Dans la mesure où vous présentez un nouvel aliment à la fois au bébé (11), vous pouvez introduire un nouvel aliment, ou même plus, tous les jours (10). Et ce, plusieurs jours de suite (18). Il n’est pas nécessaire d’attendre quelques jours entre deux nouveaux aliments (18). En évitant ce délai inutile, votre bébé sera exposé plus rapidement à une grande variété d’aliments, ce qui est préférable pour le développement de ses goûts (10).

Pour des raisons pratiques, certains parents préfèrent introduire les aliments allergènes courants séparément. De cette façon, si une réaction apparaît, il est plus facile d’identifier l’aliment en cause (2,14). Pour en savoir plus, consultez la section sur les aliments allergènes.

Tenir la barre : une responsabilité partagée

Garder le cap sur le développement de saines habitudes alimentaires est une responsabilité partagée (8). Pendant la période d’introduction des aliments complémentaires, les parents sont responsables de proposer une variété d’aliments nutritifs, préparés et servis de façon sécuritaire (8). Mais le véritable capitaine à bord, c’est le bébé! Les parents doivent être sensibles aux besoins de leur enfant (8). Ils doivent l’observer et porter attention à ses signaux pour se guider et savoir à quel moment et quelles quantités d’aliments lui offrir (10).

Quelle quantité d’aliments solides devrait recevoir bébé

Les parents se questionnent souvent sur les quantités d’aliments à offrir au bébé. Il est impossible de préciser les quantités à donner, car chaque enfant est unique (9). De plus, il est normal que son appétit fluctue en fonction de plusieurs facteurs : aliments consommés précédemment, poussée de croissance, activité physique, température, maladie, etc. (5,18). Il faut donc porter attention aux signaux du bébé pour se guider (9).

Signes indiquant que bébé a faim :

• Ouvrir la bouche (2,9,11,12,18);
• S’animer, agiter les bras et les jambes, gazouiller ou sourire à la vue d’aliments (2,5,6,9,11)
• Être grognon, irritable ou pleurer (5,6,18)
• Porter ses mains à sa bouche (5)
• Vouloir prendre ou se pencher vers la nourriture (5,9,18)
• S’intéresser à la nourriture ou aux ustensiles, rester concentré sur les aliments (5,10,11,12,18),
• Regarder la personne qui lui donne de la nourriture (5,11)

Signes indiquant que bébé est rassasié :

• Fermer la bouche (2,5,9,10,11,16,18)
• Détourner la tête (2,5,6,9,10,11,16,18)
• Refuser de manger (2,6,9,16)
• Cracher ou refuser la cuillère (5,11,18)
• Manger plus lentement (11,16)
• N’être plus intéressé par la nourriture (5,9)
• Jouer (5,6,9,10,18)
• Bouder, devenir tatillon ou pleurer (9,10,11,18)
• S’endormir (5,6,11)

Progresser sur les flots changeants

L’introduction des aliments complémentaires a pour but de diversifier progressivement les saveurs et les textures d’aliments pour que l’enfant mange les mêmes repas que le reste de sa famille à 12 mois (5,6). Ainsi les aliments sains que toute votre famille consomme sont les meilleurs choix pour votre bébé (2). La clé est de les adapter en fonction du développement de votre enfant.

Ainsi, à partir de 6 mois, la texture des aliments devrait progresser selon les stades de développement et les capacités orales et motrices (11,16) et du rythme de bébé (7). Le but est que votre enfant puisse manger toutes les textures vers l’âge de 1 an (6,11,21). Traditionnellement, on recommandait de commencer par des purées lisses (10,11,21), suivies des purées épaisses et grumeleuses, puis des aliments écrasés ou hachés pour arriver aux morceaux tendres ou mous (11). Mais certains bébés acceptent dès le début les purées plus épaisses, moins lisses, passées rapidement au mélangeur ou écrasées à la fourchette (21). Alors que pour d’autres l’apprentissage est plus difficile et ils éprouvent de la difficulté avec les sensations orales des aliments texturés (11,21). Pour prévenir ces difficultés, il est important d’éviter de rester au même stade quelques semaines et de faire évoluer les capacités de votre bébé (10). Si vous lui présentez des aliments aux textures variées, votre bébé apprendra à manipuler la nourriture dans sa bouche (2). Les aliments de textures écrasées, effilochées, hachées finement, sèches et fondantes avec des grumeaux doivent être introduits au plus tard à 9 mois (6,7,16). Ne vous inquiétez pas, même si votre bébé n’a pas de dents, ses gencives lui permettent de mastiquer (6,10,21). D’ailleurs, les bébés adorent mâchouiller (21).

