Devenir père est une grande aventure! Comme un grand voyage, il est préférable de s’y préparer. On attribue beaucoup de place lors d’une grossesse à la femme enceinte et au bébé à venir, mais qu’en est-il des papas?

La définition de la paternité se traduit par : « La reconnaissance sociale du lien de parenté entre un père et un enfant ».

La paternité

De nos jours, beaucoup d’efforts ont été faits dans les services périnataux pour inclure les papas le plus possible dès la grossesse. Lors des rencontres de suivis médicaux ou des cours prénataux. Mais aussi lors de l’accouchement avec les chambres de naissance où les papas sont invités à rester à la maternité avec leur amoureuse et leur bébé. On parle du retour à la maison, avec le congé de paternité et les visites à domicile des infirmières en postnatal. Tout n’est pas parfait! Mais disons que les mesures prises jusqu’à présent sont positives afin de donner plus de place aux nouveaux papas et mieux soutenir la famille dans sa globalité.

Le fait est que les pères d’aujourd’hui sont appelés à prendre plus de responsabilités. Il s’engage plus auprès de leur(s) enfant(s) et de la famille. Selon des études récentes sur la paternité, le temps qu’un papa consacre aux soins et à l’éducation de son ou de ses enfants a augmenté de façon significative en comparaison aux générations précédentes. Le fait de participer davantage aux tâches de la maison est aussi relevé comme élément de changement et toutes les données recueillies permettent un regard neuf, plus à jour, du vécu des pères lors de la transition au parentage.

 Un père agit de façon différente qu’une mère et c’est tant mieux!

Chose certaine, devenir parent est une étape de vie qui présente des défis individuels et en couple. La grande majorité des hommes devenus père caractérise leur expérience de la paternité comme étant très positive dans leur vie. Chacun doit s’adapter à leur rôle respectif en assumant les responsabilités qui en découlent.

Le devenir père

Apprendre que sa blonde est enceinte, pour certains c’est un choc! Même si c’était prévu, choisi et désiré. Pourquoi? Parce que cela demeure irréel et un peu angoissant, il faut se le dire. C’est un peu comme les femmes, les hommes eux aussi peuvent vivre de l’ambivalence. Être à la fois content d’accueillir un enfant dans leur vie et inquiet en anticipant toutes les responsabilités qui viennent avec.

Le rôle du père durant la grossesse

Le fait de ne pas porter le bébé fait une grosse différence. La femme ressent au niveau physique les changements qui s’opèrent en elle, ce qui l’aide à réaliser, peu à peu, que quelque chose se transforme et changera sa vie. Pour l’homme qui l’accompagne, ça reste souvent très abstrait et même frustrant de ne pas vivre le tout au même diapason.

Pour un homme, la préparation à la paternité se passe définitivement, en premier lieu, dans sa tête. Le futur père se voit souvent comme un soutien affectif, un accompagnateur attentif, un observateur de la vie, qui grandit bien au chaud dans le ventre de maman. Il doit imaginer son bébé en construction, le deviner, et le fait de le voir à l’échographie le rend un peu plus concret.

Il peut réaliser aussi un peu mieux qu’un bébé va venir bientôt quand il ressent ses mouvements en caressant le ventre bien rond de leur amoureuse. C’est un peu une façon pour lui d’entrer en contact avec son futur enfant, d’être en interaction, de créer un lien. On peut comprendre facilement, logiquement pourquoi le processus d’attachement se développera de façon individuelle et inhérente à chaque homme et femme à un rythme très variable.

Le sentiment d’être devenu un père

Certains hommes disent s’être senti devenir père dès le désir de la grossesse. D’autres, lors du test de grossesse positif ou bien lors de l’échographie quand ils ont vu le bébé plus concrètement. Pour certains, ce sera lors de la naissance à proprement dit et pour d’autres, malheureusement, cela viendra plus tard dans leur vie, ou même jamais. Chacun à son cheminement. Attendre un bébé, c’est une idée qui grandit au fur et à mesure des évènements, de l’évolution de la grossesse et de la vie.

