Pendant des décennies, il a été recommandé aux femmes en travail de ne ni manger ni boire, par crainte des vomissements, du risque d’aspiration pulmonaire ou de complications en cas d’anesthésie générale.
Or, cette approche a été revue. Des études menées notamment aux Pays-Bas et aux États-Unis ont montré que ces risques sont aujourd’hui très faibles. L’usage de l’anesthésie générale lors de l’accouchement est devenu rare, ce qui remet en question l’interdiction systématique de s’alimenter pendant le travail.
Selon la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC, 2013), les femmes peu susceptibles de nécessiter une anesthésie générale devraient pouvoir manger et boire selon leur tolérance. Mieux encore, la SOGC recommande de consommer de petites quantités d’aliments et de liquides pendant les premières phases du travail, pour maintenir l’hydratation, l’énergie et la force physique.
Santé Canada appuie cette position et rappelle que l’accouchement exige beaucoup d’énergie. Une alimentation légère, adaptée au rythme de la mère, peut même soutenir le bon déroulement du travail.
Il est également observé que, de façon naturelle, les femmes réduisent souvent spontanément leur apport alimentaire à mesure que l’accouchement approche.
Malgré ces recommandations, certaines institutions continuent d’interdire la prise d’aliments solides pendant le travail. Pourtant, dans la grande majorité des cas, cette restriction n’est plus justifiée. Un soluté intraveineux ne remplace pas une alimentation réelle, et même les glaçons à sucer ne devraient pas être limités.
Conseils pratiques
Liquides recommandés :
- Boissons contenant des électrolytes (non gazeuses, sans caféine ni acidité excessive)
- Jus sans pulpe (éviter l’orange ou le pamplemousse)
- Liquides présentés sous forme de popsicle, pour leur effet rafraîchissant
Aliments suggérés :
Collations faciles à digérer, riches en glucides et en protéines, comme :
- Bananes
- Pain ou craquelins
- Yogourt
Ces aliments favorisent une libération d’énergie progressive, idéale pendant le travail.
À éviter :
- Aliments trop gras
- Produits très sucrés ou difficiles à digérer
En résumé
Dans la majorité des cas, manger et boire durant le travail est sécuritaire et bénéfique. L’important est de privilégier des petites quantités à intervalles réguliers, en respectant sa tolérance.
Il reste toutefois essentiel de vérifier les politiques de l’établissement où l’accouchement aura lieu, car les pratiques peuvent varier.
En vous écoutant et en respectant vos besoins, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour un travail plus serein.
Marie Fortier
La spécialiste des bébés
Mise à jour : avril 2025.
Références
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Gouvernement du Canada. (s. d.). Soins durant le travail et l’accouchement – Lignes directrices nationales : soins à la mère et au nouveau-né, chapitre 4. Repéré le 13 avril 2025 à https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/vie-saine/soins-meres-nouveau-ne-lignes-directrices-nationales-chapitre-4.html#a7
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Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). (s. d.). Le travail et l’accouchement. Repéré le 13 avril 2025 à https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/documents/information-perinatale/travail-et-accouchement.pdf
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Naître et grandir. (2017). Manger durant l’accouchement : pas risqué, même bénéfique. Repéré le 13 avril 2025 à https://naitreetgrandir.com/fr/nouvelles/2017/02/17/20170217-manger-durant-accouchement-pas-risque-meme-benefique/
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Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC). (2013). Prise en charge du travail. GESTA. Repéré le 13 avril 2025 à https://media.sogc.org/COVID19/preGESTA_PriseEnCharge_Guide.pdf