Pas toujours évidentes les nuits avec un nouveau bébé! Par contre, on peut dire d’emblée qu’avant 4 mois de vie, un bébé se sécurisera au fur et à mesure de la routine que vous adopterez auprès de lui. Routine qui lui permettra de développer des associations saines pour s’endormir par lui‑même.
Les problèmes de sommeil des bébés entre 4 et 12 mois sont liés en grande grande partie à 3 choses :
- Les problèmes d’association du bébé (10 à 30 %);
- Les problèmes d’autorégulation du bébé (ex : un problème neurologique diagnostiqué);
- Les parents qui interviennent trop fréquemment/trop vite.
Le bébé apprend à s’endormir dans la routine et le rituel du coucher que vous adopterez. S’il s’éveille la nuit, il voudra reproduire la même chose pour retrouver son sommeil. En considérant cette affirmation, si vous allaitez votre bébé ou le bercez pour l’endormir dans vos bras soir après soir, il a appris ce rituel et s’il s’éveille à nouveau durant la nuit, il s’attendra à ce que vous fassiez la même routine pour le rendormir à nouveau. C’est logique, n’est‑ce pas?
Il est normal qu’un bébé s’éveille encore la nuit entre 4 et 12 mois, mais, a‑t‑il vraiment besoin de boire?
Voilà la question! Les bruits et les pleurs d’un bébé qui a faim sont différents; vous seul connaissez ceux de votre enfant. À 4 mois, plusieurs bébés devront encore boire, mais à 7 ou 8 mois, en aura-t-il vraiment besoin? Lorsque vous allez voir votre bébé trop vite, il n’apprendra pas à se rendormir et à passer seul à la prochaine phase de sommeil. Phase qui se répétera maintes et maintes fois durant la nuit. Il demandera votre présence chaque fois pour trouver à nouveau le sommeil en passant à la phase suivante de son cycle.
Les troubles de sommeil suite à une perturbation
Ne soyez pas surpris de voir réapparaître des troubles de sommeil chez votre enfant lors d’évènements ou de transitions importantes dans leur vie. Il est vrai de dire que certains facteurs psychologiques peuvent influencer les habitudes de sommeil de votre bébé, de même que des facteurs physiques. Par exemple : l’arrivée d’un·e petit·e frère ou sœur, l’entrée à la garderie, un déménagement, etc.
Une intervention parentale répétée, cohérente,soutenue, bienveillante et sécurisante, tout en favorisant l’endormissement autonome, permet de revenir rapidement aux habitudes positives de sommeil de l’enfant, qui étaient présentes avant le changement vécu. Toutefois, si le parent intervient de façon différente d’un jour à l’autre, et dit oui et dit non, aux demandes grandissantes de l’enfant, cette façon de faire peut créer de l’insécurité et apporter un défi encore plus grand à traverser pour rétablir la routine et les bonnes habitudes de sommeil.
Il est aussi faux de dire que le fait de coucher le bébé plus tard en soirée fera en sorte qu’il dorme davantage le matin. Mieux vaut coucher les bébés entre 4 et 6 mois plus tôt en soirée (le mettre au lit entre 18h30 et 19h30) en considérant qu’ils prendront un peu de temps à trouver le sommeil par eux‑mêmes.
Petits virus et petits soucis de santé
Il arrive aussi fréquemment qu’un léger problème de santé transitoire chez le bébé, comme une otite, une grippe ou une poussée dentaire par exemple, entraîne des changements dans les habitudes de sommeil du bébé : des réveils la nuit, la résistance au sommeil et une demande plus grande de la présence de ses parents. Dans pareil cas, il faut soigner au mieux les symptômes du bébé en mettant de l’avant les actions concrètes, comme par exemple : désobstruer les voies respiratoires avec de l’eau saline et un mouche‑bébé, donner de l’acétaminophène au besoin en cas de fièvre, soulever légèrement la tête de son lit pour améliorer sa respiration, etc.