Leurs besoins

Les futurs et nouveaux pères ont eu aussi des ressentis et des besoins. Ils sont souvent réticents à parler d’eux, à s’exprimer sur ce qu’ils vivent pour ne pas montrer leur vulnérabilité, leurs angoisses ou bien pour éviter d’inquiéter leur conjointe davantage et augmenter leur charge mentale. Ils se sentent souvent impuissants et sans ressources face aux symptômes de la future mère, puisque leur processus de résolution de problèmes habituel ne fonctionne pas face aux phénomènes physiologiques de la grossesse qui restent hors de leur contrôle.

Les différents écrits en psychologie à la période périnatale montrent bien que les pères vivent une augmentation de stress et même de l’anxiété lors de la transition au parentage. C’est une période chargée émotivement qui bouleverse quand tout va bien, alors imaginez quand il y a des complications pour la mère ou le bébé en devenir, des problèmes de couple, des difficultés financières, etc… Cela accentue encore plus l’intensité de toutes ces manifestations.

Les besoins des pères

Même si les soins en santé tendent à améliorer leurs approches et leurs interventions auprès des futurs et nouveaux pères, il n’en demeure pas moins que beaucoup de travail reste à faire pour mieux rejoindre cette clientèle qui demande peu de services, mais qui a aussi des besoins à satisfaire. De plus en plus de recherches sont faites pour mieux connaître les hommes qui deviennent père dans toutes les dimensions de leur nouveau rôle.

Les besoins les plus souvent manifestés par les pères

Tout récemment une fiche santé portant sur la paternité a été ajoutée au portail d’information prénatal pour les intervenants de la santé par l’Institut national de santé publique (INSPQ). Voici le descriptif des besoins que les pères manifestent le plus souvent à cette période de vie, selon la communauté savante et leurs dernières recherches rapportées sur le sujet :

  1. Le besoin d’être reconnu et considéré comme étant lui aussi un parent important pour l’enfant. Que la paternité soit plus valorisée dans des rapports plus égalitaires.
  2. Le besoin d’être informé, d’avoir des réponses à ses questions autant lors de la grossesse, de l’accouchement et de la période postnatale, pour mieux comprendre et soutenir la mère,
  3. Le besoin de prendre sa place. Être plus qu’un soutien, mais jouer un rôle actif dans tout le processus du devenir parent. Que le père puisse davantage s’affirmer comme parent.
  4. Le besoin de se sentir utile. De savoir quoi faire de façon plus concrète. Poser des gestes, prodiguer des soins pratico-pratiques et finalement,
  5. Le besoin d’être soutenu. Se sentir impliqué et accompagné dans les apprentissages à faire. Recevoir des réponses à leurs besoins pour diminuer la tension et le stress pour prévenir l’anxiété élevée et les troubles dépressifs possibles à cette étape de vie bouleversante.

Les besoins des nouveaux parents

En complémentarité, il est également pertinent de présenter les résultats d’une maîtrise en Sciences cliniques, portant spécifiquement sur les besoins des nouveaux parents à l’arrivée de leur premier enfant. De façon plus précise, les besoins exprimés par les nouveaux pères au cours du premier mois suivant la naissance ont été mis en lumière. Cela offre, à tout le moins, une idée claire de ce qui est souvent vécu par les nouveaux papas.

Les résultats concernant les besoins des mères et des pères, lors de l’arrivée de leur premier bébé à la période postnatale, montrent que les nouvelles mères ont davantage de besoins physiques à satisfaire. Et on le comprend bien par le fait d’avoir vécu l’accouchement. Toutefois, on constate que bon nombre de besoins à la fois physiques, psychologiques et à teneur plus sociale qui sont exprimés par les pères ne sont pas si différents que ceux verbalisés par les femmes.

