Pour commencer, il est important de préciser que les pleurs, les demandes de boire la nuit sont en lien direct avec l’âge des bébés; donc, il faudra en tenir compte en lisant les trucs et conseils que je vous donne à l’instant.
Il est tout à fait normal qu’un jeune bébé s’éveille la nuit pour boire. S’il boit à rythme régulier le jour et le soir, il en a besoin. Même si l’on veut lui en donner plus le reste de la journée, il s’avère que son petit estomac n’est pas en mesure d’en contenir davantage à la fois. Comme chez l’adulte, il y a des cycles de sommeil et d’éveil pour un poupon. La fréquence d’éveil la nuit d’un bébé dépend de ses besoins mais aussi de son tempérament. Un bébé peut dormir calmement puis être tout à coup être plus agité avec des mouvements du corps et même des petits cris aussi souvent sans pourtant, avoir besoin de boire. Pour plusieurs parents, vous remarquerez qu’à partir de 4 mois de vie, la durée de sommeil augmente souvent la nuit pour la grande majorité des bébés.
Il arrive toutefois que certains bébés, surtout après cinq mois de vie, s’éveillent la nuit par habitude et non pas nécessairement par besoin de boire. Autour de 6 à 12 mois, il n’est pas rare que le bébé s’éveille aussi pour voir si vous êtes là et c’est souvent ce qu’on appelle la phase de l’angoisse de séparation d’un bébé avec son parent. Comment savoir? C’est assez simple : si le bébé ne prend que quelques tétées puis se rendort déjà, vous avez votre réponse – il n’a pas vraiment faim! S’il boit super bien la nuit, mais dort toujours le jour et boit très peu et mal, vous avez aussi votre réponse : sa nuit se passe dans la journée et la nuit, il est dans l’horaire de jour. ERREUR de le laisser ainsi dormir le jour plus de quatre heures de suite; vaut mieux l’éveiller doucement, lui proposer de boire pour qu’enfin il puisse retrouver sa nuit en même temps que vous.
Ça peut prendre facilement jusqu’à cinq mois pour qu’un bébé fasse cinq heures de suite sans demander à boire. Bien que certains poupons dorment vite la nuit, cela ne correspond pas à la norme. Bien qu’envieux, on ne peut pas empêcher son petit de boire puisque c’est un besoin de base essentiel à sa vie. Après 5 mois, on peut penser, selon son développement, son état général et ses courbes de croissance, à introduire potentiellement la nourriture solide si ses besoins de boire restent aussi rapprochés dans un 24 heures. De même, le papa peut tenter de donner de l’eau dans un verre à bec ou un verre ordinaire à son bébé s’il s’éveille la nuit – sans le prendre (l’asseoir plutôt dans sa couchette) – puis le recoucher doucement en le caressant un peu tout en lui disant : « c’est la nuit, mon bébé, c’est dodo. » Cette dernière procédure facilitera la suppression de l’habitude de vouloir téter, de se faire bercer et de profiter de la nuit pour être cajolé.
Plusieurs parents m’écrivent pour me dire que leur bébé s’est mis à se réveiller la nuit à six, sept ou huit mois après un petit rhume, un mal d’oreille, la sortie d’une dent… et bien que la situation se soit rétablie, le bébé continue de s’éveiller la nuit. Que faire alors? Il est certain qu’à cet âge, il comprend beaucoup plus et profite, bien entendu, des privilèges qu’il réussit à obtenir, c’est-à-dire une attention particulière, une nuit calme avec la chaleur, l’odeur de maman ou de papa qui le berce. C’est cool, n’est-ce pas? Pourquoi s’en passer!
Vidéo éducative de Marie
En fait, quand vous êtes sûrs que votre bébé se porte bien, que ses besoins de boire, d’être changé de couche, etc. ont été comblés et que vous vous sentez prêts à aider le sommeil de votre poupon, il est important de garder une cohérence, une intervention répétée et une douce fermeté. On peut donner de l’attention, une réponse bienveillante à notre bébé la nuit comme le jour sans pour autant, le prendre, le bercer et lui donner à boire automatiquement à chaque fois qu’il s’éveille. Il faut comprendre que le bébé apprend ce qu’on lui enseigne, ce que l’on répète auprès de lui comme réponse à ses demandes. De plus, il est évident que papa et maman se doivent d’agir de concert pour que le bébé voit que les parents forment une équipe qui travaille ensemble pour son mieux être et agissent de la même manière auprès de lui.
Que faire me direz vous? Hé bien, il y a plusieurs trucs possible pour aider le bébé à mieux apprendre à dormir par lui-même avec le temps: présence rassurante, le verre d’eau, technique de la chaise, technique d’attente progressive après 5, 6 mois de vie du nourrisson mais, on doit à priori travailler sur l’endormissement autonome pour que le petit soit en mesure de trouver son sommeil par lui-même lors de la routine le soir en premier et ensuite, l’on pourra transposer notre intervention dans la nuit et après, lors des siestes. Dès l’âge de 2 mois, on peut débuter tranquillement la routine du soir en finissant le rituel par le coucher dans son lit un peu éveillé encore ( bébé semi éveillé, un peu comateux hihih) et ce, en le reprenant bien sûr au besoin s’il pleure. On peut le déposer sur le dos et mettre notre main sur son petit corps et le balancer doucement d’un côté à l’autre, sans parler, pour qu’il sente notre présence sécurisante tout en étant dans son lit et s’endormir par lui-même. Ainsi, le bébé qui ferme les yeux dans son lit en étant conscient qu’il est dans son berceau ne cherchera pas l’intervention continuelle de son parent pour enligner les cycles de sommeil qui deviennent de plus en plus réguliers après 4 mois de vie. Bien sûr, on ne laisse pas un jeune bébé pleurer sans y répondre mais tout est dans la réponse que l’on fait auprès de lui. C’est cela un apprentissage, cela demande temps et récurrence pour y arriver. Voir mon billet traitant du sommeil d’un nourrisson pour plus de détails au lien suivant: https://mariefortier.com/postnatal/demystifier-le-sommeil-dun-bebe-de-la-naissance-a-1-an.
Le plus beau cadeau à faire à votre enfant, c’est de lui dire NON!
Un pédiatre bien connu disait un jour lors d’une conférence : « Le plus beau cadeau à faire à votre enfant, c’est de lui dire NON! » Il disait cela dans le contexte où l’enfant qui connait les limites qu’on lui donne se sent davantage en sécurité et ne tentera pas de les franchir tout le temps après avoir répondu bien sûr à ses besoins. Par contre, lorsque les interventions des parents sont non cohérentes, que la discipline est variable, que les non deviennent des oui, les bébés (et les jeunes enfants) ne savent alors plus où sont les limites et cherchent désespérément à les atteindre pour se sentir mieux et en sécurité. Du coup, ils seront constamment à tester les limites puisqu’elles ne sont pas claires, pas récurrentes et non fermes chez les adultes qui en sont responsables.
J’espère que cela vous aidera à mieux comprendre votre bébé et son sommeil.
Si vous avez des trucs pratiques qui ont contribué à aider la situation de sommeil de votre bébé, écrivez-moi pour faire partager vos expériences; cela aidera probablement bien d’autres parents qui lisent mon blogue.
À bientôt,
Marie
La spécialiste des bébés