Démystifier le sommeil d’un bébé de la naissance à 1 an

Postnatal

Entendre pleurer notre bébé vient nous chercher profondément comme parent et touche nos valeurs de plein fouet. Dès la naissance, on veut donner le meilleur de soi à notre enfant, on le colle, on le chérit, on tente de répondre à tous ses besoins rapidement pour que tout se déroule le plus en douceur que possible.

Dès sa vie intra‑utérine, le bébé commence à avoir des étapes dans son sommeil, et ce, à partir de 25 semaines de grossesse environ. C’est ce qu’on appelle communément « l’horloge biologique ». Après sa naissance, le sommeil du bébé sera influencé par plusieurs facteurs, dont les boires, la lumière, le bruit environnant, la température corporelle, son tempérament et les diverses stimulations du monde extérieur; le tout viendront moduler son sommeil.

Le bébé pleure, il s’exprime et on doit répondre aux diverses demandes qu’il fera connaître au gré des minutes, des jours et des mois qui suivront. On se donne entièrement à être là au bon moment et à agir de notre mieux pour son plein développement, autant physique que psychologique.

Chaque enfant est unique, chaque parent l’est aussi. Il n’y a pas qu’une façon de faire pour aider le sommeil de votre bébé.

Est-ce que vous pensez que votre bébé a un problème à s’endormir par lui‑même?

Vous êtes les meilleurs acteurs pour aider les problématiques de sommeil de votre poupon et le plus tôt sera le mieux . Ce ne sera pas facile, mais bonne nouvelle, ce sera possible! Ici, ce n’est pas de le laisser pleurer le bébé, mais bien au contraire d’agir avec bienveillance en l’aidant à apprendre à dormir par lui‑même.

La recherche évolue continuellement dans la connaissance du sommeil, et ce, à tout âge. Il n’y a pas de règles strictes qui décrivent précisément les besoins de sommeil d’une personne, mais on sait toutefois que les besoins de sommeil varient en fonction de l’âge et de son développement. Plus vous êtes petit, plus vous avez besoin de dormir. Avec le temps, le besoin de sommeil diminuera.

Les cycles de sommeil

Photo - Horloge pour illustrer les cycles de sommeil Apprenons à connaître un peu plus en détail la physiologie du sommeil et le cycle de sommeil d’un jeune bébé, avant de penser à l’aider à se régulariser!

Un cycle de sommeil peut durer entre 45 minutes et 2 heures selon l’âge. Pour un nourrisson, il est établi à 50 minutes environ et se répètera jusqu’à 10 fois par nuit. Lors de la croissance, c’est seulement vers 3 ans qu’on peut s’attendre à retrouver des cycles de sommeil ressemblant à ceux de l’adulte.

La maturité de la régulation du sommeil s’effectue avec le temps et on ne peut pas la devancer ou la précipiter. 

 Un cycle de sommeil se compose de 4 phases :

  1. Le sommeil lent léger :
    Dans cette phase, le bébé bouge souvent, reste inconfortable, il est plus somnolent.
  2. Le sommeil lent profond :
    Dans cette partie du sommeil, on remarque au niveau métabolique qu’il y a davantage de libération de l’hormone nécessaire à la croissance du bébé. On constate aussi un renforcement de son système immunitaire qui lui permet de mieux combattre l’exposition à des micro‑organismes. Le rythme cardiaque et respiratoire du bébé diminue, c’est le sommeil plus calme. Même si c’est la phase du sommeil la plus profonde, le bébé peut garder un peu de son tonus musculaire avec p. ex. ses poings fermés.
  3. Le sommeil paradoxal :
    50 à 80 % du temps de repos d’un bébé se trouve dans cette phase du sommeil, comparativement à 25 % chez un enfant de 3 ans et plus. Qui a dit qu’un bébé ne faisait pas de bruit en dormant? Détrompez‑vous!Dans la phase de sommeil paradoxal, on voit les mouvements des yeux du bébé, on entend de petits cris à l’occasion et on remarque parfois des mouvements de succion du bébé ou des petits mouvements brusques au niveau musculaire. Tout cela est lié à une forte période d’activité au cerveau. Cette phase est nécessaire à son développement neurologique, à sa maturité et elle lui permet aussi d’emmagasiner tout ce qu’il a appris dans ses périodes d’éveils. C’est pourquoi, même si vous trouvez son sommeil agité, il est encore endormi, sa tête travaille très fort.
  4. La phase de latence :
    La phase de latence du sommeil est celle qui nous ramène à la surface proche du réveil. C’est comme un état de somnolence, un état de sommeil superficiel. C’est pourquoi plusieurs bébés peuvent demander quelque chose à ce moment ou retomber tranquillement à la prochaine étape du sommeil qui les guidera à nouveau vers les phases de sommeil léger puis profond. C’est la phase entre deux cycles de sommeil.

Comment aider le sommeil de notre bébé?

