Bonjour!
Je suis papa de deux enfants et l’homme d’une femme merveilleuse. J’assume ma paternité et je défends mes différences comme père. Je suis un fervent gardien de ce que j’appelle l’honnêteté éducative qui pourrait se définir ainsi : démarche visant à établir une relation franche avec ses enfants (et ceux des autres) dès le plus jeune âge en répondant d’emblée aux besoins des enfants (avec nous ils sont en sécurité), en ne cachant pas nos faiblesses (papa-maman sont humains…) et en formulant clairement nos besoins comme être empreint de liberté. Je veux donner mon maximum à mes enfants mais je ne veux pas m’oublier dans cette histoire merveilleuse qu’est d’être parent.
Après plusieurs années à travailler auprès des enfants, je travaille actuellement en valorisation de la paternité dans un Organisme communautaire famille (OCF) du Bas-Saint-Laurent, la très dynamique Maison de la famille du Kamouraska.
La grossesse du premier
La grossesse du premier enfant se déroula assez bien, autant pour ma conjointe que pour moi. De nature calme et posée, ma blonde m’aida rapidement à relativiser mes craintes. J’ai de toute manière toujours aimé mettre les pieds dans l’inconnu. Travaillant tous deux dans une communauté autochtone, nous avons passé les 6 premiers mois dans un refuge en forêt, que nous avons construit ensemble, sans eau courante ni électricité. Éloignés du chemin, nous devions pagayer sur un lac sauvage à tous les matins afin de rejoindre notre véhicule pour aller travailler. Ha c’était simple, c’était la belle vie… Se laver dans le lac, pêcher, manger sur le feu, avoir le temps de vivre ensemble cette grossesse tant désirée. Avec l’arrivée de l’automne, la décision fut prise de déménager à Val d’Or où ma conjointe pourrait terminer sa grossesse en sûreté. Nous avons donc loué une jolie maison en campagne jusqu’à l’arrivée du bébé.
La naissance
Minuit pile un 27 janvier, Cindy perd ses eaux. Je me lève dans le lit, surexcité, je cours comme une poule sans tête dans toute la maison afin de réunir nos sacs pour l’hôpital. Ma blonde me calme un peu et ensemble nous décidons d’attendre au petit matin où nous prendrons la route pour Amos.
Autant les 9 derniers mois avaient étés calmes et sereins qu’il en fut tout autrement une fois les pieds dans l’hôpital. Ma blonde ne dilatait pas assez rapidement, les infirmières s’inquiétaient, ma blonde s’épuisait. Un travail long et exténuant pour ma blonde qui espérait tant accoucher de façon naturelle. Taïm est né par césarienne; une expérience traumatisante. Alors que ma blonde endurait cette intervention, moi j’étais terrorisé alors que tout ce que j’avais à faire était de la réconforter. Je me remémore ma blonde qui me disait « ça va mon amour, tout va bien… ». Je m’en veux encore de ne pas avoir été à la hauteur. Étais-je prêt? Visiblement… non.
L’arrivée à la maison
Le départ de l’hôpital avec une température frôlant les -25 et 45 minutes de route à faire dans un paysage glacé m’inquiéta un peu, mais le calme apparent de ma blonde me rassurait.
Je me souviens très bien de notre arrivée dans notre jolie maison. Stressé, j’ai rentré le bébé dans la maison, nous l’avons sorti de sa coquille et une fois ma blonde assise confortablement, j’ai mis de la musique et me suis mis à danser dans le salon avec ti-bébé dans les bras. J’étais sur un high terrible. Le plus beau trip de ma vie!
8 années en trio
Que de belles années! Ce premier bébé est de nature très calme, nous pouvons le déposer sur un matelas et il reste là à nous observer. J’ai découvert la parentalité positive et j’ai pu mettre de côté mes idées préconçues sur comment on éduque un enfant. J’ai décidé de faire confiance à ma blonde, j’aimais sa façon de voir les choses. Ainsi, nous avons pris le temps de vivre au rythme de notre enfant dans un élan de grande douceur et de partage. J’ai dû à plusieurs occasions travailler sur moi-même afin de toujours rester doux, bienveillant, attentif avec mon bébé. Je suis heureux d’avoir réussi.
Lisez la suite de mon récit : Un second enfant
François
Les opinions émises dans ce billet n’engagent que l’auteur.