En plus d’être adaptés aux besoins et au développement de votre enfant, les aliments doivent être préparés, servis et entreposés de façon sécuritaire (6) pour prévenir certains risques comme les toxi-infections alimentaires, les brûlures, les étouffements, la carie, les allergies et des déficiences nutritionnelles.

Hygiène et salubrité

Puisque le système immunitaire de bébé n’est pas encore très développé (7), il est vulnérable aux maladies d’origine alimentaire (6). Les règles d’hygiène et de salubrité suivantes sont donc essentielles à respecter pour préparer et entreposer sécuritairement les aliments pour réduire le risque d’infection et prévenir les maladies d’origine alimentaire (6).

• Toujours se laver les mains avant de préparer les aliments de bébé (2). Et laver celles de bébé avant qu’il mange (2).
• Laver les fruits et les légumes frais sous l’eau (5,7)
• Choisir des aliments pasteurisés : lait, produits laitiers, jus (non recommandés) (6,7).
• Cuire les aliments en respectant des températures sécuritaires de cuisson interne (6) : viandes, volailles, poisson, fruits de mer, œufs (le jaune doit être solide) (5,6,7,11).
• Éviter de donner des œufs crus ou légèrement cuits et des aliments contenant des œufs crus ou légèrement cuits, comme de la mayonnaise, des sauces et vinaigrettes maison, de la crème glacée et des mousses maison (6).
• Jeter les œufs qui présentent des fissures dans la coquille (6).
• Bien cuire les pousses et germes de légumes (5).
• Ajouter les fruits séchés dans des recettes qui seront cuites (5).
• Faire tremper et cuire les légumineuses sèches selon les indications sur l’emballage et bien les rincer à l’eau après la cuisson (5).
• Éviter la contamination croisée entre les aliments cuits et crus (6).
• Éviter les poissons qui contiennent beaucoup de mercure : thon frais ou congelé, thon blanc en conserve, requin, espadon, marlin, hoplostète orange, escolier, achigan, brochet, doré, maskinongé, touladi et truite grise (5).

Miel et botulisme

Jusqu’à 1 an, il ne faut pas donner aucune sorte de miel ni en utiliser dans les recettes ou dans la cuisson (1,5,6,7,11,22). Le miel, même s’il est pasteurisé ou cuit, peut causer un grave empoisonnement appelé botulisme infantile (22). Il ne faut donc jamais ajouter du miel à la nourriture, à l’eau, à la préparation commerciale ni en mettre sur la tétine du biberon, la suce ou les mamelons (22).

Brûlures

Pour éviter les risques de brûlures, il faut toujours vérifier la température des aliments sur le dos de la main ou l’intérieur du poignet avant de les servir (5, 21). On doit porter une attention particulière aux aliments réchauffés au micro-ondes (21). On doit remuer les aliments pour répartir la chaleur et attendre une trentaine de secondes pour vérifier la température avant de servir (5,21).

Risques d’étouffement

Les tout-petits sont plus à risque d’étouffement jusqu’à 4 ans (5,7,21). On doit donc éviter les aliments durs, petits, ronds ou lisses et collants (5,12,20) suivants :

• Aliments piqués sur des cure-dents ou des brochettes (5,11,12,20)
• Beurre de noix à la cuillère ou en tartine épaisse (11)
• Bonbons durs (5,11,12,20)
• Croustilles (11,12)
• Cubes de glace (5,12,20)
• Fruits secs (2,11,12)
• Gomme à mâcher (5,11,12,20)
• Jujubes (5,12,20)
• Maïs soufflé (5,11,12,20)
• Noix entières (2,11)
• Pain frais (11)
• Pastilles contre la toux (5,11,20)
• Poissons contenant des arêtes (2,12)
• Vitamines à croquer (11)

De plus, il faut s’assurer d’adapter les autres aliments pour réduire le risque d’étouffement (7) :

