L’alimentation de bébé : quand introduire les aliments solides?

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Mise à jour du billet le 26 avril 2022.

L’alimentation de bébé : quand introduire les aliments solides? est un aspect qui rend souvent les parents anxieux et inquiets. Comment faire? Est‑ce le bon moment? Par quel aliment dois‑je commencer? Quelle quantité dois‑je donner? Et plus encore.


Dans ce billet :


Toute l’alimentation solide des bébés a évolué à travers le temps avec les résultats de recherches qui viennent ajouter à la connaissance. Mais, il y a un fait qui demeure : l’allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois est l’élément essentiel complet pour un bébé.

Santé Canada et l’Organisation mondiale de la Santé recommandent un allaitement exclusif jusqu’à 6 mois avec l’ajout progressif d’aliments solides complémentaires par la suite.

Si votre bébé est nourri au biberon et qu’il ne demande pas davantage avec une courbe de croissance très bonne, on recommande aussi de donner du lait exclusivement jusqu’à 6 mois.

Ce que nous savons aujourd’hui :

  • À partir de 4 mois, le système digestif et rénal d’un bébé est plus mature et en mesure de recevoir des aliments solides, comme les céréales, les légumes et les fruits, mais pas la viande. Avant 4 mois, le bébé n’a pas certains enzymes digestives. Il ne peut donc pas assimiler les solides. Cela surcharge également les reins qui sont encore immatures. À partir de 4 mois, il n’y a pas de danger à faire manger un bébé.
  • À partir de 6 mois, il faut rapidement introduire les nutriments qui sont riches en sources de fer dans l’alimentation solide du bébé, comme les céréales de bébé, si non données avant, et la viande par exemple. Et ce, afin de prévenir l’anémie du nourrisson puisque l’absorption se fait mieux du fer biodisponible. Le lait maternel ne suffit pas à remplir ses besoins en fer de base et ceux liés à sa forte croissance. La carence en fer peut nuire à son développement. C’est pourquoi on visera rapidement deux sources de fer par jour pour remplir ses besoins.
  • Si on retarde trop après 6 mois l’introduction des différents groupes alimentaires, il peut y avoir des carences aussi au niveau de l’énergie, les protéines, le zinc, le calcium, les vitamines A et C et les folates. Certains enfants peuvent même développer une hypersensibilité buccale qui rend encore plus difficile la prise d’aliments solides.
  • Le fer s’absorbe mieux lorsqu’il est consommé avec de la vitamine C (agrumes, légumes verts, etc.) et d’autres sources de fer non animales, comme le tofu, les légumineuses, les céréales et les œufs. Ces aliments peuvent s’ajouter à l’alimentation du bébé dans ses repas et collations.
    • Un petit truc : ajouter des céréales de bébé enrichie de fer dans la pâte à muffins, dans le mélange à crêpe ou dans le gruau. Cela augmente les sources de fer sans avoir un goût particulier.
  • Certains médecins préfèrent prescrire un supplément en fer de manière préventive, à certains enfants selon leur histoire médicale ou certaines situations durant la première année (ex : prématurité).
  • Photo - arachides allergène dans l'alimentation solide du bébé Il n’y a plus de restriction après 6 mois pour introduire des allergènes potentiels dans l’alimentation du bébé. On introduit maintenant les allergènes comme le poisson ou le beurre d’arachide ou d’amande, les œufs, les légumineuses à partir de 6 mois. Même pour la maman qui allaite, aucune restriction alimentaire n’est indiquée pour prévenir les allergies chez son bébé. Ces directives sont en lien avec l’étude LEAP 2015.
  • S’il y a des allergies graves dans une famille à haut risque : frère, sœur ou parents, c’est possible de donner un allergène à un bébé à partir de 4 mois avec avis et supervision compétente en la matière (nutritionniste, médecin, allergologue…), selon le confort des parents bien sûr. Avec les recommandations récentes publiées à l’automne 2021 de la société pédiatrique, l’exposition précoce à partir de 4 mois d’un allergène connu comme à haut risque dans une famille pourra mieux prévenir l’allergie chez l’enfant. Les allergènes les plus documentés dans cette situation sont les œufs et les arachides (arachides que l’on donne en poudre mélangée à une compote ou des céréales de bébé). Exposition qu’il est préférable de répéter 2 à 3 fois par semaine, en petite quantité pour maintenir une tolérance et prévenir l’allergie. Voir les détails directement dans l’article scientifique au lien suivant: https://cps.ca/fr/documents/position/lexposition-aux-aliments-et-la-prevention-des-allergies.