Comment aider au sommeil de votre bébé? Il y a un bon nombre d’interventions qui peuvent aider à favoriser, chez votre bébé, un endormissement autonome, tout en répondant à ses besoins d’amour, d’attention et en lui donnant une qualité de présence sécurisante nécessaire à son développement, autant physique qu’affective et émotionnelle.

Ce qui ressort de très nombreuses études sur le sujet se résume à :

  • le temps pour s’endormir diminue pendant les 6 premiers mois de vie et le temps de sommeil durant la nuit se consolide
  • les éveils nocturnes se font moins fréquents dans les deux premières années de vie.

 

D’où l’importance que les parents mettent en place des conditions favorables  dans le quotidien pour influencer positivement le développement du sommeil de leur enfant. L’important est d’agir selon vos convictions personnelles, tant que chaque parent respecte l’autre dans ses différences et dans ses décisions.

Comment arriver à aider le sommeil de vos bébés, voici quelques suggestions de base selon l’âge de chacun.

Pour un bébé de 1 mois :

Il est difficile de définir les phases de sommeil d’un bébé naissant. Le bébé passera d’un sommeil plus actif : yeux qui bougent, mouvement de succion, grimace, pauses respiratoires, à un sommeil plus tranquille où le bébé est plus amorphe. Et ce, en alternance et de façon répétée selon son cycle de sommeil.

La longueur de ces différentes phases est variable, irrégulière et change avec l’âge grâce au développement neurologique du bébé. Néanmoins, même avec son immaturité, un bébé de 1 mois de vie peut dormir 6 heures de suite et faire de 3 à 4 siestes par jour, pour un total allant jusqu’à 15 heures de sommeil par jour. Vous comprenez qu’avant 1 ou 2 mois de vie, il est très difficile d’avoir une routine de dodo avec un bébé.

Photo - Chambre de bébé L’environnement dans lequel le bébé est installé la nuit doit prédisposer au sommeil. Dès son jeune âge, on doit coucher le bébé le plus souvent dans son lit et limiter les stimulations :

  • moins de lumière,
  • tenir la porte fermée, pour le calme et le silence;
  • maintenir la chambre à une température tournant autour de 20 degrés, pas plus;
  • maintenir un taux d’humidité entre 30% et 40%.

Ne vous inquiétez pas, il n’a pas peur de la noirceur, il la connaît très bien. On peut également avoir un petit bruit constant en sourdine dans sa chambre comme par exemple : le bruit de l’eau d’un aquarium, d’un enregistrement de battements de cœur ou d’un ventilateur. Ceux‑ci peuvent aider à établir une constance en bruit dans sa chambre rassurante et aussi camoufler les autres bruits potentiels de la maisonnée qui pourraient incommoder son sommeil.

Le sommeil d’un si petit bébé n’est pas indépendant des maux physiques fréquents qu’il peut ressentir à cet âge comme : des ballonnements, des reflux et des crampes. Il faut a priori voir à aider ces inconforts pour mieux initier son sommeil.

Pour un bébé de 2 mois :

Dès le deuxième mois de vie, un bébé est capable de s’endormir seul dans son lit, toujours avec les conditions favorisantes pour un meilleur endormissement. Un bébé apprend à s’endormir seul grâce au soutien de ses parents, un pas à la fois.

Il est normal que votre bébé se réveille lors de la phase de latence de son cycle de sommeil. Il peut fort bien se rendormir tout seul par la suite. Le problème, c’est quand le parent intervient trop vite et ne lui en laisse pas le temps. Bébé ne pourra pas faire cet apprentissage et il attendra la venue de son parent pour y arriver. C’est pourquoi il faut éviter de se précipiter s’il chigne ou pleure un peu, puisqu’on crée, par la même occasion, une dépendance à notre présence.

Il est impératif de réduire au minimum les interventions auprès de lui lors de la routine du coucher pour diminuer au maximum les stimulis. Suite à cette routine, nos actions doivent demeurer brèves et silencieuses si elles sont nécessaires, puisque même si le sommeil est rythmé par la biologie, il est aussi influencé grandement par l’environnement comme la pratique parentale par exemple. C’est reconnu, les parents jouent un rôle crucial dans l’autonomie au sommeil de leur enfant.

Plus une routine de sommeil est établie tôt dans la vie d’un bébé (elle est suggérée dès le 2e mois de vie), plus facile est son sommeil plus tard. Pour favoriser l’endormissement de nos bébés, il est indiqué de suivre un rituel chaque soir et il devrait commencer au moins 30 minutes avant l’heure du coucher. Ces mêmes actions devraient être répétées jour après jour, puisqu’un rituel aide à régulariser l’horloge biologique du bébé, à diminuer les tensions et le stress chez l’enfant et le prédispose au sommeil. Ainsi, le parent aide graduellement son enfant à s’endormir par lui-même.

Comment établir une routine de dodo?