Les besoins physiques, psychologiques et sociaux des pères

Les besoins physiques

Au niveau des besoins physiques, les nouveaux pères se sentent eux aussi fatigués et ont besoin de se reposer, de dormir et d’avoir un répit pour recharger leurs batteries.

Les besoins psychologiques

Au niveau des besoins psychologiques, les nouveaux pères relèvent l’importance de pouvoir exprimer leur vécu. Dire leurs inquiétudes, leurs craintes, leurs soucis en lien avec tout l’inconnu qui entoure la venue d’un bébé. Être accompagné pour mieux faire face aux nouvelles responsabilités qui leur demandent un apprentissage important en connaissances, en aptitudes et en habiletés afin d’adopter des comportements adéquats.

Au niveau psychologique, plusieurs dimensions plus spécifiques sont ressorties du discours des nouveaux papas interviewés, dont le besoin :

  1. d’intimité, c’est-à-dire de se retrouver en couple seul et/ou avec leur bébé dans un environnement connu et familier,
  2. être écouté. Ils ont besoin d’une oreille attentive pour verbaliser leur vécu et poser leurs questions,
  3. d’être compris. Sentir que les personnes qui les entourent sont bienveillantes et sensibles au sens donné à ce qu’ils expriment.
  4. être sécurisé face à toutes leurs craintes afin de réduire l’anxiété et faciliter par le fait même, l’acquisition de la confiance en soi à travers leur nouveau rôle de parent,
  5. d’être encouragé. Se sentir encouragé à agir afin de développer de l’assurance en regard des nouvelles tâches à exécuter. On sait pertinemment que les hommes sont souvent plus discrets à communiquer, à échanger sur leur rôle de père. Même si ce n’est pas dans les mœurs et coutumes aux hommes de demander ouvertement d’être encouragés, ils sont souvent très fiers de recevoir des commentaires positifs. Que ce soit de la part des intervenants de la santé, de la famille ou de leur conjointe sur leur conduite auprès de leur enfant.
  6. être respecté. Cet aspect fait référence à la perception des parents d’être traités avec égard ou non. Être considéré comme une personne humaine unique avec des besoins qui lui sont propres.
  7. et d’apprendre. Le besoin d’apprendre est impératif lorsqu’un bébé arrive. Devant l’inconnu, les futurs et nouveaux parents, hommes ou femmes, ont besoin d’être guidés pour comprendre et exercer leur rôle. Leurs préoccupations les rendent assoiffés, avides de connaissances.

Le 4e trimestre

La période perçue comme étant la plus difficile pour les nouveaux pères, dans la première année de vie de son enfant, est le 4e trimestre soit, les trois mois qui suivent l’accouchement. Les pères demandent des réponses à leurs questions, des conseils, des trucs pratiques pour augmenter leur savoir, leur savoir-être et leur savoir-faire. C’est un processus dynamique qui s’actualise jour après jour auprès de l’enfant.

Les besoins sociaux

Au niveau des besoins touchant davantage l’aspect social, encore une fois, les pères expriment des besoins très similaires aux nouvelles mères.

La routine

Réorganiser la routine quotidienne est un « must ». La naissance d’un bébé est aussi la naissance d’une nouvelle structure organisationnelle à la maison. Celle-ci demande de revoir les tâches autrement. De planifier davantage le temps pour soi, pour le couple et pour la famille tout en essayant de trouver un équilibre avec la conciliation travail – activités professionnelles – vie sociale.

Les exigences du nouveau rôle sont souvent perçues comme difficiles par les pères. Ils doivent souvent mettre de côté certains de leurs propres besoins, certaines de leurs activités, renoncer à certains objectifs à réaliser, du moins, temporairement pour mieux se dévouer à la famille.

Le réseau de soutien

Besoin d’un réseau de soutien. Bien que le fait d’avoir un enfant soit un phénomène valorisé socialement, il n’en demeure pas moins que les parents doivent assumer plus de responsabilités en peu de temps. Le fait d’être bien accompagné, d’avoir des personnes de confiances accessibles et disponibles dans leur environnement peut changer complètement l’adaptation et l’intensité du devenir parent.