• Retirer la pelure, le cœur, les pépins, le noyau et les graines des légumes et fruits frais au besoin (2,5,12,20).
• Râper les légumes ou les fruits crus et durs, comme la carotte, le navet et la pomme (2,20).
• L’ananas et le céleri doivent être coupés finement pour briser les filaments (5).
• Cuire les fruits et légumes durs et croquants jusqu’à tendreté (5).
• Évaluer la tendreté des aliments mous en morceaux comme la carotte cuite, la pomme cuite, l’avocat, etc., en les écrasant entre votre pouce et votre index (5).
• Hacher les légumes feuillus comme les épinards et le chou avant de les mettre dans une recette (5).
• Hacher les fruits séchés (5).
• Offrir le pain grillé (5).
• Évaluer la tendreté des aliments secs en morceaux comme un craquelin, du pain grillé, etc. en les mettant dans votre bouche pour vérifier si vous pouvez les défaire en le mélangeant avec votre salive et en les écrasant avec votre langue (5).
• Retirer les os des viandes et des volailles (5,20).
• Retirer la peau et les arêtes des poissons (5,12,20).
• Coupez ou grattez la viande fibreuse et ajoutez du bouillon pour l’humidifier (2).
• Écraser les pois chiches et les haricots (5).
• Tartinez les aliments collants, comme les beurres de noix crémeux, en couche mince sur un craquelin ou du pain grillé plutôt que sur du pain frais (2,5,12).
• Utiliser des noix et des arachides moulues (en poudre) (5).
• Couper les aliments ronds (raisins, tomates cerises, saucisses, fromages en bâtonnets) en 4 (2,5,20) ou dans le sens de la longueur (5).

En plus d’adapter les aliments, les parents devraient respecter certaines règles de sécurités pour réduire davantage les risques :

• Surveiller en tout temps pendant que bébé mange (6).
• Ne jamais déposer des aliments en morceaux dans la bouche de bébé (5).
• S’assurer que bébé est calme et bien assis sur sa chaise (2,5,7,12,20)
• Limiter les distractions (5,7,12).
• Interdire de marcher ou de courir avec des aliments dans la bouche (20).
• Éviter de nourrir l’enfant en automobile (7,20)

Lors de l’introduction des aliments, un bébé a parfois des haut-le-cœur, comme s’il allait vomir. Il peut alors tousser et recracher la nourriture. Il s’agit d’un réflexe normal pour éviter qu’il ne s’étouffe (6,10).  En d’autres mots, on est content quand cela arrive, car cela veut dire que bébé a mis son mécanisme de protection en action. Cela peut nous sembler alarmant, mais inutile de s’affoler! Cependant, si cette réaction survient chaque fois qu’il mange, et ce pendant plusieurs jours, mieux vaut alors en discuter avec un professionnel de la santé (18).

Malgré toutes ces précautions, il est impossible de prévenir tous les incidents d’étouffement (6). Il est donc recommandé de suivre des cours de secourisme et de réanimation cardio-respiratoire pour savoir comment réagir en cas d’étouffement (5,6,12,20).

Allergènes courants

L’ordre d’introduction des aliments n’influence pas le développement des allergies alimentaires (6,11). Saviez-vous que le fait de retarder l’introduction de certains aliments potentiellement allergènes ne préviendrait pas les allergies (6,7,10,11)? Au contraire, cette pratique est liée à un plus grand risque d’allergies (6,7,10,11,13). Depuis quelques années déjà, il n’est plus recommandé d’attendre pour introduire les aliments dits allergènes (10).

Les sources les plus fréquentes d’allergies alimentaires sont (5,6,7,14) :

• l’arachide
• les œufs
• les noix
• le blé
• le lait de vache
• le soya
• les fruits de mer (crustacés, mollusques)
• le poisson
• le sésame
• la moutarde

Pour aider à prévenir l’apparition d’allergies alimentaires, il est recommandé que ces allergènes courants, en particulier les œufs cuits et les arachides, soient donnés vers 6 mois (2,11,13,14).

On peut introduire les aliments allergènes au même rythme (7) et au même moment que les autres aliments (5). Cependant, pour faciliter l’identification de l’aliment en cause en cas de réaction, on suggère d’introduire un à la fois les aliments allergènes (5,7).