Voici les étapes suggérées pour y parvenir :

  1. Des activités calmes en début de soirée;
  2. Le boire;
  3. Le bain;
  4. Le massage;
  5. Le dodo.

Finir par le bain et le massage peut initier plus facilement la détente et l’endormissement. Le boire donné avant empêche le bébé de s’endormir au sein de sa mère ou dans les bras de son parent avec le biberon. Pourquoi? Parce qu’à la longue, il apprend à associer son sommeil à un boire (quelque chose dans la bouche) ou aux bras de ses parents et il développera cette habitude pour s’endormir. À noter que si le bébé ne s’endort jamais aux seins ou au biberon, le boire peut alors être fait après le bain et le massage sans problème, selon votre choix.

Un bébé peut apprendre à s’endormir seul, sans continuellement faire appel à ses parents. Ce n’est pas méchant de la part des parents d’espérer cet apprentissage chez leur bébé, c’est NORMAL! On pourra le bercer sans problème, lui chanter une douce berceuse, mais il est préférable de le déposer dans son lit avant qu’il ne s’endorme dans vos bras, alors qu’il commence à être un peu somnolent. Il se sait dans son lit avant de s’endormir pour de bon, et non pas dans vos bras. Vous pouvez par la suite lui laissez une main apaisante sur son thorax et vous le balancez doucement avant qu’il ne s’endorme et vous de quitter sa chambre.

Si votre bébé pleure par la suite, bien sûr que l’on revient pour le voir, le repositionner dans son lit et mettre notre main réconfortante sur lui. Et si besoin, le prendre à nouveau pour le calmer doucement pour ensuite refaire la même chose que lors du coucher, après la routine du soir soit, le déposer dans son lit semi-endormi.

On peut offrir au bébé au besoin sa suce et/ou un objet rassurant qui sera avec lui à tous les dodos, comme une petite couverture ou un toutou sécuritaire pour qu’il puisse le téter pour son auto-satisfaction et répondre à son besoin de succion.

Pour un bébé entre 4 et 12 mois :

À partir de 4 mois, l’horaire devrait être plus prévisible, régulier, autant pour les siestes que pour sa routine du coucher. Il faut être à l’affût de l’horloge biologique de notre bébé, de ses besoins de sommeil et des signes de fatigue qu’il peut manifester comme suit :

  • Bâillements;
  • Bébé plus calme, apathique, figé;
  • Frottement des yeux;
  • Commence à chialer, grognon, pleure un peu.

Il faut éviter d’attendre trop et que le bébé soit trop fatigué, car c’est là que ses réactions seront plus intenses. Il sera plus agité, avec des pleurs, des cris plus forts et vous aurez l’impression qu’il combat le sommeil. C’est clair qu’un bébé couché trop tard ou trop fatigué aura plus de difficulté à trouver son sommeil seul. Il pleurera davantage et plus longtemps. Pour connaître la meilleure routine à adopter en fonction de votre bébé, il faut tester différents moments dans votre quotidien et voir les résultats. On suggère souvent de commencer la routine du coucher vers 18 h30-19h pour que le bébé soit couché vers 19h30-20h maximum, puisqu’il faut compter en plus le temps de son endormissement dans son lit.

Selon plusieurs auteurs consultés, un bébé peut, de 4 à 12 mois, faire des associations qui peuvent développer de mauvaises habitudes.

On sait également qu’un bébé âgé entre 4 et 6 mois, né à terme et en bonne santé, reçoit l’apport calorique suffisant le jour pour assurer sa croissance et qu’il n’a plus besoin, par conséquent, de boire encore dans la nuit. « Quoi! mon bébé pourrait dormir la nuit! Pourquoi ne le fait‑il pas alors? ».

Comment savoir si votre jeune bébé est prêt et capable de dormir 5, 6 heures de suite? C’est simple, s’il l’a déjà fait par hasard, c’est qu’il est capable de le faire par la suite. À 6 mois de vie, 85 % des bébés feront des nuits d’au moins 5 heures consécutives. Pour un bébé d’un mois de vie, la maturité neurologique peut lui permettre de dormir jusqu’à 6 heures d’affilée, à 3 mois 9 heures de suite et à 6 mois de vie, la durée de sommeil consécutive peut aller jusqu’à 12 heures. 

Votre bébé a‑t‑il de la difficulté à s’endormir seul? Si oui, je vous attends pour la suite sur les Les problèmes de sommeil des bébés de 0 à 1 an.

Si le sommeil du bébé semble toujours agité, on peut voir s’il n’y a pas de carence en ferritine (fer) qui pourrait expliquer, du moins en partie, les manifestations cliniques observées et aussi, s’il y a une tendance familiale à l’agitation nocturne.

Pour bonifier vos connaissances sur le sujet, je vous invite également à visionner la vidéo sur le Sommeil des bébés.

Marie Fortier
La spécialiste des bébés

Mise à jour de l’article : octobre 2024.

Références :

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