Pour lire la partie précédente du récit de Charlotte, voir Bientôt 36 semaines de grossesse!

Chères mamans,

Je suis à 36 SA + 3 jours. Quand je fais le point sur ma grossesse, je me dis qu’on est durs avec les mamans (et « futures » mamans). C’est comme si on était responsables de nos maux.

En fait je pense que beaucoup reste inexpliqué. Et dans ces cas-là, il est facile de faire de la psychologie à la louche… surtout, quand on aimerait vous aider… mais qu’il n’existe pas (encore) de solution thérapeutique.

Que vous ayez des contractions, que vous vomissiez beaucoup, que vous soyez émotive, ou que vous n’ayez rien, il y a toujours une possibilité d’interpréter. Soit on vous dit que vous êtes trop « poule », soit que vous refusez la grossesse. Soit que vous avez des problèmes/que vous êtes trop stressée et que vous créez vos contractions (qui mettent en danger le bébé; ce n’est donc pas rien comme insinuation).

Photo - Femme enceinte journal intime de CharlotteOu que vous imaginez ce qui vous arrive de toute pièce, ou que vous exagérez/en profitez. Ou enfin l’atténuation classique de votre ressenti : « ah les femmes enceintes sont émotives…! »  

Évidemment, ce n’est pas le cas de tout le monde. Il existe des personnes très fines (comme Marie!) et des personnes honnêtes qui vous diront simplement qu’elles ne savent pas quoi faire.

Ça a été aussi le cas de la psychologue de l’hôpital, que j’ai rencontrée : elle en a vu plein, des femmes très angoissées qui avaient pourtant une grossesse idyllique! et d’autres plutôt cool, qui vivent un enfer.

Je pense que ces réactions « à la louche » sont nuisibles. Déjà parce qu’elles ne sont pas scientifiquement fondées. La seule chose qui semble claire, c’est que les hormones ont un effet, et qu’il est très différent selon les femmes.

Par exemple l’hyperémèse, si j’ai bien compris, touche davantage les femmes qui ont des migraines ophtalmiques violentes. Pour les contractions, la seule chose qui semble claire, si j’ai bien compris, c’est que les femmes qui vivent dans un contexte de pauvreté et d’insalubrité grave, sont plus touchées par la prématurité.

Ensuite, parce que ces remarques… sont très orientées, sans être plus fondées que d’autres types de remarques plus réconfortantes. Cette caractéristique les rend donc non seulement « pas scientifiques » mais aussi « pas anodines ». Et très répandues…

Enfin, parce que vous faites déjà énormément d’efforts pour supporter tout ça, et que c’est dévastateur d’en être culpabilisée, en plus.

Je le dis souvent, le plus dur quand on a un enfant… c’est les autres. Pas tous les autres. Heureusement. La grossesse, c’est donc l’occasion de commencer à faire le tri dans les retours qu’on nous envoie. C’est une capacité à développer, qui vous sera extrêmement utile par la suite!

Quant au soutien psychologique, faut-il l’écarter? Je ne crois pas, mais il faut qu’il soit fait en finesse. Ce qu’une maman ressent, c’est le besoin absolu de protéger son enfant et qu’il grandisse bien. Ne laissez personne vous dire le contraire de ce que vous avez dans vos tripes. Et ce, même si vous en avez plus que ras-le-bol de cette grossesse! Ça ne change rien. Vos sentiments ne changent rien à vos actions en faveur de ce bébé. Vous faites des efforts ou des sacrifices pour lui, vous êtes déjà maman.

Je pense donc que l’appui psychologique peut servir énormément, mais pas pour aller chercher un vice caché, plutôt pour vous aider avec la complexité de la vie. Et ça, la majorité des psychologues le sait bien, heureusement.

On a aussi à gérer pour certaines, le « cerveau qui rame », les émotions exacerbées, et/ou la difficulté voir l’incapacité à supporter les contrariétés du quotidien (pour moi notamment, les bêtises administratives) qui prennent soudain toute notre énergie.

J’ai eu la chance que mon mari me fasse confiance. Il n’a jamais diminué mon ressenti, cherché à expliquer ce qu’il ne connaît pas, interprété à la louche. C’est précieux. En plus il m’a fait des compliments.

Les hommes, vous avez un grand rôle dans la grossesse : celui de la confiance et du soutien.

Mon bébé,

Je t’aime et je souhaite de tout mon coeur que tu naisses quand tu seras bien prêt et que ça se passe bien pour toi. C’est mon souhait le plus cher.

C’est arrivé souvent depuis des semaines, j’en ai ras-le-bol et j’aimerais juste accoucher! Surtout quand j’ai mal et que je désespère de fatigue, des nuits sans sommeil. Mais au fond de moi, ce qui compte, c’est que tu restes bien au chaud jusqu’au bon moment. Je fais ce qu’il faut pour.

Je voudrais tant que tu saches que si je pleure, si je souffre, ce n’est pas de ta faute. C’est comme ça, pas de chance.

Toi, tu n’apportes que la joie avec toi. Je t’aime.

Voici quelques idées pour le soutien pendant la grossesse :

Lisez la suite du récit en consultant J’ai passé 37 semaines!

Charlotte
Les opinions émises dans ce billet n’engagent que l’auteure.

Photo - Avatar de Charlotte, maman collaboratrice au journal d'une maman

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