  • Les nouvelles recommandations mentionnent qu’il n’y a plus d’ordre d’introduction des aliments en tenant compte que les sources de fer y sont comptées. De plus, il n’est pas nécessaire de donner tous les aliments d’un groupe alimentaire avant de passer à un autre. Il vaut mieux varier en introduisant un nouvel aliment aux 2 ou 3 jours, après 4 mois (si possible). Si l’intégration se fait après 6 mois, on peut y aller plus rapidement sans problème, s’il s’agit d’un bébé à terme et en bonne santé. Puisqu’il est rare qu’un bébé développe des intolérances ou allergies à un légume ou un fruit, on pourrait donner plusieurs aliments nouveaux à la fois. Par contre, si une réaction survient, on devra chercher l’aliment potentiel originaire de cette réaction, ce qui peut parfois être un peu plus compliqué que d’y aller un aliment à la fois pour au moins 2, 3 expositions répétées.
  • Pour les viandes de gibier à donner à un bébé: pas avant 6 ans si l’animal a été abattu avec des munitions de plomb à valider auprès du chasseur.
  • Pour le foie de poulet pas avant 6 mois de vie et pour le foie de bœuf, de gibier et le boudin pas avant l’âge de 10 mois est préférable.
  • Pour les mollusques: 6 mois et bien cuit avec hygiène de salubrité rigoureux car ces aliments accumulent des contaminants mais on a pas de raison d’en restreindre la prise pour autant après 6 mois de vie. Toutefois, il est préférable néanmoins de ne pas offrir des crevettes ou palourdes en premier aliment à un bébé si vous commencez à le faire manger à 6 mois, donnez d’autres aliments avant pour voir les réactions de votre bébé face à l’introduction des aliments.
  • Un supplément de vitamine D est essentiel pour bébé en toutes saisons durant l’allaitement maternel. On prévient la carence et les conséquences sur la croissance et le développement, car le rôle de la vitamine D est d’aider à l’absorption du calcium dans l’intestin, de favoriser les échanges de calcium pour la formation osseuse et d’aider à réabsorber le calcium et le phosphore au niveau rénal. 400 unités internationales (UI) par jour sont nécessaires pour la première année de vie. Même si le bébé est à la lumière à l’extérieur (sans exposition directe au soleil), l’absorption est insuffisante, même en été. Les recommandations officielles ne suggèrent pas la supplémentation en vitamine D aux bébés nourris aux préparations commerciales puisque la vitamine a déjà été ajoutée au mélange de lait. Cependant, certains experts en nutrition proposent de donner quand même le supplément de vitamine D aux bébés nourris au lait commercial, compte tenu des grandes quantités de lait qu’un bébé devrait prendre pour avoir le dosage recommandé. Il est également souhaitable de continuer la vitamine D jusqu’à un an.De plus, les études ont démontré que la vitamine D en supplémentation s’absorbe mieux si prise quotidiennement. Un dosage de la vitamine D pourrait être augmenté pour certains bébés comme par exemple des bébés prématurés ou des bébés allergiques aux produits laitiers ou avec un régime végétarien. Mais il faut éviter les surdosages et l’effet de toxicité que cela peut apporter.La vitamine D en goutte est la plus performante pour l’absorption, car la vitamine D est mélangée dans l’huile de coco qui permet sa dilution (vitamine liposoluble, se dilue dans un gras) et par le fait même améliore son absorption. Ensuite, plus tard dans la vie du bébé, on pourra donner la vitamine D via différents types de poisson (saumon, hareng, flétan, tilapia), des œufs à la coque, jus d’orange enrichi, yogourt ou margarine enrichie ou en comprimés à croquer et enfin, des comprimés à mâcher. La présence dans le sang du bébé/enfant de vitamine D sera influencée par la situation géographique (nord du Québec), l’écran solaire et le port de vêtements, le temps d’exposition, de la pigmentation de la peau, de l’âge (nourrisson, prématuré), de la pollution.

Pour continuer la lecture, rendez-vous au prochain billet Quand faire manger bébé?

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