J’ai décidé de vous partager mon histoire, parce que je me dis que je ne dois pas être la première à qui ça arrive et que des fois, le fait de savoir qu’on est pas seule, ça aide.

Janvier 2017, voilà, c’est confirmé, je suis enceinte. Pas de doute, à peine 2 secondes après avoir commencé à uriner sur le bâtonnet, le « + » est déjà bien visible. Ça explique la douleur aux seins, l’hypersalivation et la fatigue des derniers jours.

Je suis enceinte d’une fille. Pas de doute, depuis que je suis enfant, je dis toujours qu’un jour, j’aurai quatre filles. Voici la première. Dans mon corps, je le sens, j’en ai la certitude. Vite! Ça lui prend un nom. Mon conjoint et moi, on en parle depuis un bon moment déjà. Que de choix! Mais cette fois, ça nous en prend un vrai, un préféré, un pour la vie.

À l’échographie de 12 semaines, tout est normal, tout est parfait. Un beau bébé qui bouge bien, qui a tous ses morceaux. Le rêve se poursuit!
Nous voici maintenant rendu le matin de l’échographie de 20 semaines. Je me lève avec une seule idée en tête. Elle s’appellera Sacha! J’avais enfin un coup de cœur parmi les options retenues. Dans la douche, je pense à notre souper de ce soir, où on annoncera à nos parents et à Parrain et Marraine qu’elle s’appellera Sacha.

Photo - Échographie 20 semaines - journal intime de OliviaC’est sur mon nuage que je me rends à l’échographie en présence de mon conjoint. Heureusement, nous sommes les premiers de la journée à passer. J’ai si hâte de revoir ma fille! La résidente en gynécologie est très généreuse, elle nous donne des détails en masse pour satisfaire les passionnés d’anatomie que nous sommes. Entre la vessie et deux fémurs, elle nous dit : « Félicitations, vous avez un beau garçon! ». Moi, encore en train d’admirer ses os du bassin, je me dis : « Voyons donc, elle s’est trompée, c’est une… » Mais voilà que je n’ai pas le temps de compléter ma pensée qu’elle zoom avec son échographe et nous dit : « regardez comment c’est évident ici, son scrotum, son pénis… »

Voilà, ma vie venait de basculer d’une traite. Pas parce qu’on venait de m’annoncer qu’il manquait un rein, un foie, un cerveau, non… parce qu’on venait de m’annoncer que ma Sacha avait un pénis et un scrotum. Difficile pour moi de réfuter la résidente en gynéco… je vois la même chose qu’elle sur l’écran.

Je ne me rappelle pas du reste de l’échographie… Puis, un moment donné, elle nous dit : « Je vous laisse, la radiologiste va venir faire un tour tantôt. » Il était temps qu’elle parte…

Je suis là, couchée dans cette pièce sombre, le ventre à l’air, plein de gel, mais surtout, rempli d’un garçon. Dans ma tête, ça va vite : « Maman, j’aime pas l’école, je ne veux pu y aller (5 ans…) ». « Madame, on a pogné votre gars entrain de défoncer la vitrine d’un commerce (16 ans) » – le policier à 2 h AM…

J’en peux plus, j’explose. J’aurais tant voulu être capable de me retenir jusque dans ma voiture, ne pas faire ça devant mon conjoint. Mais les 45 minutes d’attente entre les deux médecins étaient de trop. Lui aussi, il pleure. Je lui demande pourquoi. Il me répond : « Parce que je le sais que tu es déçue. Tu voulais tellement une fille. » Je lui dis : « Toi, tu es déçu? » Il me dit : « Non, je suis content. J’avais pas de préférence… je voulais juste un bébé en santé et c’est ce qu’on a. Un garçon en santé. »