Faites toutefois attention! Bien sûr, il faut donner l’attention nécessaire à son bébé, mais de façon modérée. Un bébé de plus de 4 mois comprend vite que papa et maman sont proches et que c’est bien agréable de les voir la nuit, de se faire prendre puis bercer. Ne vous surprenez pas s’il recommence à demander davantage la nuit, même si sa petite infection est bien résolue. Encore une fois, revenir rapidement à la routine répétée en le couchant semi-endormi dans son lit et le rassurer de votre présence à côté, même s’il s’objecte, permettra le rétablissement de son endormissement autonome et des bonnes habitudes de sommeil chez votre bébé.
L’anxiété de séparation
L’anxiété ou l’angoisse de séparation est normale et transitoire chez un bébé vers l’âge de 9 ou 10 mois. À cet âge, la notion du temps et la mémoire sont limitées pour un bébé. C’est pourquoi il réagira fortement lorsqu’il se rend compte de l’absence de son parent près de lui et, plus fréquemment, de sa mère qui passe souvent plus de temps à ses côtés. Lors de son coucher, quand son parent quitte sa chambre, il veut être rassuré sur votre présence. Cela fait partie du développement normal d’un bébé. Le coucher avec son objet rassurant aidera, car peu importe où il se trouve, il a une sécurité près de lui.
Un déménagement pourrait causer la même réaction, car son environnement a changé et il veut s’assurer que vous soyez encore avec lui. Il ne faut pas le plaindre! Si vous répondez au moindre de ses désirs, cela augmentera sa dépendance à votre présence pour son endormissement.
Les terreurs nocturnes
Les terreurs nocturnes touchent 6% des enfants, de 18 mois jusqu’à 6 ans. Elles touchent aussi plus les garçons. Cette phase, même si impressionnante par ses manifestations, n’est pas du tout dangereuse pour votre enfant.
Les enfants peuvent se réveiller la nuit en criant, les yeux grands ouverts avec un air effrayé, de la sueur et ils sont souvent très agités.
Ces terreurs arrivent davantage dans la phase paradoxale et de latence du cycle de sommeil (phase des rêves et des cauchemars) et se règlent avec la maintenance de leur routine. Ils retrouvent ainsi leur sécurité.
La peur du noir et les cauchemars sont aussi possibles chez les enfants de 18 à 24 mois, mais très rarement avant. Encore une fois, le tout est lié à l’étape de développement neurologique de l’enfant.
Les siestes
Les besoins de sieste varient selon les bébés et leur âge. On peut en compter:
- 3 à 4 siestes par jour pour les nouveau-nés;
- cela diminuera par la suite à 2 siestes vers 6 mois;
- et à 1 sieste par jour à l’âge de 1 ou 2 ans.
- Finalement, les enfants de 3 à 5 ans pourraient ne plus en avoir besoin du tout.
N’oubliez pas que les siestes trop longues (de 3 heures et plus) ou trop proches de la routine de l’endormissement en soirée peuvent nuire à trouver leur sommeil pour leur nuit. On peut dire sans se tromper que la durée et la qualité des siestes le jour ont une influence sur le sommeil la nuit du bébé, et l’inverse est aussi vrai.
Il est bien de régulariser le sommeil de votre bébé la nuit avant d’entreprendre ses siestes. Le rituel des siestes doit être différent de celui pour la nuit afin que votre bébé comprenne la différence (p. ex : le bain le soir). Avec les signes de fatigue manifestés par le bébé, vous pourrez mettre les techniques d’endormissement autonome chez votre bébé en application.
Pour bonifier vos connaissances sur le sujet, visionner la vidéo sur le Sommeil des bébés.
Marie Fortier
La spécialiste des bébés
Mise à jour de l’article : octobre 2024.
Références :
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- Institut national de santé publique du Québec, Guide Mieux vivre avec notre enfant de la grossesse à 2 ans, section sur le sommeil, p. 248-262, 2016.
- Langevin, Brigitte, Le sommeil du nourrisson, nouvelle édition, Éditions de Mortagne, 2016.
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- Martello Evelyne, Enfin je dors… et mes parents aussi, 2e édition, Éditions CHU Sainte-Justine, 2015.
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- Revue Bien grandir, En chemin vers de belles nuits, novembre 2011.
- Revue Naître et grandir, Mieux comprendre le sommeil, octobre 2016.
- Pantley, Elizabeth, Un sommeil paisible et sans pleurs, Éditions ADA, 2005.