Billet mis à jour le 11 décembre 2020
Le corps humain est une machine exceptionnelle qui s’adapte à différentes situations, comme la naissance d’un bébé. Lorsque le placenta se décolle après l’accouchement, un message hormonal est envoyé au cerveau de la mère pour lui dire que le petit vient de naître et qu’il faut maintenant le nourrir. C’est ce qui déclenche le processus de lactation. C’est bien de connaître ce phénomène et de le comprendre dès la préparation à la naissance pour mieux suivre ce qui vous arrive dans votre corps.
Les composantes du lait maternel changeront de façon significative au fil du temps pour mieux s’adapter aux besoins du bébé. Grâce à des tétées répétées, la stimulation ainsi faite permettra de garder en fonction les hormones telles que la prolactine et l’ocytocine pour maintenir la production du lait (prolactine) et sa libération (ocytocine).
Le lait maternel subit quelques transformations qui vont du colostrum au lait permanent. Le colostrum est en effet le premier liquide à couler de votre mamelon. Il n’est pas rare du tout que la femme enceinte remarque de petites pertes liquides transparentes ou jaunâtres à son sein ou une petite croûte séchée sur le mamelon, et ce, dès la 16e semaine de grossesse. Cette perte de colostrum, avant même la naissance, ne fait que confirmer que le processus hormonal est bien enclenché pour favoriser le développement de la glande mammaire en prévision de l’allaitement à venir. Toutefois, bon nombre de futures mères ne constateront pas la présence de ce liquide, car le tout se produira après l’accouchement avec la stimulation de la tétée du bébé.
Le colostrum est un liquide jaune et plus épais, sucré et riche en protéines, en vitamines (caroténoïdes, vitamines A et E particulièrement) et en minéraux (sodium, potassium, chlore, cuivre et zinc). Il est facile à digérer pour un nouveau-né, qui a un organisme encore bien immature à la naissance. Quelques gouttes de ce précieux élixir lui donnent assez d’énergie pour lui permettre de boire à nouveau lors de la prochaine tétée puisqu’il contient du lactose naturel qui joue son rôle de carburant tout en prévenant l’hypoglycémie chez le nouveau-né.
Le colostrum est aussi porteur de plusieurs anticorps qui protègeront le bébé de bon nombre d’infections potentielles liées à son nouvel environnement extra-utérin. Il possède des propriétés anti-infectieuses 100 fois plus élevées que dans le lait mature. Ce liquide très laxatif permettra également de vidanger son intestin où s’est accumulé, durant toute la grossesse, un épais résidu verdâtre, appelé méconium, qui constitue les premières selles du bébé.
Grâce au colostrum, la glycémie du bébé se stabilise plus rapidement après la naissance et il faut ajouter qu’il a également d’importantes capacités antioxydantes. Le colostrum, lui, est souvent nommé « le lait des premiers jours » parce qu’il précède le lait plus blanchâtre, fluide qui viendra lors de l’engorgement physiologique, appelé communément la montée de lait. Règle générale, ce lait de transition fera son apparition entre la troisième et la cinquième journée postnatale, mais cela peut prendre jusqu’à sept jours dans le cas d’engorgements tardifs. Ce lait est également riche en sucre, mais comprend beaucoup plus de gras et de lactose que le colostrum de départ, ce qui lui donne une apparence de plus en plus blanche. C’est entre sept et dix jours suivant la naissance que le lait permanent, blanc bleuté et plus épais, voit le jour. Ce lait, très nourrissant, favorisera probablement un certain ralentissement dans la fréquence des boires du bébé. Il s’adaptera au bébé suivant son évolution et lui donnera tous les constituants nécessaires à son développement, à sa protection afin d’optimiser sa croissance à travers le temps.
La lipase est une enzyme qui aide à digérer les gras faisant partie des constituants du lait maternel. Si elle est en grande quantité dans le lait d’une femme, cette enzyme peut donner un goût suri au lait, mais la valeur nutritive est la même pour le bébé et souvent il le boit sans broncher. Cela arrive beaucoup plus souvent lorsque le lait a été congelé puis décongelé. N’ayez pas peur les parents!
S’il arrive que le bébé refuse votre lait à cause de ce goût, vous pouvez faire frémir (pas bouillir) votre lait, pour le faire ensuite refroidir rapidement afin de neutraliser l’activité de la lipase et par le fait même, aider au goût. On peut aussi faire chauffer le lait avec le chauffe-biberon jusqu’à ce qu’il atteigne 65 degrés Celsius (thermomètre à cuisson) pour une minute et ensuite, laisser refroidir rapidement.
N’oubliez pas :
- le lait maternel est différent d’une femme à l’autre;
- le colostrum débute sa fabrication dès la grossesse alors même si une femme a eu une réduction mammaire, elle aura du colostrum accumulé à donner à son bébé lors de la naissance:
- chez une même femme, le lait change durant une même journée, d’où la fréquence des boires souvent variable chez les bébés allaités;
- le lait maternel varie selon l’environnement où vit la mère : dans le Grand Nord canadien, le lait des mamans est plus riche en gras pour s’adapter à l’environnement plus nordique, tandis qu’en Afrique, le lait contient plus d’eau;
- le lait maternel change en fonction de l’alimentation de la mère.
La valeur nutritive du lait maternel correspond aux données suivantes par 100 ml de lait maternel:
- 70 calories
- 4g de lipides
- 10 mg de sodium
- 7g de glucides
- 0g de fibres
- 7g de sucres
- 1g de protéine
- en plus de vitamines et minéraux divers
Voilà pour la transformation du lait maternel dans le temps! Et voyez comment la nature, comment votre corps est bien fait.
N’oubliez pas la vitamine D à donner à votre bébé pour compléter le lait maternel. La vitamine D est essentielle à la bonne croissance des os et des dents d’un bébé. Il y a deux types de vitamine D, la D-3, qui est synthétisée par la peau exposée au soleil et la D-2, qui ajoutée à l’alimentation comme dans le jus d’orange, le lait etc… Les dernières recommandations en santé, stipulent qu’il est préférable de donner un supplément de vitamine D à tous les bébés, autant à ceux qui sont allaités que ceux qui reçoivent du lait commercial et ce, pour la première année de vie. Pourquoi? Parcequ’on sait qu’au Canada, la synthèse de la vitamine D (D-3) par le soleil est presqu’inexistante chez les bébés puisqu’on les cache du soleil l’été et plus tard, on leur applique des écrans solaires à fort rendement de protection contre les rayons néfastes du soleil. Aussi, même si la formule de lait commerciale inclue déjà de la vitamine D, la quantité à boire pour obtenir les bons dosages est très importante et difficile à obtenir par le bébé, d’ou la supplémentation (D-2).
Voici maintenant les vidéos pour améliorer vos connaissances.
- Être enceinte
- Être en relation avec mon bébé
- Vivre les premiers moments
- Situations particulières et allaitement
- Les jumeaux
Aussi, les billets comme complément ou comme suite à l’information déjà acquise dans les cours prénataux.
- Bébé refuse le biberon
- Plan de naissance
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- Ébauche à l’allaitement
- Médicaments et allaitement
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- Adaptation à l’arrivée d’un bébé
- La césarienne
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A la prochaine!
Marie
La spécialiste des bébés
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