Mise à jour de l’article : avril 2024.
Un bébé qui pleure avec intensité touche droit au cœur le parent qui essaie tant bien que mal de le consoler. Mais comprenez‑vous vraiment ce qui arrive à votre bébé?
Sans donner toutes les raisons possibles, je vais tenter de vous exposer le pourquoi, et les façons que l’on peut mettre à contribution pour améliorer la situation.
Dans ce billet :
Votre bébé peut pleurer parce qu’il a faim, qu’il est fatigué, qu’il a froid, qu’il veut être serré dans vos bras, qu’il réagit fortement à son environnement, qu’il veut être à la verticale, qu’il veut la chaleur de votre corps collé au sien, qu’il est ennuyé par un rot, qu’il a un gros gaz qui l’incommode… mais qu’en est-il des coliques? Les vraies coliques?
Les pleurs diagnostiqués comme pathologiques sont à moins de 5% chez les bébés.
Définition des coliques
La première définition du terme colique date des années 1954 puis plus récemment en 2016, avec le consensus des critères de Rome. Cette condition touche 30 à 40 % des nourrissons. Dans un premier temps, il importe de savoir qu’une colique est décrite, au niveau clinique, comme une crampe, un spasme, un ballonnement qui peuvent arriver à n’importe quel moment de la journée ou de la nuit mais plus souvent entre 18 heures et minuit et davantage chez un bébé de moins de 5 mois de vie. Le pic des pleurs se remarque autour de la 5e, 6e semaine postnatal à pleurer jusqu’à 240 minutes/jour, puis diminution marquée après 8-12 semaines (mise à jour FMOQ mars 2024). Toutefois, selon les critères de Rome 2023, la durée des pleurs n’est plus tenue en compte pour identifier ou diagnostiquer une colique. On parlera davantage de périodes récurrentes et prolongées de pleurs, de chignements ou d’irritabilité du nourrisson, sans trouble de la croissance, fièvre ou maladie. Ce symptôme est en réponse à des douleurs intra-abdominales et au système gastro-intestinal immature du bébé qui a parfois bien du mal à digérer, absorber et assimiler le lait qu’il prend. L’état du » microbiote » intestinal du bébé peut aussi être à l’origine de symptômes d’inconforts (voir le billet portant sur le microbiote en complément d’information).
De plus, on sait maintenant que les pleurs d’un bébé autour de 6 à 8 semaines de vie sont souvent attribuables au développement accéléré de son cerveau (neurodéveloppemental) et à son adaptation à son environnement. Votre bébé est normal et en santé!
Les vraies coliques sont caractérisées par des pleurs intenses soudains, à raison d’une à trois fois par jour, pour au moins 3 jours sur 7, et ce, sans retard pondéral. Le bébé ne doit pas présenter de fièvre ou maladie. Les coliques sont souvent à la même heure, mais très fréquentes en fin d’après midi et en soirée lorsque le parent, lui, est le plus fatigué de la journée. Ces crises durent en moyenne de 20 minutes à 3 heures avec de courtes périodes de pauses plus calmes.
Les vraies coliques commencent souvent vers la troisième semaine de vie et diminuent tranquillement à partir du deuxième mois pour disparaître vers trois mois et demi environ, alors que le cerveau et le système digestif du bébé sont devenus un peu plus matures. Pleurs plus de 3 heures par jour et au moins 3 fois par semaine. Ce phénomène est considéré normal chez les bébés, même si difficile à supporter par les parents de voir son bébé en pleurs comme cela. Au niveau de la littérature, on parle souvent des 100 jours de chagrin pour parler des pleurs des trois premiers mois de vie d’un bébé. Les coliques sont présentes chez bon nombre de bébés, autant ceux allaités que ceux nourris aux préparations commerciales.
Le Canada est le pays gagnant pour le nombre de diagnostics de coliques de bébé. Au niveau mondial, le Japon fait belle figure avec un nombre peu élevé de diagnostics de coliques mais les Danois remportent la palme avec le moins de coliques.
Rendez-vous aux causes des coliques.