Hygiène des mains : Gel hydroalcoolique pendant et après la grossesse

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Bonjour Marie,

J’ai vu ta publication récemment provenant de Santé Canada qui mettait en garde certains produits de gel nettoyants suggérés et utilisés abondamment depuis le début de la pandémie.

Je suis enceinte de 28 semaines et je t’avoue que cela m’a bien surprise. J’ai, par la suite, suivi tes recommandations en nettoyant mes mains fréquemment à l’eau et au savon et j’ai trouvé un désinfectant qui ne comptait aucun alcool de qualité technique et qui était sécuritaire pour moi et je le traîne avec moi partout où je vais maintenant.

Toutefois, une question continue de me chicoter dans la tête, à savoir, quels sont les risques encourus d’avoir utilisé divers nettoyants dont j’ignorais les composantes pour moi ou pour mon bébé? Est-ce qu’il y a des informations complémentaires plus explicatives qui vont avec cette mise en garde du Ministère?

Merci de me revenir quand tu pourras et à très bientôt, Lili-Anne


Bonjour Lili-Anne,

Je comprends tout à fait ton embêtement dans ces circonstances exceptionnelles que nous vivons présentement avec la pandémie du Covid-19.

En fait, avant de te répondre, j’ai voulu prendre toutes les informations qui étaient disponibles sur le sujet. J’ai même contacté des intervenants de la Santé publique pour avoir l’heure juste sur les connaissances actuelles par rapport aux divers produits désinfectants pour l’hygiène des mains considérés non sécuritaires durant la grossesse et lorsque la maman allaite son bébé.

 

Obligé de constater que tout n’est pas si simple Lili-Anne

Comme on le sait, il y a une multitude de désinfectants pour les mains qui sont vendus sur le marché canadien depuis très longtemps. Toutefois, avant la commercialisation d’un produit contenant de l’alcool ou de l’éthanol pour des  fins d’hygiène, les fabricants doivent respecter les exigences émises par Santé Canada sur la qualité des alcools utilisés, pour en limiter au maximum les impuretés, c’est-à-dire la présence «d’acétaldéhyde» dans la formule finale.

 

On retrouve deux types d’alcool (ou éthanol) possibles dans la fabrication des gels hydroalcooliques soit, l’alcool de qualité technique et l’alcool dit, de qualité pharmaceutique ou alimentaire. Jusqu’à l’arrivée de la pandémie il y a quelques mois, seuls les alcools de qualité pharmaceutique ou alimentaire étaient autorisés au pays, avec une concentration d’acétaldéhyde jugée minime avec 10 parties par million (ppm). Or, avec l’arrivée de la pandémie, tout a basculé. Le ministère de la santé canadien a dû revoir ses exigences et autoriser temporairement aux fabricants d’utiliser de l’alcool de qualité technique pour rencontrer les besoins dans la population et pallier aux problèmes d’approvisionnement en alcool pharmaceutique. Cette nouvelle mesure est en vigueur théoriquement jusqu’au 31 décembre 2020.

C’est important de savoir que l’alcool de qualité technique peut contenir des taux d’acétaldéhyde (impuretés, déchets) entre 11 et 400 parties par million, au lieu de 10 retrouvé dans l’alcool de type pharmaceutique. C’est pourquoi, tout récemment en juin dernier, Santé Canada a émis un communiqué pour mettre en garde les femmes enceintes, les mamans qui allaitent et même précaution pour les jeunes enfants à l’utilisation des gels hydroalcooliques fabriqués avec de l’alcool technique qui contiennent de trop grandes quantités d’impuretés.

Les risques associés

Malheureusement Lili-Anne, il n’y a aucune mention descriptive sur les risques associés à l’utilisation à moyen et long terme des gels désinfectants contenant des impuretés sur le bien-être des femmes enceintes, leur fœtus ou pour les femmes qui allaitent et pour les jeunes enfants. Marie Fortier Covid 19Ces données ne sont pas disponibles actuellement au niveau des instances en santé, probablement relié au fait qu’il manque cruellement d’études pour parler des effets indésirables possibles. On ne peut pas non plus dire si ces produits peuvent être plus nocifs envers certaines clientèles considérées plus à risques. La mise en garde a été faite davantage par souci de prévention pour la santé des mères et des bébés, comme ces maximes le disent si bien: «Vaut mieux prévenir que guérir!» et «Dans le doute, s’abstenir!».

Mises en garde par Santé Canada

Les avertissements ou conditions d’utilisation sécuritaires à la population de Santé Canada, envers les produits désinfectants pour les mains contenant de l’alcool de qualité technique vont dans le sens de:

  • Ne pas inhaler : Est-ce que cela pourrait provoquer une irritation des voies respiratoires et produire des difficultés à respirer? Aucune précision n’a été apportée.
  • Ne pas utiliser sur une peau éraflée ou endommagée: Est-ce que l’absorption du produit pourrait être néfaste pour la santé? Aucune indication complémentaire pour expliquer cette mise en garde non plus.
  • Non recommandé pour les femmes enceintes ou qui allaitent : Est-ce parce que l’absorption des impuretés pourrait être transmise via le lait maternel au bébé? Rien encore sur le sujet.

Quel produit privilégié?

Santé Canada propose d’avoir recours à l’eau et au savon le plus possible pour l’hygiène des mains. Considérant que l’accès à l’eau et savon n’est pas toujours possible, voici les indications pour trouver un produit désinfectant pour les mains sécuritaire pour les femmes enceintes ou qui allaitent leur bébé et aussi pour les jeunes enfants:

1- Les fabricants de désinfectants pour les mains doivent obligatoirement indiquer s’ils ont utilisé l’éthanol de qualité technique dans leurs produits. On évite tous les produits qui l’on noté dans les ingrédients.

2- Si vous voyez la mention «NPN» ( numéro de produit naturel à 8 chiffres ) sur l’étiquette du produit et aucune condition d’utilisation de réserve face aux femmes enceintes ou allaitantes, vous pouvez l’utiliser sans crainte, car ils respectent les normes de sécurité de Santé Canada. Avec la même logique, si l’étiquette ne présente pas de numéro NPN ou présente une mention comme: non recommandée pour les femmes enceintes ou qui allaitent, cela signifie que le produit ne rencontre pas les normes sanitaires du pays, donc, à éviter bien évidemment

3- Vous pouvez demander à votre pharmacien de vous suggérer un produit sécuritaire respectant les normes de qualité et l’apporter avec vous partout et à mettre régulièrement dans vos déplacements lorsque l’accès à l’eau et au savon n’est pas possible.

Voilà quelques informations supplémentaires obtenues de la santé publique et même si elles restent limitées, cela ajoute néanmoins quelques détails de plus à la mise en garde qui a été lancée tout récemment par Santé Canada.

Je vous souhaite le meilleur et surtout, prenez soin de vous,

À très bientôt,
Marie

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