Afin de pouvoir détecter l’apparition de symptômes d’allergie, il est recommandé que bébé soit réveillé pendant les 2 heures suivant l’introduction (5,7). Voici quelques-uns des symptômes d’allergie possibles :

• enflure du visage, des lèvres ou de la langue
• plaques rouges
• démangeaisons ou boutons sur le corps
• pleurs et irritabilité soudaine
• difficulté à avaler et à respirer
• respiration bruyante
• vomissement en jet
• diarrhées à répétition

Les symptômes se manifestent habituellement quelques minutes ou jusqu’à 2 heures après en avoir mangé (5). Si le bébé présente des symptômes, il faut arrêter d’offrir l’aliment et consulter un médecin (5). Prendre en photo la réaction cutanée peut également être utile lors de la consultation. Toutefois, s’il a de la difficulté à respirer ou qu’il présente plusieurs symptômes sévères, appeler le 911, car il s’agit d’une urgence médicale (5, 7).

Si l’introduction est réussie sans réaction, il est important de continuer à offrir l’aliment régulièrement, soit 2 à 3 fois par semaine pour diminuer les risques de développer une allergie plus tard (5,6,7,14).

Votre bébé est-il considéré à haut risque de développer des allergies ?

Les bébés considérés à haut risque sont ceux qui :

• souffrent d’eczéma ou d’allergies alimentaires préexistantes (14)
• ont un membre de leur famille immédiate (mère, père ou fratrie) qui souffre d’eczéma, d’allergies alimentaires, d’asthme ou de rhume des foins (14).

Les données récentes indiquent que le fait de retarder l’introduction de certains aliments potentiellement allergènes ne prévient pas les allergies, même s’il y a une histoire familiale d’allergies (11). Au contraire, la Société canadienne d’allergie et d’immunologie clinique et la Société canadienne de pédiatrie soulignent qu’il est encore plus important d’en faire l’introduction hâtive (14,15).

Suivre les conseils suivants ne permettra pas de prévenir les allergies alimentaires chez tous les bébés à haut risque, mais il a été démontré que cela peut considérablement réduire la prévalence des allergies alimentaires chez ces enfants (14) :

• Introduire les allergènes au plus tard à l’âge de 6 mois, mais pas avant l’âge de 4 mois (13,15, 25).
• Débuter par les arachides et les œufs, parallèlement à l’introduction des aliments riches en fer. (2,11,14).
• Il est préférable que l’aliment allergène ne soit pas en contact avec la peau lors des 3 premières expositions. En effet, si les protéines d’un aliment sont en contact avec la peau, en particulier les peaux eczémateuses, cela pourrait favoriser le passage de l’allergène au travers de la barrière cutanée et pourrait mener à la sensibilisation d’un ou plusieurs allergènes. La phase de sensibilisation est ce qui précède le développement d’une allergie alimentaire. (26)
• Il n’est pas recommandé de procéder à un test d’allergie alimentaire avant d’introduire des aliments allergènes (14,25).
• Il est essentiel de maintenir l’exposition à l’aliment allergène introduit en continuant d’offrir régulièrement, soit quelques fois par semaine afin de maintenir la tolérance, et ce idéalement jusqu’à l’âge de 5 ans (25,17). Un arrêt de quelques semaines pourrait au contraire augmenter les risques que bébé devienne allergique à ces aliments (27).
• Si vous n’avez pas l’intention d’offrir un aliment allergène sur une base régulière, par exemple les fruits de mer, il serait alors préférable de ne pas l’introduire trop tôt dans la vie de l’enfant (27).

Si vous avez des questionnements concernant l’introduction des aliments allergènes, mieux vaut en discuter avec un professionnel de la santé, telle qu’une nutritionniste.

Vitamine D et allaitement

Le bébé allaité ou qui reçoit du lait maternel au biberon doit recevoir un supplément quotidien de 10 µg (400 UI) de vitamine D sous forme de gouttes (1,2,5,6,7,12). Jusqu’à l’âge de 2 ans, il faut continuer d’offrir ce supplément au bébé allaité ou qui reçoit du lait maternel, et ce même lorsque son alimentation est variée (5).

Article rédigé en collaboration avec Référence Nutrition.