Autant les parents apprécient l’aide active reçue, autant certains n’osent pas demander. C’est pourquoi plusieurs nouveaux pères aiment que l’aide leur soit offerte de la part de leur entourage et cela contribue en grande partie à développer leur expertise et leur confiance, et ce, surtout dans les premières semaines de vie avec le poupon.

L’engagement paternel

Les recherches sur le sujet de la paternité mettent en lumière un nombre croissant d’hommes exprimant le désir de s’investir activement dans leur rôle de père, en contraste avec le modèle masculin traditionnel transmis depuis des décennies. Bien que ce changement de mentalité soit lent, il semble s’ancrer progressivement dans les pratiques familiales. Des dynamiques plus égalitaires au sein des familles commencent à se dessiner. Mais que signifie exactement l’expression « engagement paternel » ?

La définition décrite à même le portail d’information de l’INSPQ, se traduit par « la participation et la préoccupation continues du père biologique, adoptif, du beau-père ou père substitut, envers le développement physique, psychologique et social de son enfant ».

La perception

On comprend par cette définition qu’il n’y a pas un modèle typique pour se dire être un « père engagé ». La perception de l’engagement paternel d’un homme sera empreinte d’un ensemble de facteurs qui le caractérise. Son origine culturelle, ses croyances, sa religion, son contexte de vie sociale et économique, sa scolarité, son âge et s’il vit en couple ou séparé, etc..

En général, ce que l’on entend souvent des pères en devenir, c’est qu’ils veulent s’impliquer plus auprès de leur enfant et de leur famille. Souvent même plus que leur propre père. Cela peut représenter un certain conflit intérieur pour eux. Le modèle de père qu’ils ont connu versus celui qu’il veut devenir. Ils déplorent également de retrouver dans les médias très peu de modèles paternels auxquels ils voudraient aspirer, s’identifier. Chaque histoire de père est unique. Même si la paternité semble évoluer et prendre un nouveau visage, encore aujourd’hui, plusieurs pères se heurtent à des pressions sociales. On valorise souvent davantage la productivité au travail que l’épanouissement de leur paternité.

Comment reconnaître l’engagement paternel?

Certains auteurs traduisent l’engagement paternel par diverses observations. Le fait d’être en interaction avec son enfant de façon répétée et d’avoir un souci constant pour sa santé et son développement démontre l’importance de la présence et l’investissement d’un père auprès de son bébé.

D’autres diront que l’engagement d’un père se manifeste par le fait de se sentir responsable de son bébé et sa famille, de prendre soin de son bébé, d’amener de l’argent à la maison pour satisfaire les besoins de toute la famille, de se montrer affectueux avec le bébé ou d’être un genre d’éducateur, de modèle pour son bébé.

Au final, ce peut être un mélange d’un peu tout cela à différents degrés d’un père à l’autre. Chose certaine, il est souvent mentionné que les papas engagés auprès de leur enfant se disent plus heureux en général, ont une plus grande estime d’eux-mêmes, se disent plus actifs et efficaces dans la famille, plus satisfaits de leur rôle, ils sont aussi mieux dans leur peau, fiers, et vivent moins de détresse psychologique.

Les bienfaits

Les bienfaits apportés par des pères engagés ne se font sentir que pour eux. Lorsqu’un homme devenu père s’implique concrètement dans la famille, ce n’est pas que lui qui en tire de grands bénéfices, mais bien toute la famille. La norme sociale change pour les pères, et se sont les pères d’aujourd’hui qui façonneront les pères de demain et ainsi de suite….

Profitez de tous les bons moments que la vie vous envoie avec vos petits et en famille, ils sont tellement précieux… Le temps passe vite, la vie va vite!!! Prenez un jour à la fois, comme si demain n’existait pas! Facile à dire, mais pas toujours facile à faire…

Marie Fortier
La spécialiste des bébés

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