Ouin… je ne me rappelle pas dans ma vie m’être déjà sentie aussi honteuse. On m’apprend que j’ai un bébé en parfaite santé, que d’autres échographies ou tests ne seront pas nécessaires d’ici la fin de la grossesse et moi, je suis là et je pleure comme si on venait de m’annoncer la pire nouvelle. Mais à ce moment‑là, pour moi, c’était la pire des nouvelles. Celle qu’on ne voit pas venir et qui nous frappe comme un char à 220 km/h. La nouvelle m’a surprise. Pourtant, je sais bien que c’est à l’échographie de 20 semaines qu’on apprend le sexe du bébé… la majorité des couples n’attendent que ça. Moi, je ne m’y attendais pas. Je n’étais pas prête à entendre le sexe. Pas parce que je ne voulais pas le savoir, non… parce que j’avais pas imaginé que ça pouvait être un garçon. C’est ce qu’on appelle le déni. Le 1 chance sur 2 ne s’appliquait pas à moi. Depuis le début, je disais que j’aurais 4 filles plus tard… et me voilà avec un garçon. C’est la preuve que dans la vie, on ne contrôle pas tout (leçon à moi‑même…).

Alors voilà, j’ai pleuré. Pleuré toute l’avant‑midi. Pleuré parce que je suis terrifiée à l’idée d’avoir un garçon. C’est si différent de moi… Pleuré parce que ce n’est pas ce que je voulais… Adieu les tresses, adieu les poupées… on va se battre avec des épées de plastique et regarder des films de superhéros… Que de préjugés vous me direz, mais, je suis honnête. Ce sont les pensées que j’avais à ce moment. J’aurais pu pleurer toute la journée, mais je travaillais en PM. À mon arrivée au travail, les collègues se sont empressées de me demander : « Pis??? » Ma seule réponse a été d’éclater en sanglots. Elles ont immédiatement compris que j’attendais un garçon.

Heureusement, le travail m’a changé les idées et une chance, parce que le soir, c’était le souper de dévoilement. J’avais intérêt à changer d’air, sinon, tout le monde aurait su en entrant qu’il s’agissait d’un garçon, alors qu’on voulait le dire au dessert. Les gens sont arrivés, j’ai mordu en masse ma babine d’en bas. On a soupé et au dessert, on a dévoilé le sexe. Mes parents étaient surpris… ils avaient parié que c’était une fille. Ma mère a dit : « un garçon… ben, ça va être nouveau (ils ont eu juste une fille…). » Parrain et Marraine étaient contents, ils avaient gagé que c’était un garçon. Ma belle‑mère aussi était contente, elle a eu 3 garçons, elle sait comment ça marche!

Mon cheminement commençait ce soir‑là. J’ai dit aux gens présents combien j’avais trouvé cela difficile d’apprendre que ce serait un garçon. Mais j’ai terminé l’histoire en leur disant que, mieux vaut un garçon en santé, qu’une petite fille malade…

Au moment d’écrire ces lignes, j’en suis à 34 semaines de grossesse. 14 semaines se sont écoulées depuis l’annonce. En me remémorant tout cela, les larmes me viennent encore, mais cette fois, pour des raisons différentes. En fait, le temps, la réflexion, le soutien des proches ont fait leur œuvre. J’ai maintenant hâte de rencontrer mon garçon, celui qui me cogne dans les côtes depuis un moment. Celui pour qui on a fait une super belle chambre beige et verte, acheté une poussette supersonique orange et un banc d’auto rouge (le bleu, c’est encore difficile…). Maintenant, ce qu’il me reste d’émotions à digérer, c’est ma réaction, la journée de cette fameuse échographie de 20 semaines. Je dois me pardonner et accepter la réaction que j’ai eue, la déception d’un sexe que je ne voulais pas ou du moins, que je n’avais pas envisagé avoir.

J’ai encore peur de ce qui s’en vient, mais je me dis, on prendra ça au jour le jour et, la vie nous envoie les défis qu’on est capable de relever…
Alors, à bientôt mon ptit bonhomme!

Olivia
Les opinions émises dans ce billet n’engagent que l’auteure.

Photo - Photo de maman collaboratrice journal intime de Olivia

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