Donc, il est maintenant recommandé d’offrir des aliments de textures douces variées dès que bébé commence à manger: purée lisse ou grumeleuse, cuits jusqu’à tendreté et finement hachés, écrasés, broyés, ou de gros morceaux mous (2,5,6,7,21). On recommande également d’offrir des aliments à manger avec les doigts dès 6 mois comme de la viande cuite finement coupée, du pain grillé, des morceaux de légumes et fruits bien cuits, des fruits mûrs et tendres comme la banane (5,6,7,10). Ainsi, votre bébé apprendra assez rapidement à manger des aliments de textures variées (21). Si vous constatez que votre enfant refuse de progresser dans les textures ou qu’il n’accepte toujours pas les aliments contenant des grumeaux vers 9 mois, il est souhaitable d’en discuter avec un professionnel de la santé (6,11).

Du point de vue nutritionnel, il faut se rappeler que le lait maternel ou la préparation commerciale pour nourrissons offerts à la demande demeurent la base de l’alimentation de bébé jusqu’à 12 mois (5). Comme indiqué auparavant, les aliments riches en fer sont les premiers qui doivent être introduits pour compléter le lait maternel ou les préparations commerciales pour nourrissons (5,16). Parmi ces aliments on retrouve les céréales enrichies en fer pour nourrissons, viandes, volailles, poissons, légumineuses, tofu et œufs (5). Lorsque bébé mange des aliments riches en fer 2 fois par jour depuis quelques jours, on peut introduire d’autres aliments petit à petit comme des légumes et fruits, des produits céréaliers, du fromage et du yogourt (5). Voici des conseils pour choisir les aliments les mieux adaptés pour introduire au bébé :

• Choisir un éventail d’aliments frais, surgelés ou en conserve tirés du guide alimentaire canadien : légumes et fruits, aliments protéinés et produits céréaliers à grains entiers (6).
• Choisir des aliments « natures », sans sel, sucre, gras ou assaisonnements ajoutés (5,7). En effet, il est préférable de ne pas donner d’aliments contenant du sel ou du sucre ajoutés à votre bébé avant l’âge d’au moins 1 an (18).
• Faire tremper et cuire les légumineuses sèches selon les indications sur l’emballage et bien les rincer à l’eau après la cuisson (5).
• On peut offrir des produits laitiers comme le yogourt et le fromage quand le bébé mange une variété d’aliments riches en fer à tous les repas (11).
• Choisir du tofu ferme, extra ferme ou mi-ferme, car le tofu soyeux est moins nourrissant (5).
• Rincer le tofu à l’eau (5).
• Rincer les aliments en conserve à l’eau (5).
• Enlever la peau et le gras visible des viandes et volailles (5).
• Choisir des aliments sans panure (5).
• Éviter les aliments fumés (5).
• Éviter les aliments sucrés comme des bonbons ou des pâtisseries (2).
• Éviter les aliments réduits en matières grasses par exemple le yogourt à moins de 2% M.G. ou le fromage léger (5)
• Éviter les aliments contenant des sucres artificiels comme l’acésulfame-potassium, l’aspartame (Égal^MD, Nutrasweet^MD), le stévia ou le sucralose (Splenda^MD) (5).
• Évitez les aliments ultra-transformés avec une longue liste d’ingrédients qui renferment beaucoup de sucre et de sel ajoutés (5).

En somme, les aliments de base préparés maison sont tout à fait adaptés aux besoins des tout-petits (5). Ils offrent une excellente valeur nutritive et ils sont plus frais, variés, savoureux et économiques que les produits du commerce (21). Ils ont aussi l’avantage de ne contenir que les ingrédients que vous avez choisis (21). La plupart des aliments pour bébés transformés, par exemple en pots ou surgelés, ont en général une bonne valeur nutritive et sont pratiques (21). Toutefois, ils coûtent plus cher (5,21). Aussi, en raison des ingrédients parfois inutiles qu’ils contiennent (21), comme du sucre ou du sel, certains de ces produits deviennent moins nutritifs (5,21). Alors, si vous utilisez des aliments commerciaux, lisez les étiquettes pour vous assurer qu’ils soient adaptés pour votre enfant (2).

Article rédigé en collaboration avec Référence Nutrition.