Mise à jour de l’article : avril 2024.
Bonjour les parents,
Saviez-vous qu’il y a jusqu’à 80 % des cellules immunitaires du corps humain qui se localisent dans votre tube digestif? De plus en plus, on nomme la paroi intestinale comme le deuxième cerveau du corps humain, en raison de sa grande importance au niveau immunitaire mais aussi, au niveau neurologique. Un déséquilibre au niveau intestinal a une répercussion sur plusieurs fonctions de l’organisme.
Dans ce billet :
Vous comprenez que l’estomac, le petit et le gros intestin ne sont pas que des organes de digestion et d’absorption. C’est un ensemble d’organes immunitaires majeur chez l’être humain, actif dès la naissance grâce aux bactéries qui sont des organismes vivants requis et irremplaçables.
Plusieurs d’entre vous se réfèrent à moi pour me demander des conseils pour leur bébé qui éprouve des difficultés à se défendre contre des infections au quotidien et qui est traité fréquemment avec des antibiotiques. Je comprends votre malaise vis-à-vis cette situation.
L’enfant qui a reçu un antibiotique, par exemple à la période néonatale, aura un microbiote intestinal altéré. Il sera plus à risque de développer des infections par la suite ou maladies comme l’asthme, obésité, diabète.
Est-ce que vous vous êtes déjà demandé comment était le système immunitaire d’un bébé à sa naissance? Oui, il est immature mais quoi encore? Vous me direz très certainement que la mère a transmis beaucoup de sa propre immunité (ses anticorps) à son bébé durant la grossesse et qu’elle continue de le faire après la naissance avec l’allaitement. Vous avez raison. Mais, si je vous disais que la façon dont le bébé a vu le jour peut aussi influencer son état immunitaire au niveau intestinal, me croiriez-vous? Je vous explique.
Naissance par voie vaginale
Saviez-vous qu’une femme qui a consommé des probiotiques en supplément durant la grossesse et des prébiotiques contenus dans les noix, fibres et légumes, aide son milieu intestinal à elle mais aussi celui de son bébé à venir.
Dans les faits, un bébé qui naît par la voie vaginale sera mis en contact dès ce passage avec des milliers de bonnes bactéries. On parle plus spécifiquement des bifidobactéries (probiotiques) qui habiteront son intestin et qui l’aideront à se défendre contre des agents microbiens envahisseurs ou pathogènes (mauvaises bactéries, virus et autres), à prévenir des maladies métaboliques comme le diabète, l’obésité et à mener à une bonne santé en général.
Selon une étude finlandaise récente, plus de 72 % des microbes initiaux formant le microbiote d’un nouveau-né viennent de l’intestin de la mère. Chaque bébé a un microbiote bien à lui et unique comme son empreinte digitale. Un bébé à terme a un microbiote qui est différent d’un bébé prématuré, le type de naissance influence aussi la composition du microbiote ainsi que la pratique de l’allaitement maternel.
On sait maintenant au niveau scientifique que le liquide amniotique, le placenta et le méconium (selle du bébé à la naissance) ne sont pas stériles in-utéro. Effectivement, on y retrouve un peu de bactéries et le bébé en buvant le liquide amniotique et via le placenta sera déjà en contact avec certaines bactéries que l’on retrouvera par la suite dans ses selles.
Le bébé est donc, dès sa vie intra-utérine, en contact avec les premières bactéries qui tapisseront son intestin à lui. Ce constat ajouté à une grossesse en santé chez la mère, un accouchement vaginal sans antibiotique et un allaitement maternel, on peut dire que tous ces éléments auront un impact majeur très positif pour la vie du bébé au niveau immunitaire, métabolique et développemental. Pourquoi cette contamination naturelle est-elle positive? Lors de son arrivée dans la vie extra-utérine, le bébé doit développer son microbiote intestinal et sa flore intestinale qui seront influencés d’une part, par la génétique, le mode d’accouchement, les premiers jours de vie et ensuite, par le type d’alimentation et les facteurs environnementaux.
Microbiote intestinal est un terme assez récent qui désigne la partie immunitaire du milieu intestinal du bébé. C’est un écosystème qui regroupe différentes sortes de bactéries qui contribuent à la santé pour se prémunir contre les agents infectieux, les bactéries et les virus. Ainsi, les bonnes bactéries se fixeront à la paroi intestinale et elles empêcheront les mauvaises bactéries de s’y ancrer, en faisant office d’antibiotique naturel du système. Ainsi, le microbiote intestinal se développe parallèlement à la croissance et au développement de l’enfant. Les études préliminaires sur l’humain et les animaux démontrent qu’un bon microbiote aide au niveau: de la motilité intestinale, de la perception de la douleur, du comportement, de l’humeur et du développement neurocognitif.
Naissance par césarienne
Si le bébé naît par césarienne, a-t-il une protection adéquate à l’intestin?
En plus d’arriver dans un milieu très aseptisé, bien loin des bactéries utiles à la vie extra-utérine, le bébé n’a pas été en contact avec la contamination souhaitée lors d’un passage au niveau vaginal dans l’accouchement par voie naturelle. Les microbes de la peau de la mère et du père ainsi que l’allaitement aideront à compenser le manque d’exposition aux bactéries lors de la naissance et aideront à former le microbiote du bébé suite à son arrivée. Voyez l’importance du peau à peau et de favoriser la première tétée rapidement, afin de coloniser l’intestin du bébé de bonnes bactéries et compenser, dans une certaine mesure, le retard et le déséquilibre causé par la pratique d’une césarienne sur le microbiote du nouveau-né.
On recommande de plus en plus la prise de probiotiques pour aider à rééquilibrer le microbiote intestinal du bébé. Le terme probiotique veut dire : qui contient des micro-organismes vivants qui ont un effet positif chez les personnes qui en consomment. Ces probiotiques aideront à nourrir et à développer, entre autres, les cellules immunitaires et neurologiques dans l’intestin. Cette pratique semble démontrer des résultats très prometteurs, car elle contribue à développer l’axe intestin-cerveau permettant de maximiser la fonction neurocognitive du développement du bébé dans les circonstances.
Selon l’âge de votre bébé ou pour une mère allaitante, consultez un professionnel avant de les utiliser, afin de choisir le bon probiotique pour la fonction que l’on souhaite améliorer. Chaque probiotique est spécifique à la souche sur laquelle on veut agir. Par exemple, on choisira d’emblée pour les coliques le Lactobacillus reuteri (BioGaia®) ou pour un intestin irritable le Lactobacillus plantarum (Tuzen®) ou le Bifidobacterium 35624™ (Align®).
Pour en apprendre davantage sur ce sujet, lisez Bonnes bactéries vs moins bonnes bactéries.