficaces ou régulières.
  • La stimulation, quant à elle, vise à renforcer des contractions déjà présentes afin de les rendre plus efficaces — en les régularisant et en augmentant leur intensité — pour aider le travail à progresser.

Au Québec comme ailleurs au Canada, environ 24 % des accouchements sont provoqués, bien que ce taux varie d’un établissement à l’autre.

Avant de procéder à une induction, plusieurs facteurs doivent être évalués : la justification médicale, la méthode la plus appropriée, ainsi que les risques potentiels pour la mère et l’enfant. La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada rappelle que toute induction doit reposer sur une indication obstétricale ou médicale claire. La raison la plus fréquente demeure la grossesse prolongée.

Plusieurs situations peuvent justifier une induction ou une stimulation des contractions, notamment :

  • de complications médicales comme la prééclampsie, une maladie maternelle ou une hémorragie ;
  • d’une grossesse post-terme (près de 42 semaines), ce qui survient dans environ 6 % des cas ;
  • d’une rupture des membranes sans début spontané du travail après plusieurs heures ;
  • d’un retard de croissance intra-utérin chez le bébé ;
  • ou de troubles comme le diabète gestationnel ou l’hypertension mal contrôlée.

Ces situations fréquentes méritent d’être abordées dans les cours prénataux, car elles concerneront de nombreuses futures mères.

Cela dit, certains facteurs peuvent influencer la décision de déclencher ou non le travail. Chaque cas doit être évalué individuellement, en tenant compte du rapport risques-bénéfices.

Parmi les éléments à considérer :

  • un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 40 ;
  • un âge maternel au-delà de 35 ans ;
  • un bébé dont le poids est estimé à plus de 4 kg ;
  • un diabète mal équilibré ;
  • ou une présentation du bébé en siège.

Prédicteurs de réussite pour un déclenchement du travail

Certains signes permettent d’estimer les chances de succès d’un déclenchement. Par exemple, une femme ayant déjà accouché par voie vaginale a généralement un meilleur pronostic.

Un autre outil de référence est le score de Bishop, qui évalue la « maturité » du col de l’utérus, c’est-à-dire sa préparation à l’accouchement. Ce score repose sur cinq éléments :

  • l’effacement du col (sa longueur, exprimée en pourcentage) ;
  • la dilatation (en centimètres) ;
  • la consistance du col (mou, moyen ou ferme) ;
  • la position du col (antérieure ou postérieure) ;
  • la station du bébé, soit sa descente par rapport aux repères osseux du bassin.

Plus ces conditions sont favorables — col effacé, dilaté, mou, bien positionné, et bébé engagé — plus les chances d’un accouchement vaginal réussi à la suite d’un déclenchement sont élevées.

Enfin, les données actuelles montrent qu’un déclenchement justifié médicalement n’augmente pas le risque de césarienne comparativement à une approche attentiste, contrairement à une croyance répandue.

Déclenchement du travail : méthodes, indications et facteurs de réussite

Déclenchement naturel, mécanique ou pharmacologique

Le déclenchement du travail peut être envisagé lorsque celui-ci tarde à s’amorcer spontanément ou en présence de certaines conditions médicales. Les méthodes utilisées peuvent être naturelles, mécaniques ou pharmacologiques.

Parmi les méthodes naturelles, certaines approches sont parfois proposées pour favoriser le début du travail, bien que les données scientifiques soient variables :

  • Relations sexuelles, pouvant stimuler la production d’ocytocine et de prostaglandines, deux éléments impliqués dans le déclenchement du travail.

  • Stimulation des mamelons, manuellement ou à l’aide d’un tire-lait, pour favoriser la sécrétion naturelle d’ocytocine.

  • Acupuncture, ostéopathie, homéopathie : bien que les preuves d’efficacité soient limitées, ces approches peuvent contribuer à la détente ou à l’harmonisation corporelle en fin de grossesse.

  • Huile de ricin : ce laxatif naturel agit par stimulation indirecte de l’utérus via les muscles lisses intestinaux. Son usage doit être strictement encadré, après 39 semaines de grossesse seulement, en dose unique de 60 ml. Un usage inapproprié peut entraîner crampes, diarrhées et déshydratation.

  • Décollement des membranes (stripping) : réalisé par un professionnel lorsque le col est suffisamment effacé et dilaté, ce geste favorise la production locale de prostaglandines. Il peut entraîner des saignements légers et des contractions irrégulières à court terme.

Méthodes mécaniques et pharmacologiques

Lorsque les méthodes naturelles sont inefficaces ou non indiquées, d’autres options sont possibles :

  • Tampon de prostaglandines (Cervidil) : introduit dans le vagin ou directement dans le col, il favorise la maturation cervicale (effacement et dilatation).

  • Sonde de Foley : un cathéter muni d’un ballon est inséré dans le col pour exercer une pression mécanique, facilitant ainsi son ouverture progressive.

  • Misoprostol oral : de plus en plus utilisé, ce médicament stimule les contractions utérines. Il peut être administré en dose répétée selon un protocole médical établi.

  • Amniotomie : consiste à rompre artificiellement la poche des eaux si le col est favorable, afin d’initier ou d’intensifier le travail.

  • Ocytocine synthétique par intraveineuse (Pitocin/Syntocinon) : utilisée pour initier ou renforcer les contractions. Elle est administrée progressivement sous surveillance continue, car elle peut entraîner des contractions plus intenses qu’un travail naturel.

Surveillance et considérations cliniques

Toutes ces interventions nécessitent une surveillance étroite du bien-être fœtal et maternel. Un moniteur fœtal est généralement installé dès l’administration de l’ocytocine.

Il est important de noter que l’efficacité de ces méthodes dépend de plusieurs facteurs, dont la maturité du col de l’utérus, évaluée selon le score de Bishop, ainsi que d’éléments comme l’historique obstétrical, la position du bébé et les conditions médicales associées.

Dans certains cas, un déclenchement peut échouer. Une réévaluation sera alors effectuée, et la décision pourra être prise de retenter l’induction ou de recourir à une césarienne si nécessaire.

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Marie Fortier
La spécialiste des bébés

Mise à jour : avril 2025.

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